Chapitre 37

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J'avais veillé à ce que mon chignon soit parfaitement immobile. J'agitais vigoureusement ma tête sous le regard désabusé de Sarah qui me regardait comme une enfant à qui l'on cède ses caprices.

-Pourquoi diable faites-vous cela ? Fini-t-elle par demander.

-Je vérifie qu'il sera parfait lorsque je gagnerais à la course contre Frederick.

-Je comprend que Monsieur Frederick fuit !

-C'est méchant ça Sarah ! Me récriais-je faussement scandalisé.

-Pardon Mademoiselle. S'excusa la jeune fille en contenant un rire.

Je me levais et sortis de ma chambre afin d'aller chercher Frederick.

-Etes-vous prêts ? Demandais-je à Frederick en toquant à sa porte.

-Si fais j'arrive. Répondit-il de l'autre côté de la porte.

-Je suis étonnée que vous ayez réussi à vous lever ! Me moquais-je.

-Ah ah ah, très drôle Beth ! Ricana-t-il.

Frederick ouvrit la porte à la volé, il finissait d'ajuster son haut de forme et d'enfiler ses gants. Depuis sa confidence nous nous étions beaucoup rapprochés et nous profitions de ces derniers jours à Londres pour passer du temps ensemble. Alexandre et lui devaient quitter Londres à la fin de la semaine ce qui ne nous laissait plus que cinq jours d'insouciance.

-Les chevaux sont prêts ?

-Ils le sont. Répondis-je tandis que nous dévalions les escaliers.

-Allons-nous faire la course ?

-Je ne voudrais pas vous vexer en gagnant si peu de temps avant de votre départ alors je pense que non. Plaisantais-je en fermant le dernier bouton de ma veste.

Frederick leva les yeux au ciel en riant.

-ça c'est ce que vous voulez croire Beth !

Nous gagnâmes les écuries, montâmes à cheval avant de prendre la direction d'Hyde Park. Londres commençait à prendre des couleurs, le printemps arrivait à grand pas. Aujourd'hui il faisait enfin beau après une interminable et extrêmement déprimante semaine de pluie. Frederick m'avait promis une dernière promenade équestre alors c'était ce matin ou jamais.

Dès que nous fûmes à l'intérieur de l'enceinte du parc je mis mon cheval au galop. Je ne voulais laisser aucune chance de victoire à mon frère quitte à utiliser, je le reconnais, la traitrise et la ruse.

-Essayez de me rattraper ! Lançais-je à mon frère après avoir cravacher mon cheval.

Je fis caracoler mon cheval jusqu'à The Round Pond. Frederick arriva plusieurs longues minutes après moi à bout de souffle.

-Vous avez toujours été meilleure cavalière que moi. Tenta de se justifier Frederick en reprenant son souffle.

Il était recroquevillé sur lui-même se tenant le coté d'une main et s'éventant de l'autre. Je riais à gorge déployer de voir mon frère aussi rouge et dégoulinant de sueur. Je sautais à terre et rallongeais mes rênes pour laisser mon cheval brouter à sa guise. Frederick, une fois son souffle recouvrer se laisser glisser de sa monture et la laissa elle aussi brouter paisiblement. Une fois mon frère à ma hauteur je lui mis un léger coup de poing dans l'épaule.

-Alors comme ça vous pensiez pouvoir me vaincre à la course, vous vous êtes bien leurrer ! le taquinais-je.

Frederick ne dit rien mais me lança un regard en biais en levant les sourcils.

Moi, deux ducs et cinq frèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant