Destin ou Choix : Secrets de famille

Chapitre VII.

***DIVOUNGUI TANKAM Ryck Bernard***

Une semaine que j'ai logé et nourri une fille mais même le bisou je n'ai pas eu. J'ai dépensé sur elle comme jamais je n'avais dépensé pour une fille. Je pense que je vais simplement laisser tomber. Elle rentre à Libreville demain matin, je vais retourner à ma vie sachant qu'elle m'a bien saigné.

« Qui est mort ? »

Je lève la tête et tombe sur ma mère qui s'assoit près de moi en tirant sur sa robe.

__ DIVOUNGUI ? C'est comment ? Depuis hier tu n'as pas l'air dans ton assiette.

__ C'est rien.

__ Tu as appelé Naomie ?

__ Oui, elle va bien.

En réalité je ne lui ai pas parlé depuis le guet-apens, je veux juste que la vieille arrête avec ses questions.

__ J'ai appelé tes frères à Libreville. Comme vous le savez, votre petite sœur m'a demandé de lui chercher un terrain. J'ai trouvé un à Ford de l'eau.

Je sens déjà que je ne vais pas aimer la suite.

__ Un grand terrain. Comme le prix est trop fort pour Victoire, j'ai décidé que vous allez acheter à quatre et diviser le terrain proportionnellement ensuite. Vous avez un mois pour donner l'argent. Ensuite il faudra faire les papiers et autres. Commencer la barrière pour sécuriser le terrain en attendant.

__ On parle de combien ?

__ Trois millions chacun sauf Victoire qui aura la plus petite partie.

__ Donc toi tu penses que je peux sortir trois millions comme ça en un mois ?

__ Tu vas trouver je ne négocie pas avec vous. Comme il faut vous traiter comme des bébés, je vais le faire. Vous avez le temps d'appeler vos gestionnaires, amis et connaissances. Camil a dit pas de problème, sa femme va l'aider. Voilà l'importance d'être marié. Au lieu de chercher trois millions, il cherche la moitié.

__ J'ai compris.

__ DIVOUNGUI tu me connais non ? Si tu fais rater une occasion à mon enfant, tu me connais.

__ La vieille c'est bon, j'ai compris.

__ Comprends bien. Un mois.

Elle aussi quand elle commence on ne peut pas l'arrêter.

__ Donc tu vas faire comment avec Naomie ?

__ Kiéh Huguette ! Kiéh ! C'est comment avec moi ce matin ?

__ Tu vas laisser la fille là partir ? Une gentille petite fille comme ça ? Douce, intelligente, travailleuse ?

__ Ton mari est où ?

__ Mon mari était déjà père à ton âge, il avait déjà sa petite maison en planche.

__ J'ai compris, quand je rentre je vais parler avec elle.

__ Et pour le mariage ?

__ L'année prochaine.

__ Regarde-moi les dents ! Je ressemble à ta grand-mère ?

__ Maman pardon, pas ce matin.

__ Il faut déjà me donner des petits-enfants. Je ne fais que vieillir. Même Antoinette a déjà quatre petits-fils, il faut la voir me narguer quand on se croise à la réunion. Heureusement que Camil est là.

Mieux j'enlève d'abord mon corps. Les allures qu'on veut m'emmener là, je ne suis pas dedans.

__ Tu vas où ?