Chapitre XXXXVIII.

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***ODOUMA MAPASSI Athéna Diane Sophia***

-Quatre mois plus tôt

-Quatre mois plus tôt

-J'ai dit que, quatre (4) mois plus tôt

Le médecin confirme mes soupçons, j'ai bien fait une fausse couche. Il m'aurait suffi d'une seule fois, un seul rapport sexuel avec Siméon pour tomber enceinte. J'en étais à mon deuxième mois et je ne le savais pas. Quand vous passez une année à enchainer les mauvais coups, on a un moment donné, on se sent comme immunisé. Souffrir devient la norme.

J'ai gardé cette nouvelle pour moi. J'ai continué de sourire, de manger et boire. Il y a une croyance populaire chez nous qui dit que lorsque tu perds un enfant dans le ventre ou à l'accouchement, il faut immédiatement faire un autre pour ne pas « fermer le ventre ». Je n'ai jamais cru en toutes ces choses mais je ne voulais pas avoir de regrets plus tard. Alors j'ai commencé à aller vers Siméon. A chaque fois qu'on se voyait, on devait le faire. Deux mois plus tard j'étais de nouveau enceinte. Je n'ai rien dit à personne, je n'ai lien laissé prévoir. Je faisais simplement « attention ». Le sport le matin ? Terminé. Les aliments crus ? Terminé. Dès que je lisais que quelque chose n'était pas bon pour une femme enceinte, fait scientifique ou simple croyance, j'arrêtais.

Ce midi, je déjeunais avec maman. Il y avait son ami, Gaston. Je ne sais pas si ce n'est que de l'amitié mais je le trouve un peu trop présent. Il est vrai que papa aurait voulu qu'elle refasse sa vie, mais c'est trop tôt pour moi. Je ne suis pas prête à voir un homme prendre la place de mon père en si peu de temps. Tout comme je n'aime pas son attitude envers moi. Il veut trop se rapprocher de moi, s'initier dans ma vie, je n'apprécie pas.

On déjeune donc à trois mais j'ai la tête ailleurs. Je reste silencieuse face aux deux autres dont M. MIYO qui ne cesse de me harceler avec ses questions.

__ Tu ne m'as jamais dit si tu étais marié ? je lui demande pour qu'il me fiche la paix.

__ Depuis vingt ans avec la femme qui partage ma vie depuis plus de trente ans.

__ Et elle est d'accord avec le fait que tu viennes régulièrement déjeuner avec nous ? D'ailleurs, pourquoi je ne t'ai jamais vu du vivant de mon père ?

__ Tu étais simplement trop petite pour t'en rappeler. Et ne sois pas insolente, ce qui se passe dans mon foyer ne te concerne en rien.

__ Un peu comme ma vie. On ne se connait pas, arrête de me poser des questions et j'en ferai autant.

Il gonfle ses narines et regarde maman. Je m'en fiche ! S'il veut remplacer mon père, faire de ma mère sa maîtresse, qu'ils me laissent en dehors de tout ça. Il n'a pas besoin de mon approbation, ma mère fait ce qu'elle veut.

Le silence de retour, je me concentre sur mon assiette. Puis les deux autres se remettent à discuter. Je ne termine pas mon assiette que je rentre me reposer. Le soir je dors chez moi car Siméon doit se rendre à un décès. Il ne me propose pas de l'accompagner et je ne veux même pas y aller. Ce n'est clairement pas un endroit pour les femmes enceintes. Je suis déterminée à garder cette grossesse. Tant pis si ensuite je suis moche le jour de mon mariage.

Dans la nuit, je sens mon ventre tourner, comme quand on à la diarrhée. Je vais m'assoir plusieurs fois au trône mais rien ne sort. Pourtant je n'arrive pas à dormir. J'ai peur, j'essaie de penser à autre chose, de penser positivement, mais quand je sens ma culotte s'humidifier, je sais que c'est trop tard.

Pourtant cette fois j'ai tout fait bien, j'ai fait attention. Je savais cette fois. Ça ne peut être de ma faute. Par désespoir je sers mes cuisses et positive. On peut saigner en étant enceinte, ça je ne veux pas dire que j'ai fait une nouvelle fausse couche. Je pose ma main sur mon ventre et me mets à lui parler

Destin ou Choix : Secrets de famille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant