Chapitre 13

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 Je chantonnais distraitement en marchant dans le jardin, essayant de capter les quelques rayons de soleil d'octobre.

-Lizzie, Lizzie ! M'appela Amélia qui courrait vers moi l'air tout excitée.

-Que ce passe-t-il Mia ? Demandais-je impatiente de connaitre la cause de toute cette agitation.

-Regardez, regardez ! Me dit Amélia en brandissant au-dessus de sa tête une missive cacheté.

-Eh bien qu'est-ce que c'est ?

-Là n'est pas la question. C'est plutôt de qui est-ce ?

Je levai un sourcil interrogateur.

-Elle est de lord Howard, Lizzie.

J'attrapais précipitamment la lettre, la décachetais immédiatement et me mis à la lire aussitôt.

28/09/1813

Ma douce Elizabeth,

Cela fait déjà une semaine que nous sommes séparés à l'heure où je vous écris cette lettre. Tout d'abord j'espère que votre santé est bonne tout comme celle de vos frères et Miss Lennton. Je vous rassure, je vais bien. Pour le moment mon escadron et moi sommes dans les lignes arrière. Cependant actuellement la situation ici est assez confuse mais je ne vous écris pas pour vous parler de choses aussi désuètes que la guerre. Je vous entends d'ici bougonner que non la guerre n'est pas désuète, elle est stupide et ridicule et vous continueriez en argumentant à base de moulte exemples à quel point tout ceci est idiot. Ais-je raisons ma mie ?

Vous me manquez atrocement, je ne puis m'empêcher de parler de vous à mes frères d'armes. Ils se moquent gentiment de moi en me disant que je me suis amouraché d'une illusion mais moi je sais que la perfection que je vois en vous n'a rien d'illusoire. Il y a ici un jeune peintre avec qui je m'entend très bien qui un jour d'ennui a pris la décision de faire mon portrait. J'ai décidé de vous le joindre afin que vous n'oubliiez pas mon visage durant notre séparation. J'espère qu'il vous fera plaisir. Moi je suis heureux de savoir que s'est vous qui l'avez.

Londres doit être plus calme maintenant que la saison est finie. Moi qui trouvais les réceptions mondaines grotesques, je donnerais tout pour y assister avec vous.

Bien tendrement

Votre dévoué chevalier, Théodore

13/10/1813

Très cher Théodore,

Vous ne pouvez imaginer à quel point la réception de votre lettre m'a comblé de joie. J'ai bien reçu votre portrait et ce présent m'a fait chaud au cœur, je l'ai fait encadrer et je l'ai posé sur mon clavecin, dans mon boudoir privé. J'avais eu moi aussi l'idée de vous envoyer une miniature de moi, votre présent m'a poussé à en faire de même alors j'ai joint à cette missive la dite miniature, j'espère qu'elle ne s'est pas égarée en chemin. Vous féliciterez votre ami de ma part pour son excellent coup de crayon qui me permet de vous voir chaque jour. Je suis soulagée de savoir que vous vous êtes fait des amis et que vous n'êtes pas seul. Edmund dit que c'est cela le plus important à la guerre c'est d'être entouré. Londres est bien triste sans vous. Les bals sont moins entrainants et les fêtes moins amusantes. Mais je m'estime heureuse d'être ici en sécurité tant dit que vous êtes là-bas exposé chaque jour au danger. Je suis mortifié rien qu'à l'idée de vous savoir en danger. Si vous avez besoin de quoi que ce soit faites le moi savoir, je tâcherais de faire au mieux.

Je ne pense pas que vous recevez beaucoup de bonnes nouvelles là ou vous êtes alors laissez-moi vous en annoncer une. Amélia est fiancé ! Et avec qui me direz-vous ! Avec John ! Qui l'eut cru ! Ils ont l'air heureux, c'est le principal. Mia méritait mieux, mais ça ne le dites à personne. J'espère que vous pourrez être présent pour leur mariage. J'espère recevoir bientôt une autre de vos lettres.

Moi, deux ducs et cinq frèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant