Nightmare Island

Chapitre 34

Mégane.

Je vais le tuer !

Je lève les yeux, les plisse pour lire ce qui l'y a d'écrit alors qu'une boule d'anxiété loge dans ma gorge.

« Zombieland : Soyez silencieux, ne vous faites pas remarquer où vous risquez de vous faire dévorer.  »

Je comprends alors que c'est un jeu, une animation spécialement créé pour les trois soirées spéciales. Je tourne donc la tête avec rapidité en direction de mon tortionnaire, tout en resserrant ma mâchoire. Je chuchote.

— Tu ne veux pas qu'on retourne dans le local à balais ?

James émet un rire qu'il cache dans son foulard avant de se pencher vers moi.

— Tu n'es pas obligée de le faire, Lucy. Tu pourras m'attendre ici, ne t'inquiète pas... Mais sache que si tu me suis, je pourrais peut-être te montrer mon sauna ce soir.

J'ouvre la bouche, surprise et amusée à la fois.

— C'est du chantage, Greyson !

Je crois les bras sur ma poitrine faussement boudeuse et entends le bruit d'une explosion qui me fait sursauter. Mon regard se dirige vers la scène qui se déroule sous mes yeux. Un homme vient de déclencher un piège sans faire exprès en s'appuyant sur un mur où devait se trouver un bouton caché. Les zombies s'ébrouent et sautent sur l'homme pour l'emmener avec eux.

— Il a perdu, se marre James à côté de moi.

— Ils le sortent du jeu ?

— Oui, il va avoir un ticket pour aller au labyrinthe. Il n'est pas obligé de s'y rendre, mais la plupart du temps, les visiteurs jouent le jeu. Certains font même exprès de perdre pour y aller.

— Et il se passe quoi dans le labyrinthe ? m'enquiers-je tremblante.

— Il faut résoudre des énigmes et éviter les pièges pour avancer. Certains choix mènent dans des impasses effrayantes, tandis que d'autres rapprochent de la sortie. Le labyrinthe comporte plusieurs chambres thématiques, chacune représente un cauchemar différent. Par exemple, la roulotte d'un clown maléfique, une forêt hantée, un asile psychiatrique abandonné, etc.

Puis James lève sa main, effleure ma joue et repousse une mèche qui traîne devant mon visage. Il sourit.

— Je connais les réponses, chaque proposition faite par mon équipe est sérieusement étudiée, tente-t-il de me rassurer.

Mais mon corps se crispe d'anticipation, mon cœur explose dans ma cage thoracique.

— C'est un jeu, Lucy. Juste un jeu, continue-t-il d'une voix grave et apaisante.

La lumière revient dans la rue, et les zombies disparaissent dans les décombres des immeubles fabriqués pour le bonheur des visiteurs.

James retire sa veste, me la donne et avance parmi un groupe de cinq personnes.

— Le sauna ne sera pas pour aujourd'hui, crie-t-il au loin.

J'hallucine quand mes jambes me portent malgré moi à côté de mon patron qui me fixe avec étonnement. Je lui balance sa veste, inspire un bon coup et salue les autres aventuriers de ce soir avec qui nous allons jouer. Je suis très joueuse et si je perds, ce n'est pas grave mais là, j'ai l'intention de faire payer à James son petit chantage.

Je sais que ce soir nous allons coucher ensemble, mais mieux, ce sera dans le sauna !

Alors que les lampadaires s'éteignent un à un, une obscurité épaisse enveloppe la rue. Les grognements sourds des acteurs zombie résonnent dans l'air. Je sens mon pouls s'accélérer tandis que je m'éloigne de James.