Chapitre XXXXI.

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***ODOUMA MAPASSI Athéna Diane Sophia***



L'avocat de l'entreprise nous a orientés vers un confrère. Nous sommes censés nous rencontrer aujourd'hui même chez maman. Je me gare derrière la voiture du chauffeur, coupe le moteur et descends. Je porte toujours le deuil, à savoir que mes cheveux sont couverts. Maman de même, porte toujours la robe cousue avec le pagne du deuil. Après ça ne fait que deux semaines qu'il est enterré.



J'entre dans la maison en appelant ma mère. Le gardien m'informe qu'elle est au mausolée de papa derrière la maison. Je passe par la cuisine pour m'y rendre. Elle est assise au sol, adossée contre la pierre tombale. Je retire mes chaussures, entre et m'assois en face d'elle.



__ Maman ? Ça va ?


__ Ah Titi ! Ah ! J'ai connu ton père je n'avais que quinze ans. Toute ma vie, à chaque étape, il a toujours été là. Je me reposais énormément sur lui, pour beaucoup de choses. C'est dure Athéna. Se retrouver brusquement seule.


__ Il m'a dit que tu devais refaire ta vie, ne pas attendre.



Elle sourit simplement. Dans ma tête, les pièces du puzzle se mettent en place. Je comprends enfin, j'obtiens la réponse à une question qui me revenait sans cesse. Mais par respect, je ne formule pas cette réponse. Par contre cela me donne une autre vision de l'amour et des sacrifices qu'on parvient à consentir à faire par amour.



__ Après autant d'année à côté d'une personne, tu n'es plus TOI mais VOUS. Quel homme ? Quel homme peut remplacer ton père ? Quel homme pourra faire pour moi ce que ton père à fait ?


__ C'est comme s'il le savait. La veille on s'est vu, il n'arrêtait pas de me dire « sois heureuse », il aurait voulu voir sa descendance.



Je rampe vers elle et pose ma tête sur ses cuisses. Elle me caresse le bras et on reste assises en silence. Le gardien interrompt ce moment en nous annonçant l'arrivée de l'avocat. Pendant plus d'une heure, on s'explique. Il nous donne toutes les possibilités envisageables, nous pare à toutes éventualités. Légalement et illégalement. Il répond à nos questions tout en nous rassurant que les lois pour la protection des veuves et des orphelins ont beaucoup évolué.



Après le départ de l'avocat, il faut maintenant que je demande à maman comment elle envisage l'avenir. Je ne me vois pas la laisser seule dans cette grande maison.



__ Athéna, moi ma vie est derrière. Un bon mari, j'ai eu. Une magnifique petite fille, j'ai eu. Un travail qui me passionne, une entreprise prospère, une belle maison. J'ai tout eu. J'ai eu tout ce que le cœur d'une femme peut désirer. La tienne de vie ne fait que commencer Titi, ne te préoccupe pas de moi. Ça va aller. Marina (son amie) est là pour le moment. Prends maintenant ta vie en main Titi, occupe-toi de ton bonheur.


__ Ce n'est pas parce que je me préoccupe de toi que je ne m'occupe pas de mon avenir.



Elle s'approche et dépose un bisou sur ma joue.



__ Ça va aller Titi, ne t'inquiète pas pour moi.



On passe toute la journée ensemble puis je rentre aux environs de 22h, la laissant avec son amie.



Assise sur le lit, je regarde la Bible et le chapelet. Depuis le départ de papa, je n'ai plus parlé à Dieu et visiblement, ça ne changera pas ce soir. Je me couche, ferme les yeux et attends que le sommeil me prenne.



La sonnerie de mon réveil me tire de mon sommeil. Séance de cardio, petit-déjeuner puis je vais au boulot. Je joue l'idiote, mais je sais que beaucoup convoitent ma chaise depuis le décès de papa. Il faut croire qu'il tolérait ma position tant que papa était derrière. Maintenant, c'est une honte d'être dirigé par une « petite fille pourrie gâtée ». J'observe au loin, je ne dis rien.

Destin ou Choix : Secrets de famille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant