Chapitre 34 : Méfaits Accomplis

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(The Exodus - Alexandre Desplat)

A cause de ce que racontait Xenophilius Lovegood dans son journal, Le Chicaneur, Voldemort avait jugé bon de le faire payer en faisant enlever sa fille.

Lili avait envoyé un Patronus à Kingsley, jugeant que c'était une urgence, mais il n'avait jamais répondu, et les jumeaux étaient incapable de produire un Patronus messager. Elle restait donc sans nouvelles d'eux depuis 5 heures, et entre-temps, elle avait prévenu Remus, qui était arrivé les dix minutes suivantes.

Lili était dévastée par la nouvelle, Luna était comme une petite sœur pour elle.

- Ne peut-on pas partir à sa recherche ?! Tenter de l'exfiltrer du Ministère ? On peut pas la laisser là-bas ! Elle court un grave danger ! Il faut qu'on la retrouve ! criait-elle alors que son ancien professeur essayait de la calmer.

- Non, on ne peut pas ! S'interposa Lupin. Comprend que si Luna a été enlevée, elle ne se trouvera pas dans une cellule au Ministère ! Ils ont dû l'emmener dans un endroit très sécurisé et peut-être même une des maisons des sorciers les plus fidèles !

- Raison de plus pour la sortir de là, Remus ! Ils peuvent faire du chantage au vieux Lovegood maintenant, lui faire retourner sa veste, servir la propagande et peut-être même révéler la cachette de Harry ! IL FAUT QU'ON FASSE QUELQUE CHOSE !

- ET COMMENT TU COMPTES T'Y PRENDRE ?! Tu as vu nos effectifs ? On n'est pas de taille à s'infiltrer dans une maison de Mangemorts !

Lili voulait hurler, même si elle hurlait déjà, transplaner n'importe où, courir à sa recherche, aller dans les manoirs de sorciers s'il le fallait. Mais elle était bloquée là, chez la tante Muriel, forcée de remplir les missions que l'Ordre lui donnait.

Elle n'alla pas se coucher, ne pouvant dormir avant d'avoir eu des nouvelles de George. Mais à mesure que les heures passaient et que le ciel s'éclaircissait à nouveau, son inquiétude grandissait. Ils ne revenaient pas.

Et ce fut pire lorsqu'elle passa la seconde journée et la seconde nuit à tourner en rond dans la grande maison : Partagée entre son envie de rejoindre George, et celle de retrouver Luna, et celle, bien sûr, d'assurer la protection du Nid. Les nouvelles ne vinrent donc pas avant deux jours, sous la forme d'une petite missive envoyée avec un hiboux probablement trouvé sur le tas. Il avait dû voler très longtemps puisqu'il s'endormit sur le bureau dix secondes après son arrivée.

On va être occupés un moment ici, n'attend pas d'autres lettres.

F&G.

Par consolation, Lili relisait cette très courte missive tous les soirs, seule dans la chambre en se demandant ce qui pouvait bien leur prendre autant de temps, et s'ils enverraient à nouveau des signes de vie, même s'ils avaient dit le contraire. Elle regrettait de ne pas l'avoir serré dans ses bras avant de le laisser partir avec Kingsley, au lieu de s'être contentée d'un signe de la main.

Mais maintenant, janvier était presque arrivé et personne n'était parvenu à localiser ni Luna, ni Harry, Ron et Hermione. Quant à Fred, George et Kingsley, ils n'étaient pas revenus, et le Nid n'avait pas reçu d'autres nouvelles de leurs activités.

Lili ne pensait pas que la situation pourrait être pire quand une tempête de neige se posa sur le foyer qui était devenu le sien. Recouvrant le paysage d'une nappe blanche, on distinguait à peine l'après-midi de la nuit tant la lumière avait du mal à traverser les nuages épais. Et lorsqu'elle était allongée sur son lit, se perdant à travers ses souvenirs, le regard concentré sur les poutres du plafond, elle réalisa enfin pourquoi Godric's Hollow lui disait quelque chose. C'était le village ou Harry était devenu l'Elu, là où James et Lily Potter se sont un jour sacrifiés pour lui. C'était probablement un des villages les plus connus des sorciers d'Angleterre et elle n'arrivait pas à croire pourquoi elle n'avait pas fait le liens tout de suite. Harry et Dumbledore venaient du même village. Bathilda Tourdesac vivait encore là-bas. Mais à travers le capharnaüm de ses pensées, elle était sûre que "Godric's Hollow" signifiait bien plus.

Elisabeth AlvertonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant