ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 19

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Pdv de Maya

Je le savais, je n'aurais jamais dû sortir avec Julien. Pour commencer, il est venu me chercher en moto. Je n'ai rien contre les motos, mais il aurait pu me prévenir, je crois. Et puis, au cinéma, il a essayé de se rapprocher de moi, mais j'ai très vite pris mes distances. On a regardé un film d'action sur des robots qui se transforment en voiture. Je n'ai pas très bien compris de quoi il s'agissait, mais les gentils ont gagné. Après cela, nous sommes allés dans un bar karaoké et j'ai dû me saouler pour faire passer le temps. Et comme nous étions accompagnés par ses amis, c'était un double supplice, je ne me sentais absolument pas à ma place. J'ai donc dû boire deux fois plus et c'était ma première expérience d'alcool, je suis littéralement ivre, je tiens à peine sur mes jambes, ma tête tourne et ma vessie se remplit à une vitesse incroyable.
Julien m'a déposée devant le portail, j'ai donc fait tout le reste du trajet toute seule. Je ne saurais d'ailleurs pas compter le nombre de fois où j'ai foncé dans les buissons pour faire pipi, oulala ! Je ne savais pas que la distance entre le portail et la maison était si longue. Bref, j'ai réussi à ouvrir la porte tout doucement et à la refermer de la même manière. Je me retourne alors et tombe sur un Petridis dans toute sa splendeur...Pantalon en tissu noir, chemise blanche sans cravate, manches retroussées, cheveux un peu en pagaille. Déambulant avec une démarche rassurée telle un lion dans la savane, je le regarde descendre les marches de l'escalier avec une grâce si éblouissante que je suis certain de baver.

- Bonsoir Mademoiselle Clarks, dit-il en se dirigeant vers moi avec la même énergie.

- Monsieur Petridis ? Qu'est-ce que vous faites ici ? Bravo, tu es vraiment un génie Maya. Je te le signal que c'est chez lui ici.

- Votre soirée a-t-elle été agréable ? me demande-t-il en ignorant ma question.

- Très bien, monsieur. Menteuse ,Tu priais sans cesse le ciel pour que ça se termine au plus vite.
Je perds l'équilibre de mes talons et manque de trébucher. Je n'arrive plus à tenir sur mes jambes. Je sens une main qui me rattrape à temps, et je m'accroche à sa chemise. Nos regards se croisent, et je lui souris bêtement, alors qu'il fronce les sourcils.

-Avez-vous bu, mademoiselle Clarks? Je m'écarte de lui pour masquer l'odeur d'alcool, dont je suis certaine qu'elle m'enveloppe.

-- Moi? Je dis en niant tout en bloc, une main sur la poitrine, non monsieur. Mais il ne semble pas me croire et arque cette fois-ci un sourcil.

- En êtes-vous sûr? Il me fixe avec insistance, comme il sait le faire.

Oui. Mais il continue de me fixer et ça me rend mal à l'aise, comme s'il pénétrait au plus profond de mon esprit. J'ai peut-être pris un verre. Il ne me quitte toujours pas des yeux alors que je continue en levant deux, trois, quatre ou cinq doigts, voire six, remarquant qu'il n'a pas bougé d'un poil. Sans doute attend-il que je lui dise le nombre exact de verres, sauf que je ne m'en rappelle plus moi-même. J'ai arrêté de compter après dix. Au même moment, ma tête se met à tourner et il me rattrape toujours à temps. Je me retrouve à nouveau proche de lui, tellement proche que je me laisse emporter par l'odeur enivrante de son parfum. Les battements de mon cœur s'accélèrent, mon ventre se contracte. J'ai l'impression d'y recevoir une décharge électrique. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe avec mon corps, j'ai à la fois chaud et froid. Je vais certainement le regretter, mais tant pis, j'ai envie de suivre ce que mon cœur me dit. Je me mets sur la pointe des pieds, même si je porte des talons, car il est et restera beaucoup plus grand de taille et d'âge également.
Je rapproche mes lèvres des siennes, ferme les yeux et les pose délicatement sur les siennes. Je suis agréablement surprise de constater qu'il répond à mon baiser. Pendant quelques secondes, nos lèvres valsent ensemble. Je suis consciente de mon manque d'expérience, mais c'est tellement agréable que je ne veux pas que ça s'arrête.Mais il s'écarte et me regarde d'une manière étrange. Ma poitrine se soulève au rythme de ma respiration qui est très irrégulière. La peur, le regret, l'envie de recommencer, tout cela se chamboulent dans ma tête.

-Vous devriez vous reposer. Il me dit ça en se dirigeant vers la sortie, récupère son manteau puis s'en va.
Je reprends ma respiration en ouvrant grand la bouche car je l'avais bloquée pendant quelques secondes. Je fixe la porte, une main posée sur les lèvres qui tremblent comme des feuilles, mais qu'est-ce que j'ai fait ?  Je ferme les yeux pour me rappeler de chaque détail de cet instant, de ses lèvres sur les miennes, de la manière dont il me tenait. Une main derrière le dos et une autre tenant mon bras, sa poigne était très forte, mais il ne me faisait pourtant pas mal. Au contraire, j'ai aimé ça, j'ai aimé être aussi près de lui. Il faut que je quitte cette maison au plus vite, de peur de faire des bêtises.
















Voilà pour ce chapitre.

Merci.

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