Nightmare Island

Chapitre 14

Mégane.

Je pose ma valise dans la spacieuse chambre. Klay me montre comment allumer les lumières, où se trouvent les prises, la salle de bain, mais je ne l'écoute que brièvement, tellement l'endroit respire l'élégance. Maxwell n'est peut-être pas le plus poli des hôtes, mais il a indubitablement du goût, et ça, je ne peux que l'admettre.

À gauche se trouve un lit qui semble tout à fait douillet avec son édredon épais et ses coussins en moumoute blanche. En face, une cheminée coffrée dans du bois réchauffe la pièce, et à gauche de celle-ci, se trouve un mur de bûches de bois qui ajoute une touche rustique. À ma droite, un placard offre de l'espace pour ranger mes affaires et au fond à gauche du lit, une porte mène à la salle de bain.

Klay me laisse seule, ferme la porte et me propose de rejoindre tout le monde lorsque je serai confortablement installée.

Lorsque j'arrive en bas, je distingue plusieurs silhouettes se dessiner à l'extérieur. J'amorce le pas vers la porte quand j'entends Maxwell ricaner à mon propos.

— Est-ce que ma nounou de ta fille a joué la Nanny avec toi ?

Je sors en furie prête à lui sauter au cou, mais James prend ma défense.

— Maxwell, tu parles encore une seule fois comme ça de la nourrice de ma fille, tu pourras tirer un trait sur ta proposition !

Mon pied bute contre un caillou et tous les regards se tournent vers moi, incrédules. Sur le front de monsieur Greyson se dessine quelques rides qui montrent son mal être évident.

— Où est Harper ? Je vais lui proposer une balade dans la forêt du domaine.

Je ne fais pas part de ce que j'ai entendu, ne remercie pas non plus James d'avoir pris ma défense. Je ne suis pas là pour être Mégane, mais Lucy, alors je tente de me comporter comme elle.

— Je viens avec vous, propose-t-il en posant le verre qu'il sirote, sur la table extérieure.

***

Harper court sur le chemin de terre légèrement humide à cause des pluies des derniers jours. James est silencieux, comme à son habitude et marche à côté de moi, les yeux rivés sur la petite princesse aux boucles blondes.

Je m'apprête à dire quelque chose quand nous interrompons tous les deux le silence au même moment. Monsieur Greyson s'arrête, tourne son attention vers moi et un sourire bienveillant naît sur son visage.

— Allez-y, Lucy.

— Je vous remercie d'avoir pris ma défense pour ce qu'a dit monsieur Harrison, ça m'évitera d'aller l'étouffer dans son sommeil. En soit, vous lui avez sauvé la vie, monsieur Greyson.

James émet un rire discret, se positionne devant moi, les mains enfoncées dans ses poches. Son regard est à la fois compréhensif, doux et attentionné, tout comme celui qu'il avait la nuit de notre première rencontre. Ce regard semble dire : "C'est avec plaisir Lucy et je le referai sans aucune hésitation" C'est incroyable de voir à quel point il sait utiliser ses expressions faciales pour communiquer.

— Je l'aurais fait pour n'importe qui... Je ne supporte pas le machisme et le manque de respect.

Il fait deux pas en avant pour me rejoindre, mon cœur bat à tout rompre. Il se stoppe, avance son bras vers mon visage alors que mes cheveux volent devant les yeux.

— Si vous attachez vos cheveux, je pourrais mieux contempler votre magnifique visage, Lucy.

Un frisson parcourt mon corps à l'évocation de cette suggestion inattendue et une vague de désir se mêle à la surprise.