Chapitre 32

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Mégane.

Le repas était excellent, le show exceptionnel. J'ai bien sûr pensé à ajouter à ma playlist la chanson « Dancing with the devil » de Elle & The pocket Belles. Je l'écouterais lorsque je voudrais repenser à cette soirée.

Il est vrai que Victoria est douée. Elle a créé ce spectacle de toute pièce et on voit bien qu'elle prend plaisir, que c'est sa passion.

Dès que la musique a fait courir ses premières notes, une ombre diaboliquement sensuelle a débarqué derrière le grand rideau rouge. Une femme aux courbes parfaites se trémoussait en arborant ses oreilles et sa queue de diable. C'était beau, envoûtant, électrisant. Puis, le rideau s'est ouvert dans un éclair de fumée et de lumières tamisées, révélant un décor envoûtant qui évoquait une forêt sombre et mystérieuse. Au centre de la scène, une nouvelle danseuse burlesque vêtue d'un costume à la fois sensuel et terrifiant était apparue. Elle portait un corset noir à laçage rouge, soulignant sa taille fine et une jupe courte en tulle noir parsemée de cristaux étincelants qui captaient la lumière d'une manière hypnotique.

Elle a commencé ses premiers déhanchements, a pris possession de la scène comme si elles étaient nombreuses. Elle brillait de mille feux, et quand elle s'est mise à chanter, je suis restée choquée par sa sublime voix. James avait l'air d'apprécier le spectacle également et je n'ai pas oublié ce qu'il m'a dit lorsque j'ai clairement exprimé le fait que la nana était vraiment belle et talentueuse. D'une voix chaude il a chuchoté « Tu n'as rien à lui envier, tu es parfaite ». Un compliment qui m'a fait chaud au cœur, m'a comblée.

Nous suivons les autres visiteurs qui se bousculent, impatients d'assister à la dernière soirée de l'horreur, jusqu'à l'entrée du parc. James se faufile dans la file de droite, me tire par la manche, sous le regard interloqué des visiteurs qui sont dans l'attente.

Nous arrivons rapidement aux bornes et James fait signe à Jasper qui discute. Celui-ci se retourne, nous fait un signe de la main, nous rejoint pour nous ouvrir à l'aide de son badge.

Dans mon dos, ce sont des murmures et des consternations qui jaillissent. Les insultes, les grognements nous concernent, James et moi. Je laisse néanmoins couler les « Ils ont un problème avec la file d'attente, ou quoi ? », « Espèce d'irrespectueux ! » ou « Faites comme chez vous hein !».

C'est le cas. James est chez lui. Mais eux, ne le savent pas et ils témoignent leur mécontentement en lançant quelques insultes dans notre direction. Je ferme les poings, je sais que je suis plutôt vénale comme nana. Que lorsque la colère s'empare de moi et que je me transforme en Hulk, rien de positif n'en ressort.

Sauf qu'une dame d'une cinquantaine d'années juge bon de me lancer quelque chose à la figure : un paquet de mouchoir. D'accord. Là, je décide de.ne.pas.me.la.fermer davantage. J'amorce donc un pas furibond vers cette connasse aux rides creuses et au visage colérique puis, fait élever ma voix.

— Vous êtes sérieuse là ?

James me rejoint, les mains dans les poches, le regard dur.

— Vous vous rendez compte que vous passez devant tout le monde ? J'ai aussi mes places et pourtant j'attends mon tour !

Le directeur des lieux prend la parole :

— Je comprends votre colère, elle est légitime sauf que...

— Sauf que quoi, mon bon monsieur ? Vous avez un laissez passer ?

— C'est un peu ça, réplique-t-il.

— Je vais appeler le directeur, me plaindre que ses employés ouvrent à leur amis qui ne possèdent pas de ticket d'entrée, grogne-t-elle en accentuant ses rides.

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