Apeuré

21 4 6
                                    

Je me suis mis à courir dans les couloirs en espérants trouver le point de repère que Cinno m'avait indiqué. C'était un vrai labyrinthe mais je ne désespérait pas. Je vis alors un vase bleu posé sur une petite colonne servant de meuble. C'était un des objets que je devais suivre. J'étais alors sur la bonne piste. À chaque 3 ou 4 intersections, des soldats passaient en vérifiant les lieux. Les rois de la torture qui habitaient le château avait sûrementu été avertis. Je me cachait derrière des rideaux, je me camouflait en dessous de meubles ou combattait l'ennemi. Quand je vis la porte blindée, je me figeai. Comment allais-je trouver Anaelle? Pas le temps de se poser de questions, je sautai sur la porte et l'ouvris vivement. Je découvris un garçon de mon âge, donc 15 ans qui, écroulé sur sol, disait des phrases incompréhensibles. Il avait les mains sur son visage. Il paraissait bouleversé. Je m'approchai de lui et mis ma main sur son dos. Il tourna ses yeux mouillés et traumatisé vers moi. Il me pointa la civière. Il me chuchota:

-Je ne voulais pas, c'est elle! Elle-elle... C'est... Je... Oui j'ai pas fait des trucs corrects mais... Pas... Non. Pas moi. Je ne suis pas un monstre... Je ne veux pas... Je... Elle... AAAAAH!!!

Il cria de rage et d'exaspération. Il m'expliqua après qu'il n'avait pas voulu et que ce n'était pas de sa faute. Je me demandais de quoi il parlait. J'allai dans le fond de la salle pour aller voir la civière. Une couverture avait été jeté sur un corps. Mon coeur s'arrêta et je lançai la couverture à terre. Anaelle gisait, défiguré par une blessure profonde au visage, des brûlures au corps et des bouts de peaux avaient été arrachées sur ses jambe. Mais ce n'était pas ce qui me bouleversait. Un couteau était planté droit sur le coeur de ma protégée. Je tombai à genoux. J'attrapai la main blanche d'Anaelle. Je la serra de toute mes forces en crachant sur le sol.

-POURQUOI?! POURQUOI T'AS FAIT ÇA?

Je me levai et pris les épaules d'Anaelle. Je la secouai.

-TU N'AVAIS PAS LE DROIT!! TU M'ENTENDS! TU N'AS PAS LE DROIT DE ME FAIRE ÇA! Non! non... Tu n'avais pas-pas le droit..., finis-je de crier avant de pleurer à chaud de larmes.

Elle m'avait quitté... C'est impossible. Ce n'est sûrement qu'un mauvais rêve mais au fond de moi je sus que tout ceci était réel, trop réel. J'enlevai délicatement le couteau de la plaie de mon amour qui ne respirait plus.

Je la pris délicatement en la mettant dans mes bras. Je la berçait et sortit de la salle. Le garçon qui devait être Otoli ne bronchait pas et était toujours dans son coin. Je marchai dans les couloirs en revenant sur mes pas. J'arrivai à l'endroit où j'avais laissé Cinno. Celui-ci avait les yeux rivés sur moi et Anaelle. Il se leva tant bien que mal avec sa jambe blessé et toucha le front d'Anaelle. Il regarda son pouls et les battements de son coeur. Plus rien. Rien du tout. Il s'écrasa sur le sol, incapable de prononcer une parole. Des larmes coulèrent sans bruits de ses yeux. Sa peau bleu devint plus foncé. Je déposai Anaelle et pleurai plus fort. J'étais incapable d'accepter cette perte. Mon corps tout entier demandait maintenant vengeance. J'étais en colère mais aussi... Apeuré.

*****************************

Point de vue d'Anaelle:

Retour à la case départ. J'étais de nouveau dans mon monde blanc et bizarre. Aucun plancher et aucun mur. Cette fois, je le savais que je resterais là pour ma vie entière. C'était fini, aucune souffrance, aucun malheur ainsi qu'aucune tragédie. Pendant un moment j'avais senti intérieurement qu'on me secouait et qu'on me criait dessus. Mais c'était sûrement mon imagination.

Je marchai dans les environs sans aucun but. Je ne savais plus quoi faire. Qu'allais-je faire maintenant? Je m'assis en indien pour me relaxer. Je repensai à mes amis. Cinno devait être fier de m'avoir tué. Il devait se sentir honoré mais peut-être aussi triste (mais ça m'aurait étonné!). Je repensai aussi à Vick. Il devait s'être échappé. Avec son ingéniosité, aucun doute. J'imaginais aussi Aïmi. Elle devait se sentir seule et emprisonnée... Mais Vick ou Cinno allait la sauver. Si Cinno se "réveillait" bien sûr!

J'attrapai mes cheveux et me fit une tresse. Puis, je me couchai sur le dos. Violemment, une personne arriva devant mon visage, au dessus de moi. C'était ma mère. Je me redressai et lui sautai au cou. Elle me pris dans ses bras mais me lâcha ensuite.

-Que fais-tu ici toi?

-Hum... Je...

-Tu es morte idiote! Qu'as-tu fait? Est-ce que tu connais au moins les conséquences de tes actes jeune fille?

-maman je...

-N'en rajoute pas plus. Tu m'avais promis que tu viendrais. Regarde ce qui se passe en ce moment!

Ma mère dessina un rond avec une plume noire qu'elle portait au bras. Une image floue comme sur un vieil écran s'ouvrit dans le cercle dessiné dans les airs. C'était Vick qui était immobile regardant mon corps. Cinno quant à lui, était assis et des larmes coulaient sur sa peau bleue. Vick aussi versai des larmes de crocodile. Je restai de glace. Je me vis qui était allongé au sol et mon ventre ne montait plus donc aucun air ne rentrait dans mes poumons (dans la réalité). Mes yeux commencèrent à me piquer car des larmes voulaient sortir. Je ne voulais pas rendre mes amis tristes. Je voulais seulement enlever le poids de mes malheurs de sur leurs épaules. Trop de mauvaises choses s'étaient passé.

-Alors? Toujours aussi convaincu que c'était une bonne idée? Veux-tu revenir à la vie?

-Je, je ne sais plus..., me plaignais-je.

-je prends ça pour un oui! Maintenant il va falloir te trouver une solution pour te réanimer.

Avec un simple claquement de doigts, elle fit apparaître un grimoire de cuir avec des pages en or. Un scarabée d'émeraude était collé sur la page couverture. Elle feuilleta les chapitres pendant que je la regardais. Ma mère portait encore sa robe longue et noire mais ses cheveux étaient tressés. <<On dirait que c'est de famille les cheveux longs!>>, rigolai-je à voix basse. Ma mère ferma la livre et le fit disparaitre en passant sa main au dessus. Elle s'approcha de moi et me frappa à la joue. Je la fixai avec des yeux écarquillés.

-Pourquoi m'as-tu fait ça?, lui demandais-je, sous le choc.

-C'est le seul moyen de te réanimer!, cria-t-elle avant de me prendre par le collet.

Elle me souleva du sol et me jeta au loin. Je ne comprenais rien. Pourquoi me faire mal? J'en avais déjà assez enduré! Je me cachais le visage avec mes avant-bras pour ne pas recevoir ses coups. Peut-être devais-je lui faire confiance mais c'était complètement absurde. Ma mère continua de me donner des coups de poids et des coups de pieds.

-Le seul moyen est de te faire faire des convulsions dans la réalité et je dois te tuer avec la dague du scarabée dans ce monde-ci pour que tu revives dans l'autre, grogna-t-elle à bout de souffle.

Mon visage et mon coeur était maintenant rempli de bleus et d'éraflures. Ma mère me frappa sur sa bouche, du sang coulait maintenant sur mes lèvres. Alors je ne sentis plus rien. Aucune douleur. Ma mère s'approcha de moi tandis que je tremblais sur le sol invisible. Elle enleva une dague qu'il y avait dans le libre et me la mit dans les mains. Elle referma mes doigts autour de l'objet et, avant de partir, elle me dit:

-Tu dois le rentrer dans ton coeur. Alors tu pourras te réveiller. Maintenant je ne peux plus rester. J'ai épuisé toute mon énergie magique. Fais ce que tu dois faire et ne me déçoit pas.

Elle disparut en fumée. Je touchai la lame aiguisée de l'arme. Je l'avais déjà fait, ce ne devais pas être plus difficile. Je la pointa sur mon coeur et d'un coup, je la plantai dans ma chair. Je perdis connaissance instantanément.

*****************************

Ne vous gênez pas à laisser des commentaires et me noter! Je n'ai pas re-vérifié ce chapitre donc si il a un problème dites-le moi!! :)
Bonne lecture!

MalheureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant