Chapitre 21

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James.

Le film débute et les voix des présents se taisent. Seul le vent qui souffle et la terrifiante musique du film, retentissent autour de nous.

On y voit un homme sortir d'un hôpital psychiatrique, un sourire malsain sur ses lèvres. Plus tard, il débarque dans une sorte de fête foraine improvisée, dans un petit village perdu, déguisé en clown.

Je sens Lucy bouger, ose un regard vers elle. Emmitouflée dans son plaid, elle ferme les yeux et tremble.

— Vous voulez une autre couverture ?

Elle ouvre ses paupières légèrement humides et renifle.

— Non. Je vais rentrer en fait...

Elle commence à se lever mais ma main se place malgré moi sur sa cuisse l'empêchant de fuir.

— Je déteste les films d'horreur et j'ai une peur bleue des clowns, se justifie-t-elle.

Lucy est effrayée. Ses mimiques ne mentent pas, ils traduisent ses craintes.

— Oh. Je comprends. Dommage, j'apprécie regarder un film en votre compagnie.

Ses lèvres s'étirent et son plaid retrouve sa place sous son menton.

— J'imagine que je peux rester encore un petit peu... chuchote-t-elle.

— Combien de temps ?

Quelque chose pulse en moi lorsque je prononce ces mots. Comme si le compte à rebours avait déjà commencé et que le temps me manquait pour savourer la chaleur de son corps près du mien, son parfum envoûtant et ses grands yeux en amandes qui me bouffent du regard.

— Dix minutes, bégaye-t-elle.

— Je pense que ce sera largement suffisant pour vous faire apprécier ce film d'horreur, Miss Bellerose.

Ma main, quant à elle, glisse sous la couverture pour trouver sa peau douce, recouverte d'un collant couleur chair. Ce geste la fige, son regard fixé sur le mien traduit de l'étonnement.

Mon cœur s'emballe, la chaleur monte en moi alors que mes yeux restent rivés sur ses lèvres qu'elle lèche avec nervosité. Son souffle s'accélère, son corps se tend sous ma main que je serre presque inconsciemment.

Je tente de détourner mon attention vers l'écran, de me plonger dans le film d'horreur qui continue de dérouler son intrigue terrifiante. Pourtant, mes doigts agissent de leur propre chef. Ils entreprennent une montée vertigineuse entre les cuisses de Lucy.

— Vous n'avez qu'un mot à dire et je retire cette main de votre cuisse, Lucy.

Elle ne proteste pas, bien au contraire. Après un bref coup d'œil pour vérifier que tous les spectateurs sont plongés dans le film, elle écarte doucement ses jambes sous la couverture, m'invite ainsi à explorer le centre névralgique de son plaisir.

C'est un jeu dangereux : nous sommes entourés de monde, et pourtant, c'est précisément cela qui rend la situation plus excitante. Mes gestes restent cachés sous le plaid, la musique du film va couvrir ses soupirs et la pénombre camoufle nos regards brûlants d'envie.

Je me penche lentement vers la brune aux courbes sensuelles et murmure quelques mots à son oreille, mes lèvres frôle sa peau délicate :

— Je vois que tu aimes avoir un public, Lucy.

Elle mordille sa lèvre inférieure alors que je continue de partager mes pensées provocantes.

— Ça tombe bien, moi aussi.

Ma main caresse son collant, elle réagit immédiatement en faisant basculer son bassin légèrement en avant. Elle ferme les yeux, absorbe le plaisir qui l'envahit quand la pulpe de mes doigts frotte son intimité.

— James, souffle-t-elle.

Mes yeux sont rivés sur l'écran alors que mon esprit plonge avec elle dans les abîmes du désir. Je tire un pan de plaid, le place sur la bosse de mon pantalon, cache la dureté de mon membre serré.

Le clown attaque les visiteurs du parc, les menaces de son couteau mais Lucy a déjà oublié les scènes affreuses qui se jouent devant elle. Emportée par la vague de plaisir qui la submerge.

Son bassin ondule au même rythme que ma main masse son clitoris protégé par les tissus humidifiés par son excitation. Lucy lâche un cri aigu qui alerte nos voisins de droite. Elle pose immédiatement sa paume contre ses lèvres chaudes pour tenter d'étouffer ses gémissements.

— Elle a eu un peu peur, dis-je à Svetlana qui nous observe.

Elle lève les yeux au ciel, lâche un « trouillarde... » en soufflant et reporte son attention sur le film en cours.

Lucy se met à rire, pas gênée pour un sous et plante ses ongles dans ma cuisse gauche. Elle se crispe soudain, ouvre sa bouche en un parfait arrondi.

— Regarde-moi, exigé-je d'un ton autoritaire.

J'avance mon visage vers son oreille.

— Je veux voir ton visage quand tu atteins l'extase.

Elle se tourne de mon côté, attrape ma main entre ses jambes et accompagne mes gestes.

Elle est belle avec les rougeurs qui se dessinent sur ses joues, ses cheveux longs qui retombent en cascade sur ses épaules, ses yeux qui brillent d'une lueur coquine.

J'apprécie cette image d'elle, cette luxure qu'elle revoit, cette folie, cette ivresse. J'aime qu'elle s'abandonne entre mes doigts, qu'elle me fasse assez confiance pour l'amener sur le chemin de la jouissance. Cette nana me transperce, me guide sur des sentiers inconnus. Elle est sauvage, libre, ne se met aucune barrière, vie à fond sans se poser de questions sur l'après.

Je sens ses jambes trembler, s'écarter un peu plus encore. J'entends son souffle court. Elle se retient de crier, se spasme en mordant sa lèvre inférieure. Je détaille son visage quand elle se lâche et qu'elle se laisse aller contre ma main.

Sa poitrine se soulève et s'abaisse avec rapidité, témoignage de ce que son corps vient de vivre. Lucy se laisse retomber contre les coussins, regarde le ciel étoilé tout en retrouvant ses forces.

Je la regarde. Je me fous du film, du monde autour de nous car je ne vois qu'elle. Sa chevelure étalée sur les oreillers, sa peau caramélisée, son visage post-orgasmique. Tout est parfait chez elle. Un pincement au cœur intervient à cette vision luxurieuse.

La nanny se redresse, vient chuchoter une douce proposition au creux de mon oreille, une promesse qu'elle compte tenir ce soir :

— Je ne rentrerai pas trop tard... Ne t'endors pas, James !

— J'attends ton retour avec impatience alors.

Elle se lève et retourne dans la villa, me laissant seul avec le bout de mes doigts légèrement imprégné de sa cyprine. 

 

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