Chapitre 11

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Mégane.

James me fixe quelques instants, comme si les autres autour de nous n'existaient pas. Puis Mike se met à tousser, se présente à lui suivis par tous les autres.

C'est bizarre cette sensation qu'il fait naître aux creux de mes reins. Ce traître de corps se rappelle de ses caresses, de ses murmures, de son parfum. Tout en moi est en alerte et ça m'effraie.

J'ai peur de ne pas arriver à me retenir. Mes yeux ne le lâchent pas, ils sont envoûtés par sa présence, sa voix, sa posture. Il sourit et le simple fait de voir ses dents me coupe la respiration. Sa bouche, celle que je n'ai pas embrassée l'autre fois, m'appelle soudain. Un frisson délicieux parcourt tout mon corps lorsqu'il règle méticuleusement sa cravate.

La cravate.

Mon dieu.

C'est la même qu'il portait la nuit de notre rencontre, celle avec laquelle il avait sensuellement attaché mes mains derrière mon dos, alors qu'il atteignait l'orgasme. Alors que je réalise ça, je relève les yeux et découvre que les siens sont posés sur moi. Je me demande à quoi il peut bien penser.

Je me mets une claque imaginaire et tente de reprendre le fil de la conversion.

— Je suis heureux de savoir que mes employés se plaisent ici, merci Mike, continue-t-il. Si vous voulez bien m'excuser, je vous emprunte votre amie, Lucy.

Moi ?

Il me fait signe de le suivre et je m'exécute en silence. Sa main vient se poser dans mon dos pour m'accompagner jusqu'au bar.

— Je vous offre un verre. Après cette semaine, vous le méritez bien.

J'opine, reste muette. Il me tend une flûte de champagne et trinque avec moi, un sourire aux lèvres.

— Je sais que garder Harper peut vraiment être éreintant...

— C'est une petite fille pleine de vie, ajouté-je en buvant un coup.

— Quand ma mère m'a dit que l'agence avait embauchée une jeune femme de vôtre âge, j'ai eu une certaine appréhension. Je voulais quelqu'un avec plus d'expérience, mais en fin de compte, je pense que votre jeunesse est un atout pour ce job.

Il s'accoude au bar, me fixe un instant. Je ne comprends pas trop le sens de sa phrase.

— Un atout ?

— Vous avez envie de bien faire, de faire vos preuves. Vous n'avez pas la fatigue des années et le confort de vous dire que vous trouverez mieux ailleurs.

Je fronce les sourcils.

— Les dernières nourrices n'ont pas supporté la charge de travail. Commencer à sept heures trente pour finir à vingt et une heures sans presque aucune pause, ça demande énormément d'énergie. Mais vous avez signé le contrat sans rien chercher à négocier. J'apprécie.

— Oh! C'est parce que je ne savais pas qu'il était négociable.

Je me mets à rire, il m'accompagne lorsqu'une main se pose sur son épaule.

— Monsieur Vasquiez souhaite te parler, souffle Bettina à son oreille.

James hoche la tête, bois cul se son champagne et s'excuse avant de s'éloigner de moi avec la belle brune à son bras.

***

Le DJ augmente le son, fait comprendre qu'une autre partie de la soirée va débuter ; danser.

Mike attrape ma main et me tire dans la foule pour bouger au centre de la piste. Les autres nous suivent, se mettent à danser comme si personne ne pouvait le voir et à rire aux éclats. Victoria reste sobre et élégante dans ses pas. Elle regarde autour d'elle, cherche quelqu'un.

Nightmare IslandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant