Chapitre 8

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James.

Il fallait que ça tombe sur elle. Est-ce que l'univers se moque de moi ?

J'ai couché avec la nourrice de ma fille samedi soir... moi qui n'avait pas touché une femme depuis quoi ... trois mois ?

Je laisse retomber ma tête sur le siège, regarde le plafond qui se floute.
Je suis vraiment crevé.

— Rentre. Chez. Toi !

— Toujours là au bon moment Bettina.

Elle rigole et s'approche, un verre d'eau et un médicament dans la main.

— Pour ton mal de crâne...

— Tu me connais par cœur, dis-je en acceptant la pastille blanche.

— Plus que tu ne le crois, glousse-t-elle. Sérieux, James, rentre. Au moins pour aujourd'hui.

J'opine. Elle a raison, si je continue comme ça je vais friser le Burn-out.

***

Je pose mes affaires à l'entrée, dépose ma veste sur je porte manteau et suit le bruit des rires.

— Harper, stop !

Je débarque dans la salle de bain. Harper est en train d'arroser Lucy avec ses jouets et elle se marre alors que la nounou tente de ne pas rire pour faire comprendre à ma fille que ce n'est pas drôle.

— Vous êtes trempée.

Elles tournent toutes les deux leur visage vers moi. L'une me fixe avec amour, l'autre se souvient de ces mots que j'ai déjà prononcés samedi à son attention lorsque mes doigts se sont enfoncés en elle. Et moi je trouve ça amusant de la voir aussi gênée. Lucy rougie, se lève et attrape Harper sous ses aisselles pour la faire sortir.

— Vous êtes déjà rentré ?

— Comme vous pouvez le voir.

La nounou enrobe mon petit cœur dans une serviette et lui ébouriffe les cheveux sous les rires de la petite. Mes yeux en profitent pour détailler la salle de bain.

— Il y a eu un tsunami ?

— Je vais nettoyer, ne vous en faites pas. Nous étions au parc ce matin, Harper était toute sale.

— Au parc ?

Je grimace. Le truc tout pourri qui se trouve dans le village ?

— Nanny, vous avez déjà discuté de l'importance de la sécurité de Harper avec ma mère et ce parc est un peu vieux. Je préfère que vous l'emmeniez à Pumpkin World.

Lucy lève les yeux au ciel de manière effrontée mais finit par acquiescer :

— Bien sûr, monsieur, je ferai ça.

— Merci, Lucy. La tranquillité d'esprit est inestimable quand il s'agit de ma fille.

Harper, agacée parce que je ne m'occupe pas d'elle deux minutes, attrape un pot de mousse à raser sur le rebord du lavabo et tapisse les murs en criant :

— Boufzé les cailloux ! Boufzé les cailloux.

Qu'est-ce que..

Lucy s'empare du pot, s'accroupit à côté d'Harper, récupère de la mousse sur le mur et se tartine le bas du visage.

— Hohoho! Je suis le père Noël, lâche-t-elle en souriant.

Harper se met à rire, sautille, toute nue dans la salle de bain. Lucy garde sa voix grave et ajoute :

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