C'était grâce à elle que j'avais trouvé le courage d'entreprendre ce voyage.
— Vous m'écrirez souvent ? demanda-t-elle en s'agrippant à mon bras.
— Dès que possible je vous le promets, assurais-je en lui tapotant l'épaule.
— Faites bien attention à vous là-bas !
— Je vous le promet Beth, assurais-je encore une fois.
Lord Howard vient prendre son épouse par les épaules et l'écarta non sans peine de moi.
— Il faut que vous le laissiez partir ma douce, vous le lui avez promis.
Théodore et moi échangèrent un regard complice. Si j'avais su il y a dix ans que ce gringalet portant des lunettes qui entrait dans mon dortoir à Eton deviendrait un jour mon beau-frère je ne l'aurais pas cru. Je n'aurais pas cru non plus que ma sœur se marierait un jour ceci-dit. Elizabeth me serra une dernière fois dans ses bras avant de prendre cet air dont elle seule avait le secret.
— Après il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis. Je peux très bien décider que je
préfère vous avoir ici... minauda ma sœur en examinant ses ongles.
— Beth je...
— Je plaisante Frederick. Allez-y ! Partez explorer le monde mais revenez toujours à bon
port ici, chez-vous, en Angleterre.
J'embrassais tous mes frères qui me souhaitèrent tous bon voyage.
— Ne mangez pas trop le premier jour histoire de voir comment réagit votre corps à la
mer, me conseilla Edmund.
— Mais prenez cela tout de même... On ne sait jamais, me dit Amélia en glissant dans ma
poche une dizaine de biscuit enroulée dans un bout de lin.
— Prenez soin de vous Fred, me glissa Frank.
— Revenez un jour, ironisa John.
— Revenez avec une jolie américaine à votre bras, plaisanta Alex.
Ma mère ne dit rien, elle se contenta de me serrer très fort dans ses bras et de cacher ses yeux embrumés dans son mouchoir.
— Ecrivez souvent ! demanda encore une fois Elizabeth en me serrant contre sois.
— Bon voyage Frederick, me dit simplement Théodore en me faisant l'accolade.
— Merci Théodore, merci. Veillez sur elle, ajoutais-je en regardant Beth qui me
dévisageait.
— Vous allez vraiment partir ? questionna-t-elle la gorge enroué par le chagrin.
— Oui je vais vraiment partir mais vous vous n'allez pas pleurer puisque je vais revenir, je
vous l'ai promis.
Je déposais un dernier baisé sur son front avant de prendre la passerelle qui devait me conduire à bord de mon bateau pour les Amériques le Queen Mary. Si je me retournais avant de monter à bord je savais que je flancherais mais il fallait que je m'y tienne. Ce voyage c'était ma décision. Je n'eus le courage de me retourner que lorsque le navire leva l'ancre. Je vis les miens me faire de grands signes de la main. Mon cœur se serra lorsque je répondis à leur salutation. Dès que Londres ne fut plus en vue je laissais l'air marin me fouetter le visage et les embruns emplir mes poumons. Mon regard se perdis dans l'immense étendue qui s'offrait devant moi. Il y avait là-bas un monde entier à explorer, à découvrir. Un monde qui n'attendait que moi !
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Moi, deux ducs et cinq frères
RomanceElisabeth est une jeune fille issue de la haute noblesse anglaise. Dernière enfant de sa fratrie elle a du grandir avec cinq frères ainés. Mais également avec le meilleur ami d'un de ses frères James Stewart, avec lequel elle n'a jamais pu s'entend...