Chapitre 4

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Amalie LeBlanc

Je découvre mon nouveau lieu de vie en abandonnant ma valise près de la porte d'entrée. Le soleil de Los Angeles illumine l'appartement spacieux alors qu'une vue sur la ville se découvre derrière de grandes baies vitrées. Je n'ai pas le temps de m'avancer jusqu'au canapé qui trône au milieu de la pièce que j'entends mon téléphone sonner dans ma poche. Je réponds à l'appel vidéo d'Olivia qui a l'air encore plus ravie que moi. Elle m'a à peine demander comment s'est passé mon vol qu'elle insiste déjà pour que je lui fasse visiter l'appartement que je vais occuper pour les mois à venir. Je parcours avec elle la grande pièce à vivre. J'atteins le canapé alors que j'aperçois une télé face à celui-ci, dos aux grandes fenêtres. À gauche, j'admire la grande cuisine ouverte qui ajoute du volume à la pièce. Les murs noirs contrastent avec la luminosité émanant des baies vitrées et les meubles s'harmonisent aux murs, ce qui donne un vrai courant de modernité au lieu. Je traverse le séjour pour rejoindre la chambre. Je découvre cette fois-ci des murs aux tons bruns qui offrent une ambiance chaleureuse, ainsi qu'une salle de bain attenante.

Olivia tombe d'admiration face à mon nouveau logement alors que je ramène mon bagage dans la pièce de nuit pour ranger mes affaires dans le petit dressing. Mon amie me tient compagnie à l'autre bout du fil, me racontant ce que j'ai raté depuis la veille. En réalité, à part mon départ, il ne s'est pas passé grand-chose.

La semaine est passée vite depuis mon entretien avec ma responsable et je me suis surtout attelée à m'assurer que mes clients ne se retrouveraient pas seuls pour les six mois à venir. Olivia et Adam ont repris une partie des entreprises dont j'ai la charge, tandis que je garde le reste de mon portefeuille de clients pour assurer mon engagement envers eux à distance.

Alors que ma collègue me fait part des lieux incontournables auxquels je dois, selon elle, impérativement me rendre durant mon séjour ici, je me rends peu à peu compte que ma garde robe n'est pas adaptée à la Californie. Mes tailleurs sont parfaits pour la Grande Pomme et sa météo tempérée, mais les températures de la Cité des Anges se trouvent être radicalement opposées. Je viens à peine d'arriver à Los Angeles et je découvre que leur printemps équivaut à l'été new yorkais. Mon amie remarque mon air hésitant. Elle m'incite à aller faire du shopping afin de m'adapter à mon nouveau lieu de vie. Si elle avait été présente, elle se serait chargée de me relooker de la tête au pied, mais cette fois-ci, je vais devoir m'en charger moi-même. Je la salue avant d'attraper mon blazer et descendre rejoindre la voiture de location qui est mise à ma disposition.

Ces quelques mois vont radicalement changer mon mode de vie. À Manhattan, j'ai l'habitude de me déplacer à pied ou en métro, mais Los Angeles ne me le permet pas. J'ai donc rejoint le centre commercial après une demi-heure de voiture. Je me rends compte que mon blazer ne va pas m'être utile, et que même mon chemisier me tient trop chaud. Je vais donc devoir faire le plein de short et de top pour affronter cette chaleur.

Mais je ne peux pas dire que ça me pose problème, au contraire. Le beau temps a une influence positive sur mon moral, et je risque d'y prendre rapidement goût. Dans ces cas-là, il me sera difficile de revenir à New York et sa météo quelque peu grisâtre.

Après avoir parcouru plusieurs boutiques et m'être fait plaisir, j'ai sérieusement besoin d'une pause et d'un bon thé vert pour me redonner de l'énergie. Je rejoins le café, en parcourant des yeux les sacs que je tiens dans les mains. Je me demande si j'ai assez de vêtements pour m'habiller pour les six mois à venir.

La barista m'accueille avec un grand sourire alors que je lui indique ma commande. Je parcours mon téléphone en attendant ma boisson lorsque j'entends une voix m'interpeller dans mon dos.

- Amalie ?

Je me tourne avant de sentir l'étonnement envahir mon corps.

- Sarah ?

Elle me sert dans ses bras alors que je ne réalise toujours pas qu'elle se tient face à moi. Elle s'écarte et mes yeux parcourent son visage. Elle n'a pas changé depuis le lycée. On remarque à peine que huit ans se sont écoulés depuis la dernière fois que nous nous sommes vues. Elle me fixe quelques secondes supplémentaires avant de prendre la parole.

- Tu n'es pas à New York ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je suis là pour le travail !

Sarah me sermonne de ne pas l'avoir prévenue de mon arrivée avant de me notifier qu'elle est quand même heureuse de me voir. Je lui explique que la prévenir en amont aurait gâché l'effet de surprise et elle ne m'en tient pas rigueur.

La dernière fois que l'on s'est vue, notre avant dernière année de lycée touchait à sa fin. On s'est rencontrées lors de notre rentrée de seconde au lycée international de Londres. J'étais terrifiée à l'idée d'être seule dans un pays que je ne connaissais pas, loin de mes proches. Nous étions devenues meilleures amies et sa famille m'avait pris sous son aile pour que je me sente comme à la maison durant les années lycée. Mais ils ont déménagé aux Etats-Unis avant notre dernière année. Depuis, elle et moi étions restées en contact et nous nous étions promis de nous voir lorsque j'ai déménagé à New York. Puis trois ans sont passés depuis mon arrivée sur le sol américain, et nous étions toutes les deux très prises par nos jobs. Nous ne sommes pas parvenus à trouver un moment pour faire le déplacement d'une ville à l'autre et nous voir.

C'est pour cela que je n'appréhendais pas tant que ça de venir ici, car je savais que j'avais déjà une connaissance et que je n'allais pas être seule.

Tu sautes, je sauteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant