Chapitre 45

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Je regardais le plafond en jouant avec un ruban. J'étais étendue sur mon lit comme une loque ne voulant absolument pas me lever.

-Vous comptez rester ici toute la soirée ou allez-vous daigner vous préparer et nous faire l'honneur de votre présence ?

J'adressais mollement un regard à Mia qui me toisait les bras croisés sur sa poitrine.

-Je ne veux pas me lever. Maugréais-je en roulant sur le côté.

-J'avais cru comprendre.

Mia alla s'assoir sur le divan en face de moi et me regarda amusée comme une mère devant son enfant.

-Lizzie cessez donc votre caprice !

-A quoi bon ! Je ne veux pas venir.

-C'est vrai que c'est un bien gros effort de descendre l'escalier d'une si vaste demeure. Se moqua gentiment Amélia.

Je lui lançais un coussin qu'elle intercepta au passage et me relança aussitôt avec un air de défi. Je me redressais sur mes coudes en haussant un sourcil de surprise. Elle avait osé.

-C'est un début, commentât-elle, mais il faudrait que vous soyez debout pour vous habillez. Ce n'est pas en vous drapant dans votre déshabillé de soie que vous allez vous tenir prête.

-Cela veut-il vraiment dire quelque chose ? Demandais-je sarcastiquement.

-C'est une question rhétorique ?

Amélia m'évalua ma robe de bal à la main.

-Dois-je répondre ? Demandais-je en me redressant.

-En effet, c'est le but d'une conversation. Répondit Mia en étalant sur le divan la robe qu'elle tenait.

-Dans ce cas, fis-je en m'étirant, oui c'était purement rhétorique. Je ne crois pas que votre phrase...

-Arrêtez de détourner la conversation Elizabeth ! S'impatienta Amélia.

Mon amie me regarda lassée, elle abaissa les épaules avant de soupirer.

-Faites comme vous le souhaitez ! Elle leva les mains en signe de rémission.

Elle avança à grands pas vers la porte.

-Mia ! Non attendez, excusez-moi...

Je me levais et me mis face à mon amie en lissant du plat de ma main mon déshabillé.

-Restez, je vous en prie. Je suis prête et disposée à recevoir votre aide. Continuais-je en me tordant les mains.

Amélia inclina la tête sur le côté et me regarda avec bienveillance. Elle finit par me sourire et me tendre les bras. Je me précipitais à l'intérieur et la serra contre moi.

-Je crois que j'ai une future duchesse à habiller ! Alors au travail ! S'exclama joyeusement Amélia.

Amélia m'aida à enfiler ma robe en pouffant et en me parlant de tout et de rien. Nous avons beaucoup ri lorsqu'elle s'est amusée à nouer mes cheveux de façon excentrique avant de les discipliner en un somptueux chignon haut. Un coup sec et bref porter à la porte de ma chambre nous interrompis.

-Entrez ! fis-je intriguer en regardant au travers du miroir qui allait entrer.

-Ce n'est que moi, assura ma mère doucement en entrant, je ne voulais pas vous déranger.

Amélia et moi échangèrent un regard. Elle me sourit avant de se tourner vers ma mère et de le saluer.

-Lady Rochester.

Moi, deux ducs et cinq frèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant