Chapitre 50

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Amalie LeBlanc

     - Comment tu as pu nous cacher ça pendant cinq mois ?, s'écrie Olivia.

     Je lui fais signe de parler moins fort.

     - Ce n'était pas un surfeur mais bon, tu as bien profité quand même.

     Oli assène un coup de coude à Adam en lui faisant les gros yeux.

     - Trop tôt, d'accord, murmure-t-il.

     Un rictus étire mes lèvres. Ils m'avaient manqué. C'était exactement pour cette raison que j'avais hâte de leur en parler.

     Quand ils m'ont vue arriver, ils étaient partagés entre mon bronzage et ma mine de zombie. Il ne leur a pas fallu longtemps pour comprendre qu'il s'était passé un tas de choses dont ils n'étaient pas au courant pendant mon séjour à Los Angeles.

     - Tu as une photo ?

     L'enthousiasme d'Adam a le don d'adoucir mon cœur serré. Je leur montre une photo de lui et moi au mariage de sa tante. Et dire que c'était il y a moins d'une semaine. Si j'avais su comment la soirée allait tourner, je n'aurais pas souri comme ça.

     - Ah oui ça rigole pas, souffle mon ami.

     - Pépitas, renchérit Olivia. Et donc c'était vraiment une fausse relation ?

     Je mentirais si je disais que c'était le cas. Mais c'est plus facile pour moi de rester dans l'idée que tout ceci n'était que fictif.

     - Arrête d'être dans le déni comme ça un peu Li !

     - Je ne suis pas dans le déni Oli, crois moi, vu tout ce que j'ai pleuré ces derniers jours, j'ai bien conscience de la situation.

     - C'est quoi le problème exactement ?

     Je toise mon collègue du regard. Il n'a pas écouté ce que je viens de raconter ou quoi ?

     - Tu veux dire à part le fait qu'il ait embrassé quelqu'un d'autre devant moi alors que j'étais sur le point de lui dire que je l'aime ?

     - Mais il t'a couru après, il fait remarquer.

     Mais il a embrassé quelqu'un d'autre, et c'est une image encore bien trop récente dans ma mémoire pour que je parvienne à prendre le recul nécessaire.

     - Et tu lui as parlé depuis ?, m'interroge mon amie.

     - Non.

     Je laisse planer un silence et hésite à donner des informations complémentaires à mes collègues, au risque de me faire sermonner. Je baisse la tête et souffle finalement.

     - Il a essayé de m'appeler plusieurs fois, mais je n'avais pas envie de répondre.

     - Tu n'avais pas envie ou tu avais peur ?

     Je m'enfonce dans mon siège en croisant les bras. Je déteste quand Adam fait ça. C'est comme s'il lisait en moi comme dans un livre ouvert.

     - Il m'a laissé un message. Je ne me suis pas encore résolue à l'écouter.

     - Et qu'est-ce que tu attends pour le faire ?, me questionne Olivia.

     J'attends que ça fasse un peu moins mal. Que mon cœur soit un peu moins douloureux.

     - Écoute Li, tu te rappelles comment on t'a ramassée à la petite cuillère après Joshua ?, elle reprend.

     - Comme si je pouvais l'oublier, je râle.

Tu sautes, je sauteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant