Chapitre 20

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Amalie LeBlanc

Je n'ai pas la motivation de sortir du canapé pour me faire à manger. Mon ventre m'a fait souffrir toute la journée. Je suis tout de même parvenue à prendre sur moi pour assurer mon engagement envers Laure Robbie, la fondatrice de Douce Aurore. Elle est arrivée à Los Angeles en début de semaine et nous avons travaillé sur le marketing de sa marque, bien différent de celui proposé en France. J'ai adoré la rencontrer et notre collaboration promet d'être vraiment intéressante. Mais pour l'instant, me faire à manger semble l'être beaucoup moins. Je me décide donc à commander sur une application.

Ma salade est livrée près d'une vingtaine de minutes plus tard et aller jusqu'à la porte pour ouvrir au livreur m'a demandé un effort surhumain. J'en profite pour récupérer la boîte d'anti-douleurs dans mon sac et je m'enroule dans mon plaid pour manger la seule chose que je suis capable d'avaler quand j'ai autant mal. Je repense à cette semaine qui est passée à une vitesse éclair, et un message me tire de mes réflexions. Thomas me fait savoir qu'il passera me chercher demain à 14h pour aller à l'anniversaire de son ami. J'espère sincèrement qu'une bonne nuit de sommeil soulagera mes ovaires qui semblent prêts à exploser pour que je puisse profiter de l'après-midi piscine qui m'attend demain. Je reporte mon attention sur l'épisode de Gossip Girl qui démarre pour tenter de penser à autre chose.

Ce sont les rayons de soleil frappant mon visage qui me font ouvrir les yeux. Je distingue que mon mal de ventre s'est apaisé et je me lève du canapé pour débarrasser mon repas de la veille qui a passé la nuit sur la table basse. Il est encore tôt et je pense qu'une bonne douche chaude me réveillera. Je profite de l'eau qui ruisselle sur ma peau pour laisser mes muscles se détendre. Je crois que j'appréhende de rencontrer les amis de Thomas. J'ai sincèrement envie de faire bonne impression. Ce n'est pas un sentiment que j'ai ressenti envers ses parents, étant donné que je les connaissais déjà, et son meilleur ami s'est montré très ouvert et chaleureux avec moi. Mais une fois que j'aurai rencontré ses autres amis, je ferai partie intégrante de sa vie. Non pas que l'idée me déplaise, loin de là, mais c'est un peu effrayant. Je finis par me ressaisir car je sais pertinemment que tout se passera bien. Et puis si ce n'est pas le cas, cette "relation" n'est que fictive et temporaire, malgré le fait que rester amie avec lui une fois cette fausse relation terminée me plairait.

J'enfile une robe de plage par-dessus mon maillot et attrape mon sac pour rejoindre mon petit-ami qui attend en bas de chez moi. Je sors de mon immeuble et je l'aperçois adossé contre sa voiture. Quelques boutons de sa chemise d'été sont ouverts, laissant entrevoir son torse. Je tente de ne pas me laisser déconcentrer alors que son sourire m'accueille et qu'il retire ses lunettes de soleil pour me faire une bise. Son parfum frais aux notes fruitées se fraie un chemin dans mes narines alors qu'il se tourne pour ouvrir la portière de sa voiture.

- Mademoiselle, dit-il en me faisant signe de m'installer.

- Monsieur est galant, je plaisante en me glissant dans sa Mercedes.

Il contourne la voiture et s'assied à son tour au volant avant de mettre le moteur en route.

- Tu as passé une bonne semaine ?, je lance, cherchant à briser le silence.

- La routine, il répond sans grand enthousiasme. Il y a beaucoup à faire en ce moment donc je passe plus de temps au bureau que dans mon lit.

Bien que l'idée ne fasse pas rêver, je comprends totalement ce qu'il veut dire.

- Et toi ?

Il me jette un rapide regard avant de se reconcentrer sur la route.

- Pas plus intéressant que toi, je souffle. Je travaille à fond sur cette marque française qui s'implante dans le coin donc je n'ai pas eu beaucoup de temps pour moi non plus.

- Française de France ?, il m'interroge.

Un rire m'échappe.

- Oui de France Einstein ! Laure et Maya ont créé leur marque à Grasse, dans le sud de la France, et je suis contente qu'un peu de mon pays vienne ici.

- Ça ne te manque pas trop ?

Il prend quelques secondes pour analyser mon visage avant que je puisse de nouveau observer son profil sérieux.

- Un peu, mais ça doit être comme toi et l'Angleterre j'imagine.

- Ouais, il hausse les épaules alors qu'il tourne le volant et les muscles de ses bras se contractent légèrement. Londres est une ville magnifique, mais la météo n'a rien à voir.

Quelques éclats de rire résonnent dans l'habitacle. Les premières notes d'une musique familière s'échappent des enceintes de la voiture.

- Thomas Anderson, est-ce que tu écoutes Imagine Dragons ?

Mon air surpris l'amuse alors qu'il répond.

- Toi et Sarah en aviez tellement écouté que ça m'arrive.

Un sourire de fierté étire mes lèvres alors que je secoue les épaules au rythme d'On Top of the World. Je chantonne les paroles et je perçois Thomas qui tapote le volant. Il est vrai que Sarah et moi partagions notre admiration pour ce groupe au lycée et nous avions eu la chance de les voir se produire à Londres. Mais savoir qu'encore aujourd'hui, Thomas écoute leur chanson, et à cause de nous, ça lui fait gagner des points. Non pas qu'il parte de loin, mais ça serait une raison valable pour l'épouser quand je l'entend marmonner les paroles du refrain.

La fin du trajet est rythmée par Ed Sheeran et Bruno Mars. Je ne me rappelais pas qu'il avait d'aussi bons goûts musicaux. Il me laisse également mettre un peu de Taylor Swift. Il faut dire que je ne lui ai pas trop laissé le choix.

Il finit par se garer devant la maison d'Aaron et vient se placer à mes côtés avant de remonter l'allée. Je sens sa main attraper la mienne alors qu'on s'approche de la porte.

Tu sautes, je sauteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant