Moi, deux ducs et cinq frères

Chapitre 21

Je venais de tout raconter à Théodore à propos de ma mère et de Georgianna. Et j'étais là à m'empiffrer de pâtes de fruits comme le ferait n'importe quel humain censé, dans de pareilles circonstances. Théodore lui faisait les cents pas, perdu dans ses pensées sans nous prêter attention à ma boite de confiserie et moi.

-Ce n'est pas tout ! Continuais-je en avalant.

Il s'arrêta et se planta devant moi avant de m'arracher ma boite des mains. Je le regardais interloquer et levais les bras en signe de protestation.

-C'est ma boite de fruits confits et même si je vous aime de tout mon cœur et de façon indéniable, j'aime aussi de tout mon cœur la nourriture et le sucre alors ne vous mettez pas entre elle et moi ! Menaçais-je en me levant et en me précipitant vers ma boite de confiserie et mon fiancé qui était au bout. Au moment où j'allais me saisir de la boite, il m'attrapait par la taille et se laissa tomber sur le tapis de velours en m'entrainant dans sa chute. Nous nous retrouvâmes au sol, les pâtes de fruits gisant lamentablement sur celui-ci. J'allais le réprimander lorsqu'il éclata de rire, un rire sonore et tonitruant qui ramena de la chaleur dans mon cœur. Son rire était si communicatif qu'il déclencha le mien. Nous rîmes alors de concert en rassemblant maladroitement les sucreries tombées par terre. Nous restâmes là, assis à même le sol, ma tête reposant sur son épaule. Nous passâmes un moment en silence à manger mes pâtes de fruit. Théodore jouait avec mes cheveux quand il arrêtait net son geste.

-Ne deviez-vous pas me dire quelque chose au fait ? Questionna-t-il en entortillant une de mes boucles autour de son index.

Je mis quelques instants à me souvenir ce que je voulais lui dire.

-J'ai vu...

J'allais lui dire que j'avais vu James avant de me raviser. Si, j'allais lui dire, je ne voulais aucun secret entre nous car la confiance est la basse de toute relation solide. Il savait ce qui s'était passé au mariage de John alors il n'y a pas de raison qu'il ne sache pas ça.

-J'ai vu James Stewart au moment où je partais. Il voulait s'excuser auprès de moi pour Alexandre. Mais je lui ai répondu que ce n'est pas auprès de moi qu'il devait s'excuser. Il s'est alors excusé pour son comportement et m'a demandé de lui pardonner. J'ai répondu que je ne lui accorderais mon pardon que s'il s'en montrait digne ! Croyez-vous que j'aie réagi de façon excessive ou que, au contraire, j'ai été juste et raisonnable. Racontais-je à Théodore en le regardant dans les yeux.

Il passa un bras autour de ma taille et me serra contre lui.

-Non vous avez été juste, son comportement envers vous a souvent laisser à désirer il n'est que justice qu'il doive mériter votre pardon. Répondit Théodore sûr de lui avec dans la voix une pointe de... une pointe de jalousie.

Théodore Howard serait-il jaloux de James Stewart ? Je le regardais étonner de déceler en lui de la jalousie.

-Seriez-vous jaloux Théodore ? Le taquinais-je en lui tapotant le bout du nez avec mon index.

-Oui Elizabeth je suis jaloux de lord Stewart. Personne ne m'avait dit qu'amour rime avec jalousie, mais maintenant je ne peux m'empêcher de penser à tous ces hommes qui pourraient manifester de l'intérêt à votre égard. Je tremble rien qu'à l'idée de potentiellement vous perdre. A l'idée de voir les regards, de...

-Théodore je suis là, il n'y a personne d'autre que vous. Vous avez touché mon cœur en me faisant me sentir spéciale mais pas différente. J'aime la personne que je suis devenue à votre contact. Avec vous je me sens plus apaisée et plus sereine, vous êtes arrivé dans ma vie à un moment où je croyais que tout allait de travers et vous avez tout réparé par votre patience, votre douceur, votre gentillesse et votre empathie. Vous êtes un homme profondément bon qui chaque jour me rends plus heureuse. Alors explique moi pourquoi je sacrifierais-tout ça ! Je ne suis pas assez folle pour cela ! Lui demandais-je en lui tenant le menton pour l'obliger à me regarder dans les yeux.