J'étais assise à même le sol dans ma chambre, plongée dans l'obscurité totale, le dos contre mon lit, les genoux ramenés à ma poitrine, la tête enfouie entre les deux et mes bras entourant mes jambes. Je ne sais pas exactement combien de temps j'avais passé dans cette position, encore moins l'heure qu'il faisait. J'avais pleuré toutes les larmes de mon corps. S'il était possible d'être vidé de toutes ses larmes, je crois qu'il ne m'en reste plus une seule goutte.
J'entendis le bruit de la porte qui s'ouvrait et la lumière qu'on venait d'allumer. Alicia avait décidé de rester dormir cette nuit, disant qu'elle ne pouvait pas me laisser dans cet état. Elle avait surtout peur que je sombre complètement, ou que je fasse n'importe quoi. Je ne pouvais pas m'en plaindre, bien au contraire, elle s'occupait de Mia parce que je n'étais pas capable d'assumer cette responsabilité dans mon état. Je ne voulais surtout pas que Mia me voit comme ça.
- Maya, murmura Alicia en se baissant à mon niveau. Elle avait la gentillesse de ne pas me poser de questions à mon retour. Dès que je suis rentré, j'ai pris une douche et enfilé des vêtements chauds. Par la suite, je ne suis pas sorti et je me suis enfermé.
-Il n'a rien voulu me dire, Ali. Je me suis exprimé sans bouger. Il a refusé de me parler. Elle a passé une main dans mon dos et y a tracé des cercles. Et quand je suis parti, il ne m'a pas retenu. Je sentais les larmes monter à nouveau. Il m'a laissé partir, Ali. J'ai dit en sanglotant en relevant la tête.
- Oh ma chérie. Elle m'a pris dans ses bras.
- Ça me fait tellement mal, Alicia. Je pleurais de plus belle. Pourquoi ne m'a-t-il pas retenu?
- Parce que c'est un idiot. Elle me tapotait le dos. Cet homme ne se rend pas compte du trésor qu'il avait entre les mains. Il va le regretter toute sa vie. Je m'écartais. Elle essuyait mes larmes. Cesse de pleurer princesse. Quelqu'un qui n'a pas pu te retenir ne mérite pas tes larmes.
- Je le savais, répliquai. Je savais que tôt ou tard il ne voudrait plus de moi.
- Chuuut ma puce.
- Alors pourquoi mon cœur me fait si mal ?
- Ça trésor, elle écarta des mèches de mon visage. C'est parce que tu l'aimes. Elle me fixait avec tendresse et me rappelait ma mère à cet instant. J'en suis convaincu, Alicia fera une mère formidable. Tu aimes cet homme, Maya. Elle soupira. C'est pourquoi je ne voulais pas que tu tombes amoureuse de lui, je ne voulais pas que tu souffres de la sorte.
- Je croyais que je comptais même un peu pour lui, Ali, même un petit peu.
- Je t'ai dit que c'était un idiot. Il faut être fou ou possédé par un esprit maléfique pour laisser partir une merveilleuse femme comme toi. Elle prit mon visage en coupe. Tu mérites mieux May, tu mérites quelqu'un qui soit capable d'aller décrocher la lune, les étoiles et le soleil pour toi. Tu mérites quelqu'un qui n'a pas peur de t'aimer, quelqu'un qui t'aimera plus que sa propre vie, alors oublie-le. Ça ne sera pas facile, mais tu y arriveras.
-Je souhaite que cette douleur cesse, dis-je en prenant sa main que je plaçais sur ma poitrine, là où se trouvait mon cœur. S'il te plaît, Alicia, fais en sorte qu'elle s'arrête. Elle me regardait tristement et impuissante.
-Elle s'estompera avec le temps. Tu finiras par l'oublier et passer à autre chose, et alors ton cœur ne te fera plus souffrir. C'est ton premier chagrin, il est normal que ton cœur soit brisé. Tu l'oublieras très vite, tentait-elle de me consoler.
Est-ce seulement possible ? Serait-il possible que j'arrive à oublier cet homme ?
- J'ai pris la décision de démissionner. Je lui annonçai tout en reprenant peu à peu mon calme. Après mûre réflexion, je suis convaincue que c'est la meilleure chose à faire. Je ne pourrais pas supporter de croiser cet homme.
- Nous ferons ce que tu veux, même si tu veux déménager, nous le ferons. Elle caressa ma joue. Nous pourrions partir en vacances, tu n'en as jamais pris depuis que je te connais. J'acquiesçai.
-- Qu'est-ce que vous faites ? Nous sursautons au son de la voix de Mia.
- Bon Dieu Mia Clark, tu veux me faire accoucher avant terme ou quoi ? hurla Ali. Tu m'as fait peur.
- Pardon. Elle dit en entrant dans la pièce. Qu'est-ce qu'il y a, Maya ? Pourquoi pleures-tu ? Elle se baissa à mon niveau.
- Euh... euh... On lui dit quoi ? me murmurait mon amie.
- Un bobo, Trésor. Je finis par dire.
- Un bobo? Elle pencha la tête, cherchant certainement une blessure sur moi. Où ça ?
- Dans mon cœur, lui dis-je.
- Ton cœur te fait mal ? hochai-je énergiquement la tête.
- La maîtresse a dit que quand on a un bobo, il faut se faire soigner et aussi que les gens qui nous aiment doivent nous faire un câlin. Tu veux que je te fasse un câlin ?
- Oui, oui, je veux bien. Elle ouvrit grand ses bras et se jeta dans mes bras. L'odeur de son eau de Cologne me chatouilla les narines. Je la serrai très fort.
- Toi aussi, Ali. Cette dernière nous rejoignit. Je t'aime, Maya, me dit-elle.
- Je t'aime aussi, trésor, lui répondis-je.
- Je t'aime, Ali, poursuivit-elle.
- Moi aussi je t'aime, ma crevette.
- Je t'aime, bébé, enchaîna-t-elle.
- Je t'aime aussi Tata Mia, dit Alicia en imitant une voix de petite fille. Nous éclatons toutes de rire. Je me sens tellement chanceuse de les avoir de mon côté. Elles sont ma force en toutes épreuves.
Quelques instants plus tard, on s'écarte.
- Comment te sens-tu maintenant ? me demande-t-elle.
- Beaucoup mieux, crevettes.
- Bien-sûr que tu vas mieux. Elle se lèva. Ma maîtresse ne ment jamais. Maintenant souris. Elle mêla action et geste de ses doigts. Je lui souris de toute mes dents. Bien maintenant allons dîner. Elle hurlait en marchant jusqu'à la porte . J'ai terminé de faire la table.
- Bien sûr que tu vas mieux. Elle se leva. Ma maîtresse ne ment jamais. Maintenant souris. Elle mêla action et geste de ses doigts. Je lui souris de toutes mes dents. Bon, maintenant allons dîner. Elle hurlait en marchant jusqu'à la porte. J'ai terminé de mettre la table.
- C'est déjà l'heure du dîner ? demandai-je à Alicia, surprise en me levant.
- Oui, c'est déjà l'heure du dîner. Elle me tendit la main pour que je l'aide à se lever.
Je ne connaissais pas la durée qu'il me faudrait pour oublier Alec ni quand cette douleur s'atténuerait, mais j'étais déterminé à avancer.
Voilà pour ce chapitre.
Merci.
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𝕊𝔼ℂ𝕆ℕ𝔻𝔼 ℂℍ𝔸ℕℂ𝔼
RomanceÀ l'âge de 17 ans, Maya voit sa vie être chamboulée. Après la mort subite de ses parents, elle se retrouve trop tôt avec les responsabilités d'un adulte, un nourrisson dans les bras et une dette de plusieurs millions à rembourser. Pour elle, la vie...