Chapitre 46

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Je restais un instant accoudé à la rambarde de l'étage à regarder la salle de réception grouillé de gens.

-Vous non plus vous n'avez pas envie d'y aller ?

-Non pas vraiment... Avouais-je.

-Vous aussi vous pensez que tout cela n'est qu'une vaste mascarade ?

-Oui, je lui ai dit mais elle continue de penser que c'est une bonne idée. Selon elle se serai une preuve de votre innocence.

Alexandre soupira et s'accouda à côté de moi.

-Frank tiens indubitablement d'elle. Tout pourrait aller mal qu'elle jurera ses grands dieux que tout va parfaitement bien.

-C'est maman. Répondis-je en haussant les épaules.

-Pauvre Théodore...

Je tournais la tête vers mon frère en haussant un sourcil.

-Que voulez-vous dire ? M'étonnais-je.

Alexandre me pointa du doigt un coin de la pièce.

-Notre mère est d'ores et déjà en train de le cuisiner.

-C'est un homme du monde, il s'en remettra.

-Elizabeth à ce propos... je voudrais m'excuser... Commença Alex.

-Vous excusez ?

-Oui, le soir de vos fiançailles avec lord Howard je me suis sauvez comme un voleur sans prendre le temps de vous féliciter et puis même, durant la soirée je me suis comporté comme un idiot avec vous... Pardonnez-moi.

Je lui souris compatissante. Je me rapprochai de lui et posais ma tête sur son épaule.

-Je vous pardonne de bon cœur. Vous avez traversé des choses difficiles et je...

-Arrêtez ! Vous êtes tous là à me traiter comme une petite chose fragile comme si je n'étais pas un putain d'assassin ! Vociféra mon frère.

-Alexandre ! M'écrais-je.

Le fait qu'il soit vulgaire m'avait étonné mais pas scandalisé mais sa façon de se voir lui-même si. Mais comment lui reprocher de ne dire rien que la plus pure des vérités. Il avait tué un homme. C'était un meurtrier pas un assassin. Il n'avait pas tué cet homme pour le tuer mais pour défendre son meilleur ami. Sans James rien de tout cela ne serai arrivé. J'avais beau essaye de passer outre, je n'y parvenais pas. Je revenais immanquablement à la même conclusion. Tout cela était la faute de James.

Alexandre me considéra un moment, il me regarda sans vraiment me voir. Puis il se détourna et commença à descendre l'escalier avant de se tourner vers moi.

-Alexandre... soufflais-je.

Mon frère leva un sourcil interrogateur en me dévisageant.

-C'est votre cravate... elle se dénoue.

Je parcourus la distance qui nous séparait. Je me retrouvais face à lui, les yeux dans les yeux. Je remis prestement en place sa cravate et lui souris. En relevant les yeux je vis son regard embrumé de larmes.

-Sissi, m'aimez-vous toujours ?

L'homme que je vis devant moi avait la fragilité touchante d'un enfant. Il me sembla à ce moment tellement fragile...

-Comment ne pourrais-je plus vous aimer ? Ce qui vous est arrivé est de votre faute. Mas comment juger un homme qui a agi sous le feu de l'action ? Qui sait comment n'importe qui d'autres aurais réagi à votre place ? Cet homme est mort rien ne peut plus lui faire mal ni le blesser. Le plus dur c'est pour vous, vous qui devez apprendre à vivre avec cela sur votre conscience pour le reste de votre vie. Il va falloir que vous appreniez à vous pardonnez. Sans cela vous resterez ancré dans toute ces émotions et ces sentiments négatifs qui vous rongent de l'intérieur. Souriez, peut-être faussement au début mais je suis sûre qu'avec le temps ce sourire redeviendra sincère. Vous n'êtes plus le même, Alexandre et il va falloir que vous l'acceptiez. Mais quoi que vous fassiez, je serai toujours là pour vous. Je vous le jure car je vous aime assez pour vous voir tel que vous êtes. Et vous êtes mon frère et cela prime sur tout.

Moi, deux ducs et cinq frèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant