Lili regardait le petit corps gras de son ennemie s'effondrer au sol dans un horrible gargouillement de stupeur. Face contre terre, elle n'aurait pas pu décrire la mort d'Ombrage comme paisible et silencieuse, mais au contraire repoussante, bruyante, rythmée de cris faibles et de soupirs assommants. Elle se mit à crachoter, tousser et des gouttes de sang supplémentaires tâchèrent la moquette d'une traînée rouge alors qu'une petite flaque se formait sur ses vêtements et au sol.
Une odeur avait depuis longtemps envahi l'espace, mais ce spectacle rajoutait à l'écœurement que Lili ressentait.
Ne pouvant supporter le bruits plaintifs et haché de cette descente aux enfers, Lili se mit au-dessus du corps et le retourna avant de jeter un dernier regard dans les yeux de cette femme cruelle.
« Pitié -
- On se reverra en enfer.
Elle n'aurait su dire ce qu'elle avait vu dans ces petits yeux gris. Mais rien ne la retenu d'assener un deuxième coup fatal dans sa cage thoracique dans un hurlement de colère et de vengeance. Dolores Ombrage souffla sa dernière respiration, les yeux fixant le visage de sa précédente victoire.
(Fearless - James Newton Howard)
Lili retira d'un troisième geste le coupe papier de son torse et attrapa la baguette d'Ombrage tombée au sol. La tournant entre ses doigts, elle ne considérait même plus le corps ensanglanté sur le sol, ignorant de toutes ses forces sa présence. Collaporta. Lili verrouilla la porte avant d'attirer l'attention. Comment allait-elle sortir de cet endroit ? Elle voulut retirer ses vêtement, son pull et sa chemise en lambeaux qui avaient commencé à coller les plaies ouvertes de son dos. Chaque mouvement lui coûtait, manquait de la faire hurler de douleur, menaçait de la faire ployer une nouvelle fois. Mais elle réussit, elle retira les morceaux de tissus à l'aide du petit miroir de tête sur le bureau. Vulnera samentura, vulnera samentura... Elle arrêtait le saignement comme elle pouvait, passant la baguette qui ne lui obéissait pas vraiment le long de son dos. Stupide baguette, pensait-elle en lâchant une larme de douleur en silence. Lorsque les saignements s'éteignirent enfin, laissant les coupures se refermer difficilement, elle remit son pull en état de quelques Reparo désespérés, avant de l'enfiler par-dessus son dos à vif. Elle regarda avec regret sa chevelure au sol, tombée dans la moquette ensanglantée. Je dois sortir de cette pièce, se répétait-elle en réparant ensuite son manteau, et en évaporant les traces de sang qui avaient imbibées les tissus de sa tenue. Elle avait un monologue interne, réfléchissant à toute vitesse à un plan pour quitter le Ministère, et avec elle les Nés Moldus qui attendaient leur sort dans les cages en bas.
Elle prit une bonne dizaine de minutes à jeter un sortilège de confusion dans la pièce, la baguette ne lui obéissait pas, et Lili la haïssait tellement que le dialogue était laborieux. Sa magie elle-même ne fusait pas comme avant, peut-être que son corps était trop faible pour la pratiquer avec aisance. Ou peut-être qu'il y avait trop de colère entre elle et la baguette de son ennemie.
"Dolores ! Ouvrez la porte !
Quelqu'un toquait, non, frappait, tambourinait, soudainement à la porte. Et Lili, pétrifiée de peur, ne dit pas un mot, ne bougea pas d'un cheveux. Ce n'était pas une voix effrayée, c'était de la colère, quelqu'un en avait après elle. Mais elle était maintenant sans vie sur le parquet de son bureau. Réduite à néant.
- DOLORES ! insista la voix, Opornum !
D'un claquement sonore, la porte s'ouvrit, et Percy Weasley, que Lili reconnut immédiatement, débarqua en trombe dans le bureau. Il s'arrêta pourtant net à la vue du corps de la femme. Puis il dirigea son regard sur Lili, prostré, les cheveux coupés inégalement, les mains tachées de sang, la baguette de son ennemie tendue sur lui, l'autre main serrant toujours le coupe papier.
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Elisabeth Alverton
FantezieUn an avant l'arrivée d'Harry Potter à Poudlard, Elisabeth Alverton traverse le perron de l'école de sorcellerie d'Angleterre en quittant sa Cornouailles natale. L'histoire, vous la connaissez très bien des yeux du héros à lunette, mais que devient...