ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 13

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Pvd Maya

Ça fait au moins trente secondes que je suis devant les portes de son bureau, hésitant à toquer.

- C'est donc ça à quoi ressemblent les portes de l'enfer !?, je chuchote. Ce qui m'effraie le plus, c'est d'affronter son regard sans expression. Est-ce qu'il n'a pas mal aux yeux quand il fixe les gens sans ciller ? Qui est cet homme ? Je me suis même entraînée hier devant le miroir à soutenir son regard.

-Allez Maya ! Je lève mon bras et toque deux fois.

-Rentrez . J'entends de l'autre côté sa voix grave.

-Courage Maya. Je chuchote encore. J'ouvre les portes et je suis bouche bée devant la décoration qui s'y trouve. Wow. Pourquoi cela me surprend ? C'est le meilleur hôtel du pays.

-Bonjour mademoiselle Clarks. Il me salue. Sa voix grave résonne dans toute la pièce.

- Bonjour monsieur Petridis, je réponds timidement.
- Prenez place s'il vous plaît, me propose-t-il. J'avance vers le fauteuil à pas de tortue et prends place en face de lui. Il me fixe de la manière dont lui seul en a le secret, sans ciller des paupières. Je frotte mes mains, signe que je suis nerveuse, très nerveuse, j'arrive à peine à respirer normalement. Le silence devient lourd. J'ouvre mon sac et en sors l'argent qu'il avait laissé au club. Je le pose sur le bureau. Il observe chacun de mes gestes, ce qui devient vraiment gênant. Je décide alors de briser le silence.

- Monsieur, je commence timidement, euh... je voulais vous restituer cet argent.

-Bien sûr que vous l'avez laissé au club. Je voulais vous le rendre le soir même, mais vous aviez disparu.

- Prenez ça comme votre pourboire, dit-il sans jamais me quitter des yeux.

- Mais c'est beaucoup trop, répliqué-je. Je veux vous le rendre, ça pourrait vous être utile. Il arque un sourcil et dit:

- Pensez-vous, mademoiselle Clarks, que c'est l'argent qui me manque?

- Non monsieur, je réponds en baissant la tête. Mais qu'est-ce qui m'a pris de dire ça? Tu penses vraiment que cet homme a l'air d'être comme toi, Maya ? Tu n'es qu'une idiote.

- Il est à vous, alors gardez-le, dit-il. Si ce n'est pas pour l'argent que je suis ici, alors c'est pour l'incident de samedi. Il quitte son fauteuil et se place devant la baie vitrée qui offre une vue à couper le souffle sur la ville. Il me tourne le dos. En fait, si ce n'était pas qu'un rêve, je jurerai que c'est l'homme de mes rêves dans cette position. Il porte un magnifique costume trois pièces, certainement fait sur mesure, qui met en valeur son corps divinement musclé. Ses cheveux sont parfaitement coiffés et sa barbe  lui donne un charme particulier. Je me demande si ces histoires de dieux qui descendent sur terre pour vivre parmi les mortels ne sont finalement pas vraies.

Mon­sieur Petridis, à propos de  sam­e­di..., com­mençais-je quand il me coupe directe­ment la parole.

À com­bien s'élève cette dette, mademoiselle Clarks ? J'ou­vre grands mes yeux. Comment se fait-il qu'il soit au courant de ça ?

-Comment êtes-vous au courant de ça ? dis-je en me levant du fauteuil comme si celui-ci venait de me brûler. Il se retourne vers moi et me toise, comme si je le répugnais.

-Vous ne répondez pas à ma question. Aurait-il fouillé dans ma vie ?

Vous avez enquêté sur moi ? Je n'en crois pas mes yeux, c'est la seule explication. Comment osez-vous ? Il s'agit de ma vie privée et ce n'est pas parce que vous m'avez donné de l'argent par pitié et que vous m'avez aidé samedi que cela vous donne le droit de fouiller dans ma vie. Vous pensez que parce que vous avez de l'argent, vous pouvez tout vous permettre.Autant vous le dire, je ne finirai pas dans votre lit. Je prends l'argent et je le jette de l'autre côté de la table, mais il ne réagit pas, rien du tout. Il est juste là à m'observer, ce qui m'énerve encore plus. Je ne veux rien de vous, ni votre argent, ni autre chose. Cette dette est la mienne, et si vous voulez me renvoyer, allez-y. Ne comptez surtout pas sur moi pour vous supplier.

- Asseyez-vous, mademoiselle Clarks. Il dit d'un ton autoritaire rauque  C'est comme si, avec cette seule phrase, il avait pris le contrôle de mon corps. Aussitôt qu'il l'a prononcée, mon corps a été propulsé sur le fauteuil, comme si on m'avait violemment poussée. Souhaitez-vous continuer ? Quoi ? Mais cet homme a un problème. Le plus bizarre, c'est que je suis incapable d'ajouter quoi que ce soit. Si vous n'avez plus rien à ajouter, répondez à ma question.

-76 542 75 dollars, réussis-je à dire après un court moment de silence. Mais durant les cinq dernières années, j'ai réussi à rembourser une somme significative. Il se retourne vers la baie vitrée, les mains dans les poches, et son élégance me fait soudainement ressentir de la honte en sa présence.

-Je vais faire un voyage, mademoiselle Clarks, et je souhaiterais que Mia et vous veniez vous installer chez moi pour votre sécurité durant mon absence. Il se tourne vers moi et me toise à nouveau. D'accord ? Je me sens incapable de répliquer quoi que ce soit, je suis hypnotisé par le son rauque de sa voix. Je me contente juste d'hocher la tête de haut en bas telle une marionnette.Mon chauffeur sera à votre entière disposition. Il vous conduira chez moi et je souhaite que vous quittiez votre appartement dès aujourd'hui même. Je n'arrive pas à déchiffrer une émotion dans son regard, encore moins dans sa voix. Pourquoi fait-il cela ? Vu son regard, il vaut mieux que j'obéisse.

- Alec, tu es là, j'ai besoin de ta signature, dit un homme également très élégant en entrant dans le bureau. Pardon, je dérange ?

- Pas du tout Pedro, nous avons terminé, lui répond-il.

- Tu me présentes la jolie demoiselle ?, demande-t-il. Je crois que là, je suis rouge tomate. Je croise le regard de monsieur Petridis, il me fixe étrangement. Il l'a sûrement remarqué, je baisse immédiatement la tête.

- Bien sûr, je l'entends dire. Je te présente Maya Clarks et lui, c'est Pedro, dit-il en coupant la parole. Mon ami et associé.

-Waouh !! Vous êtes vraiment la danseuse du club !? Vous êtes encore plus belle de près. Je suis votre plus grand fan. Enchanté, dit-il en me tendant la main, que je saisis.

-Merci, enchantée, lui répondis-je timidement. C'est officiel, je suis aussi rouge que mes mèches de cheveux. Je sens le regard lourd et insistant de monsieur Petridis sur moi. Puis-je prendre congé de vous ?, lui demandai-je.

- Vous en allez ?, demande le dénommé Pedro en me souriant. Il a l'air d'être un homme joyeux et amusant, tout le contraire de son ami homme de glace. J'espère que ce n'est pas à cause de moi.

- Non, monsieur, lui réponds.  J'ai beaucoup de travail.

- Appelez-moi Pedro. Et à la prochaine fois alors. J'hoche la tête. Je jette un dernier regard vers l'homme de glace avant de quitter son bureau.

Une fois dehors, je reprends ma respiration. J'avais l'impression d'étouffer là-dedans. Il me reste Ali maintenant.










Voilà pour ce chapitre

Merci.

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