PARTIE 3 : Survivre. / Chapitre 26 : Le guerrier mort au combat.

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Je n'ai jamais vraiment comprit comment les gens regardaient le monde.

C'est vrai quoi, les sorciers, les moldus, toutes ces barrières, tous ces gens aveuglés alors que la magie s'étale littéralement devant eux. Maman me répondait que les gens ne savaient tout simplement pas ce qu'il y avait à voir, qu'il faudrait juste leur montrer. Ou sinon, qu'ils n'avaient juste pas envie de voir d'autres choses. Et j'ai toujours été d'accord avec elle.

Et puis j'y ai réfléchi de nouveau, et en changeant de point de vue, j'ai réalisé qu'elle avait tort. Peut-être que certains Moldus cherchent des signes.

Parce qu'ils n'ont jamais eu le droit de voir, et qu'on ne leur a jamais donné l'autorisation. Comment auraient-ils pu savoir, alors qu'on a tout fait pour le cacher ?

Enfin, « on », plutôt « eux ». Parce que moi je n'étais pas là avant, j'avais ma vie, et je voyais à mon échelle. Et un jour, ils m'ont tout montré, ou presque, tout ce qu'ils voulaient bien que je vois, ils me l'ont progressivement montré. Et puis après plus rien, alors j'ai cherché par moi-même, mais ils ne voulaient plus que je vois. Je ne sais pas si c'est clair. Désolée, je reprends.

En fait je crois que j'essaie juste de vous dire que je ne sais plus ce que je dois regarder maintenant. Je ne comprends plus ce qu'on me montre, et je cherche juste un signe.

(Obliviate – Alexandre Desplat)

7 Juillet 1997 – Wallowdale

Lili fixait avec le cœur lourd la fumée ondulée qui sortait de la cheminée. Elle ne savait plus vraiment à quoi s'attendre en venant ici, les premiers jours elle l'avait fait pour se rassurer, vérifier que tout était sûr. Elle était revenue aussi souvent que possible tout le mois de juin ensuite. La brume qui dissimulait à l'origine les maisons s'était un peu dissoute, mais voilait encore le hameau, les sortilèges étaient toujours aussi infaillibles. Lili n'avait aucune idée de la manière dont elle devrait les retirer dans le futur, mais pour le moment, sa mère était en sécurité, et c'était le plus important.

En tout cas, c'est ce qu'elle se consolait à croire, parce que la réalité du passé de Clowance était impossible à admettre. Alors voilà, Lili préférait croire qu'elle avait mis sa mère sous sa protection, au lieu d'admettre que c'était Clowance qui ne voulait même pas chercher à la contacter depuis un an.

Après l'enterrement de Dumbledore, elle avait renoncé à ses A.S.P.I.C.S, maintenant, des choses plus graves se profilaient à l'horizon que les examens. Harry était rentré une dernière fois chez son oncle et sa tante, Lili était restée avec les jumeaux sur le Chemin de Traverse, mais s'occuper du magasin était devenu difficile car les clients ne venaient plus. Être présent dans le monde des sorciers s'avérait dangereux par les temps qui couraient, même si le Ministère jurait avoir la situation bien en main. Alors, ils se sont tous repliés au Terrier.

Celui-ci avait été un peu agrandi, parce que Bill et Fleur y étaient encore et que des membres de l'Ordre y résidaient également. Le mariage était prévu pour la fin du mois de juillet. Mrs Weasley était ravie de pouvoir accueillir Lili et Hermione en plus de voir sa famille rassemblée, malgré les circonstances.

Le mois d'août viendrait vite, une question de semaines qui en ce moment passaient à une vitesse alarmante. Son mois de juin était pour le moment rythmé par Farce pour Sorcier Facétieux, l'Ordre et ses réunions, des patrouilles sur le Chemins de Traverse, dîner chez les Weasley... et juillet avait commencé de la même manière. Mais son activité la plus récurrente avait été de lire et étudier méticuleusement les encyclopédies des magicomages de Sainte Mangouste. Pages par pages, sujets par sujets. Elle avait lu des centaines de lignes sur les malédictions, les sortilèges, les poisons, les mauvais sorts, les pièges humain et autres fantaisies de la guerre, et surtout comment les soigner. Certaines descriptions de sortilèges de magie noire lui avait glacé de sang, une image particulièrement horrible d'un homme perdant sa peau après une malédiction d'écorchement lui avait donné la nausée. Au début, elle avait regardé ce que les sortilèges de combats courant causaient sur un mage moyen. Mais elle avait finie absorbée dans ce gouffre d'étude. Elle savait très bien que si un jour elle sortait de la guerre, elle irait travailler dans le département de recherche de l'Hôpital Sainte Mangouste à Londres.

Elisabeth AlvertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant