Chapitre 38

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-Milord est occupé Milady, il faudra que vous repassiez ou que vous attendiez. M'informa le domestique.

-Eh bien j'attendrais le temps qu'il faudra mais ce que je dois lui dire doit être dit aujourd'hui. Répondis-je un peu sèchement au domestique.

Ce n'était pas de sa faute et j'en convenais aisément mais la frustration de ne pas pouvoir lui dire ce que je me brulais de lui dire était trop forte.

-A quoi diable peut-il être occupé à deux heures de l'après-midi ! Maugréais-je pour moi-même.

L'on m'avait installé dans un salon mais je ne parvenais pas à rester docilement assise. Je me mis à arpenter la pièce en me tordant les mains. Et s'il ne revenait qu'en fin d'après-midi. Il serait trop tard. Et puis pourquoi suis-je là au juste ? Je ne lui dois rien. Mais Alexandre était son meilleur ami et puis James était aussi un peu devenu le sien. Il avait été présent ces derniers temps là ou Théodore ne pouvait l'être. Oui aujourd'hui je le considère comme mon ami et je lui porte un peu d'estime et d'affection. J'aimerais tellement que Théo soit là ! J'aurais pu tout lui dire et il m'aurait pris dans ses bras et il m'aurait assuré que Frederick parviendrait à le faire libérer. Oh mon cher Théo cela fait si longtemps que je ne vous ai pas vu ! Vous me manquer atrocement... Mais ou diable est James ! Il doit avoir une affaire urgente à régler. Lui a-t-on dit que je l'attendais ? Peut-être le sait-il et il fait exprès de me faire languir ! Le roué ! Peut-être est-il avec une de ses chanteuses ? Non nous sommes fiancés même si c'est un homme porté sur les plaisirs c'est aussi un gentleman. Pourquoi est-ce que j'imagine ça au juste ? Je ne suis pas jalouse ! Serais-je jalouse si c'était le cas ? Non évidement que non puisque j'aime Théodore. Mais je devais reconnaitre qu'une part de moi serait blessée, certainement mon orgueil ou mon amour propre.

-Milady ?

J'étais tellement plongée dans mes pensées que je n'avais même pas remarqué l'arrivée d'une jeune servante.

-Oui ?

-Voudriez-vous une tasse de thé en attendant Milord ? Proposa-t-elle.

-Volontiers.

La jeune fille me servit et me tendit la tasse mais resta devant moi comme si elle n'osait pas me dire quelque chose.

-Vous avez besoin de quelque chose ? Finis-je par demander.

-Oui, de votre nom Milady. Vous ne nous l'avez pas donné. Et il est important que nous le sachions pour le signaler à lord Stewart lorsqu'il rentrera de chez son ami.

-Oui naturellement ! Mais puis-je vous poser une question avant ?

-Tout ce que vous voudrez Milady !

-Ou se trouve lord Stewart ?

-Eh bien je crois qu'il a dit qu'il se rendait chez le duc de Norfolk.

-Chez le duc de Norfolk ! Me récriais-je étonnée.

-Oui Milady.

-Et a-t-il dit ce qu'il voulait lui dire ? Ou ce qu'il voulait y faire ?

-Nullement Milady. Navrée d'insister mais j'ai vraiment besoin de votre nom.

-Oui pardon, je suis Elizabeth Rochester.

-Oh ! Milady ! Il fallait nous le dire que vous étiez la fiancée de Monsieur le duc ! On ne vous aurait pas laissé seule ici ! S'écria la jeune femme en portant sa main à sa bouche.

La porte derrière moi s'ouvrit brusquement.

-Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai entendu un cri. Demanda précipitamment le majordome.

Moi, deux ducs et cinq frèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant