- 𝑬 𝑵 𝑬 𝑴 𝒀 -

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... : Jasmeen, va te ranger.

La récréation est terminée, il est temps de se ranger pour entrer en classe. Même si je n'ai pas encore d'amis ni de connaissances, j'ai l'impression d'être invisible dans ma classe.

Samia : Désolée Jasmeen, je n'étais pas en surveillance pendant la récré.

Moi : Oh, ne t'inquiète pas. Ce n'est pas grave.

Samia : Ça me rassure alors. Allez, file te ranger.

Je lui souris en retour et je vais me ranger. J'ai minimisé en lui disant que ce n'était pas grave, alors que je me sentais mal de rester seule à la récréation.

En me rangeant, une fille de ma classe se place à mes côtés. C'est une fille très sociable, celle que tout le monde apprécie.

Je l'observe de la tête aux pieds, et elle me sourit. Je lui adresse un sourire gêné avant de détourner le regard.

... : Comment vas-tu ?

Je me retourne pour la regarder. Moi ? Elle s'adresse à moi ?

Moi : Euh... ça va, oui, merci.

... : Je m'appelle Chinez.

J'acquiesce d'un signe de tête. Cherche-t-elle à faire connaissance ? Après quelques secondes d'hésitation, je lui réponds.

Moi : Enchantée, je m'appelle Jasmeen.

Chinez : Oui, je sais, tu es nouvelle ici. Ça fait des semaines que tu es seule, et je suis surprise que tu n'aies pas cherché à te lier d'amitié avec les autres de la classe.

Moi : Oh, euh... je suis assez timide de nature.

Chinez : Je le remarque. Ça te dis de t'asseoir à côté de moi pendant le cours de français ?

Moi : Eh bien... oui, pourquoi pas.

Chinez : Parfait. Je suis convaincue que nous nous entendrons à merveille.

Elle me sourit, et je lui rends son sourire. Je ne suis pas très à l'aise. C'est une situation totalement nouvelle pour moi... On entre en classe et nous nous installons côte à côte.

Chinez : Tu fréquentais quel collège avant ?

Moi : C'est la première fois que je vais dans un collège.

Chinez : Vraiment ? Alors, où étais-tu avant ?

Moi : J'étais dans un orphelinat, j'y étudiais.

Chinez : Ah... euh, je suis vraiment désolée.

Elle me regarde avec tristesse et je lui adresse un sourire pour la rassurer.

Chinez : Je ne savais pas... Comment se passe la vie là-bas ?

Moi : On est assis sur des chaises devant des bureaux, avec des professeurs qui nous enseignent de nouvelles choses.

Chinez : C'est similaire ici.

Moi : Oui... sauf qu'à l'orphelinat, on connaissait à peu près tout le monde.

Chinez : Ah oui, je comprends. Eh bien, c'était agréable à l'orphelinat alors.

Moi : Oui...

Mon cœur se serre immédiatement et les pensées refont surface.

Chinez : Jasmeen, ça va ?

Je baisse les yeux vers le sol et je fronce les sourcils en repensant à tout cela.

Jasmeen, arrête. Tout cela est derrière toi.