Chapitre 13

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Mégane.

Dimanche après midi

Lucy croise les bras sur sa poitrine, l'air boudeuse.

— Tu m'as menti ! lâche-t-elle en colère.

— De quoi tu parles ?

Elle se penche à droite du lit, récupère un magazine qu'elle me balance au visage. Je retourne le bouquin et découvre la photo à la une et surtout le sujet principal : James Harry Greyson. Il pose avec élégance pour un photographe, avec son air sérieux, son regard de patron autoritaire mais très sexy. Les rougeurs montent immédiatement. Il a dû prévoir cette séance photo tout en sachant qu'il allait se montrer au public samedi soir. Il est prévoyant dans sa communication et c'est un bon point pour lui. Les journalistes ont dû payer cher pour avoir sa photo en avant première et surtout pour cette séance privée.

— Il est « ordinaire » ? OR.DI.NAI.RE ! gueule Lucy les bras en l'air. Tu n'as pas trouvé une description plus approfondie pour ta sœur ? Putain, c'est...

— Ouais ben... C'est un canon, mais je ne sais pas, je ne voulais pas que tu te lèves de ton lit d'hôpital pour reprendre ta place auprès de sa fille.

Je me mets à rire. Ma jumelle me balance un coussin à la tête.

— Oh la petite coquine ... Ouais, j'aurais pu regretter ma chute ! Profite de la vue pour moi, chanceuse ! Mais interdit d'y toucher. Je te rappelle que tu es Lucy et non Mégane.

Je hoche la tête, garde secret le fait qu'il n'y a pas que les Legos de sa fille qui s'emboîtent parfaitement bien.

— Et Harper ?

— Elle me mène la vie dure. C'est une chipie.

— C'est normal. Elle te fait payer le fait que son père ne s'occupe pas d'elle. Il lui manque. Du coup, elle cherche l'attention, même si c'est négativement.

— Tu me conseille quoi ?

— Montre lui que tu es là pour elle et surtout, essaie de faire en sorte qu'elle voit un peu plus son père.

— Je crois que monsieur Greyson fait son maximum... d'ailleurs, le week-end prochain je ne pourrais pas venir te voir. Je les accompagne au sud de l'Angleterre. James est invité à passer quatre jours dans le domaine d'un producteur. Il ne veut pas passer ce temps sans sa fille, alors il m'a demandé de venir, moyennant une rémunération convenable. J'ai même réussi à négocier pour avoir mon mercredi de repos, il a accepté sans broncher...

— James ... Tu l'appelles par son prénom ? dit-elle, l'air suspicieux.

— Quand il n'est pas là. Bref, tu as entendu ce que je t'ai dis ? Je passe quatre jours avec lui et sa fille en Cornouaille.

— Ouais, ben soit moi et comporte toi correctement...

— Tu doutes de ma capacité à te remplacer ?

— Non, à t'occuper d'Harper alors que son père est à proximité, souffle-t-elle. Si tu sens que tu as besoin d'aide tu ne pourras pas m'appeler. Tu vas devoir gérer seule les crises d'Harper, sans moi.

Il m'arrive très souvent d'appeler ma sœur des endroits non surveillés pour m'aider à désamorcer une crise. Je me trimballe souvent avec un écouteur dans mon oreille pour que ma sœur me prodigue quelques conseils secrètement, au téléphone. D'où le fait que je continue d'avoir les cheveux détachés. Je ne veux pas que monsieur autoritaire voit que je ne suis qu'une tricheuse qui n'est pas une vraie nounou. Malheureusement, je n'avais pas anticipé à quel point ces quatre jours allaient mettre à l'épreuve ma capacité à faire face seule aux défis d'Harper.

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