Chapitre 42

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Mégane.

Harper est en train de jouer sur le petit toboggan du parc. Nous avons décidé de faire le goûter ici, ayant un accès illimité à la partie « air de jeu », nous ne nous faisons pas prier. Harper adore être là, je crois même que c'est son endroit préféré. Sauf que le soleil commence à décliner au contraire du vent qui se lève.

— Harper, encore cinq minutes, la préviens-je.

Un sourire espiègle illumine le visage de la petite, elle me répond d'un joyeux « Oui, nounou ! » avant de s'élancer pour une nouvelle descente.

— Salut Lucy.

Une voix grave tonne dans mon dos, puis un homme vient s'installer à côté de moi. Je me tourne vers lui, le dévisage quelques instants ; sa tête me dit vaguement quelque chose.

Il m'adresse un sourire puis j'arrive enfin à mettre un nom sur son visage.

— Jérôme ?

L'homme aux cheveux blonds opine puis s'avachit sur le banc.

— Qu'est-ce que tu fous là ?

Un léger sursaut l'anime, comme s'il avait été pris de court par ma réaction. Un sourire étire ses lèvres pendant que je fronce les sourcils pour appuyer ma question.

— Je me baladais sur internet, tu vois, et j'suis tombé sur un article très intéressant. Du coup, comme je passais à Londres ces jours-ci, je me suis permis de venir te faire un petit coucou.

Son ton est plutôt sinistre. Je ne lui fais pas confiance, et pour cause : il a fait du tort à ma sœur. Monsieur avait femme et enfants et enchaînait les conquêtes. J'ai dû intervenir pour mettre fin à leur relation, Lucy n'y arrivait pas seule.

— D'accord. Écoute, c'est gentil de ta part, mais je dois partir.

Je cherche à m'éclipser, me lève mais sa main agrippe fermement mon poignet, me tirant violemment en arrière. Malgré mon regard noir, il reste impassible, accroché à moi.

— Attends, j'ai une superbe histoire à te raconter.

— Une prochaine fois, là, je n'ai pas le temps, tu vois ?

Je tente de me dégager, mais sa poigne se resserre, m'obligeant à rester là où je me trouve. Il se lève tout en me maintenant et s'approche de mon oreille.

— Reste un peu, tu ne vas pas le regretter.

— Lâche-moi, tu me fais mal.

Soudain, j'entends un cliquetis et je sens quelque chose appuyer contre ma hanche. Mon regard descend et je réalise avec horreur qu'un flingue est pointé sur moi. Un frisson glacial me parcourt, l'incompréhension brûle dans mes yeux.

— Assieds-toi !

— Tu te rends bien compte que si tu tires, c'est la prison qui te pend au nez.

J'essaie de paraître forte, de le déstabiliser, mais en réalité c'est moi qui suis terrifiée.

— Je sais, mais je n'ai plus rien à perdre.

Puis il se tourne vers l'air de jeu quand Harper m'appelle pour me montrer ses exploits.

— Elle est mignonne la petite blonde. C'est la fille de ton patron non ?

— Oui, c'est bien ma chérie, réponds-je à une petite Harper insistante.

Puis je pose mes fesses sur le banc, cherche des yeux quelqu'un de la sécurité ou une personne à qui je pourrais tenter de faire des signes de détresse.

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