Une fleur venimeuse qu'on ne peut toucher

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-la fin?.... Oui, je crois bien qu'on peut dire que c'est la fin..., dis-je en sentant mes yeux re-changer de couleur et devenir à leur couleur habituelle.

-Oui, c'est bien la fin!, s'écria une voix étrange.

Ma tête se tourna pour apercevoir trois chats. Trois petits félins aux allures... Peu communes. Ils avaient des poils blancs et il portaient tous un signe sur leur front, comme s'il avait été gravé directement sur la peau.

-Qui êtes-vous?, demandai-je hésitante.

-Les maîtres dessinateurs de notre monde, répondirent les chats en même temps.

-Ouf, alors vous vous êtes libérés et vous venez nous aider?, soupira Aïmi, soulagée.

-Hum... Pas... Tout a fait, dit un des chats qui avait un pelage doré et des yeux couleur charbon. Nous avons d'autres plans.

Les trois chats eurent comme un hoquet et il eut une fumée qui les enroba. La brume noire se dissipa et trois hommes adultes et cachés au niveau du visage par une tunique à capuchon s'avancèrent à deux mètres de moi. Aïmi, les sourcils froncés, marcha tranquillement vers moi, pas à pas. Vick commençait légèrement à reprendre connaissance et s'assied sur le sol en tenant sa tête ensanglanté entre les mains et en gémissant. Les trois mages arrivèrent devant moi et deux d'entre eux me prirent chacun un bras et me trainèrent plus loin, près des escaliers. Je voulais me débattre mais mes membres et mes lèvres restaient figées. Aïmi courut vers moi en hurlant mon nom mais le dernier mage dessina à l'aide d'une grande plume des chaines qui retinrent la jeune fée et L'elfe blessé ensemble. Vick n'avait pas l'air de comprendre mais dès qu'il me vit me faire prendre par les hommes, il cria:

-Hey! On devait vous faire confiance! Vous êtes les maitres de ce monde! Vous êtes supposé être juste et bons!! Que faites-vous?

-Nous faisons notre devoir, jeune elfe. Nous allons nous munir de cette encre du démon pour être plus forts et mieux régner sur le royaume, rien de très compliqué à comprendre, non?, expliqua le dernier maitre, celui ayant l'air d'être le chef des deux autres.

-Vous n'avez pas le droit! Relâchez la immédiatement!, s'écria Aïmi.

-Taisez-vous!

Le chef des maitres posa un regard rempli de menace et s'avança vers moi et fit sortir une dague de l'intérieur de sa tunique. La lame était noire et tranchante. Nous n'avions pas besoin de l'essayer pour voir qu'elle coupait très bien. Reprenant doucement le contrôle de mon corps, je me mis à me débattre en leur criant de me laisser m'en aller. Mais l'un des maitres prit ma tête et la cogna contre l'une des marches de l'escalier. Je poussai un cri de douleur et sentis le décor tourner autour de moi. J'entendis Vick et Aïmi hurler des insultes et des menaces à mes agresseurs. J'étais trop étourdie pour bien me rendre compte de ce qu'il se passait mais je sentis très bien la dague rentrer dans mon aile gauche. Je poussai un hurlement tellement la douleur m'envahissait. C'était comme si j'avais l'aile qui brûlait. Je sentais mon sang se déverser. Mais quand je le regardais du coin de l'oeil, il y avait quelque chose de bizarre. Il était noire mais avec quelques taches rouges par ci par là. C'était dans mes ailes que se cachait l'encre. Le maitre dessinateur qui m'avait poignardé en profita pour sortir un grand bocal où il y récolta l'encre et mon sang. Il pesa sur la blessure pour le faire sortir plus rapidement ce qui me fit crier de plus bel. Je voulus frapper le maitre mais les deux autres me retinrent les poignets et les chevilles, m'empêchant le moindre mouvement. Je restai glacée par la peur. Mon sang coulait beaucoup trop, je perdais de l'énergie et une grande haine s'intensifia en moi.

Il fallait que ça cesse. Toutes ses courses au trésor pour mon sang. Ça suffit. Il fallait que ça cesse. Il fallait que ça cesse.

Le feu prit sur mes mains. Le maitre dessinateur me tenant les poignets sauta par en arrière pour éviter de se faire bruler les mains. Celui tenant mes chevilles s'enleva aussi en voyant mes jambes prendre en feu. Le dernier, leur chef, posa son regard sur moi et je sentis une grande peur dans ses pupilles. Je devais avoir l'air horrible. Mon corps entier prit en feu. Je me levai en titubant et me mis devant le grand maitre dessinateur. Je le toisai du regard et finit par m'élever à quelque centimètres du sol. Ma voix étrange et plus grave s'éleva:

-VOUS AVEZ FAIT ASSEZ DE MALHEUR. LES GENS COMME VOUS NE MÉRITENT PAS DE VIVRE. J'ENVOIE UNE MALÉDICTION. CELUI OU CELLE QUI ME TOUCHERA, M'AGRESSERA OU M'ENSORCÈLERA SE VERRA VIDÉ DE SON SANG COMME JE L'AI ÉTÉ EN CETTE LUGUBRE SOIRÉE. PLUS PERSONNE-NE-SOUFFRIRA!

Un vent violent souffla et les grandes portes s'ouvrirent. Les trois mages furent projeter à l'extérieur du manoir et je les suivis à l'extérieur. Je les regardais un après l'autre et leur lançais tous une plume d'acier enflammée que je pris dans leur coeur. Tous les trois se tortillèrent de douleur en voyant le sang couler le long de leur corps. Je les regardais jusqu'à temps qu'ils poussent tous leur dernier soupir. Sentant le contrôle de mon corps revenir, je revins au sol et marchai difficilement vers mes deux amis. Je pris une plume d'acier, qui dès que je l'enlevai de mes ailes en réapparut une autre, et défit les chaines qui les retenaient. Vick eut l'air pendant quelques secondes complètements perdu mais finit par essayer de se jeter dans mes bras. Mais je l'arrêtai en me reculant.

-Tu as entendu... Quiconque me touche se verra vidé de son sang. C'est ma malédiction, lui expliquai-je en baissant le regard.

-Mais... Je ne te veux aucun mal tu le sais Anaelle, me dit Vick doucement.

-Ce n'est pas une question de bien ou de mal, c'est une question de protection de l'encre du démon. Personne ne doit en avoir l'utilisation, pas même moi.

Je soupirai et retournai ma tête pour voir l'extérieur par les portes. Le soleil se levai dehors. Aïmi me fit un petit sourire triste et aida Vick à se relever. Nous sortîmes tous ensemble du manoir et nous rencontrâmes ma soeur et nos deux autres amis arriver en courant. Ils regardaient les corps ensanglantés, posaient des questions, souriaient, pleuraient, parlaient...

Moi? Je pensais...

MalheureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant