***DIVOUNGUI TANKAM Ryck Bernard***
Je suis perdu. Qu'est-ce que je veux ? Qu'est-ce qu'il me faut ? Athéna que je continue d'aimer malgré tout ou Sarah qui m'apporte paix et stabilité ? Athéna qui m'a mise en porte-à-faux avec ma famille ou Sarah qui s'entend bien avec cette dernière ? Athéna qui m'a brisé ou Sarah qui m'a apporté l'amour et le soutien nécessaire pour me relever ? Dans tout ça, il y a mon fils. Quel genre de belle-mère Athéna sera ? Pas une seule fois elle n'a fait allusion à lui lorsque nous nous sommes vus. Quand j'en parlais, elle détournait le sujet. J'aime encore Athéna, je crois que quelque part je l'aimerai toujours. Mais la choisir c'est renoncer à ma famille, c'est renoncer au fait de voir mon fils grandir. Lui donner l'éducation que j'aurai jugé appropriée. Choisir Athéna c'est être ingrat vis-à-vis de Sarah qui m'a soutenu quand j'étais au plus mal. Les persécutions mystiques à vie ou la paix ? Je ne sais pas s'il sera le bon, mais je dois faire un choix.
Je prends les clés de ma voiture et sors de la maison. J'ai rendez-vous avec Sarah chez elle, elle m'attend. A mon arrivé, Jordan dort et sa colocataire sort pour nous donner un peu d'espace. Sarah s'assoit en face de moi et attends que je prenne la parole.
__ Je te demande pardon pour mon comportement ces derniers temps. Pardon de vous avoir abandonnés. Tu m'as demandé de faire un choix, je l'ai fait. Je vous choisis, je choisis ma famille. Je choisis le présent et renonce au passé Sarah. Je suis venu te demander de revenir à la maison.
__ Dans sa maison ? Avec ses affaires ? Tu renonces à quel passé Ryck ? Tu vis dedans.
__ On déménage si tu veux.
__ Oui je veux. Je veux aussi connaitre tes motivations réelles. Pourquoi nous ?
__ Parce que je suis bien avec toi. Je t'aime et je ne veux pas perdre ma famille.
Je me sens mal de devoir lui mentir car je ressens beaucoup de chose pour elle, mais de l'amour pas encore. Pas comme elle le voudrait en tout cas. En vérité je choisis la facilité avec elle, mais je ne peux pas lui dire ça.
__ Il aurait fallu que je parte pour t'entendre le dire.
__ Vous me manquez. Jordan et toi manquez à ma vie.
Il n'en a pas fallu plus pour qu'elle me reprenne. Pour lui faire plaisir, on a commencé les recherches de maisons. En trois semaines on trouvait quelque chose avec la même agence. C'est en quittant cette maison que j'ai compris pourquoi Sarah disait « tu vis dans le passé ». Ce n'était pas mon premier déménagement, mais j'ai senti quelque chose se détacher de moi en partant.
Tout le mobilier d'Athéna a été revendu pour un qui plaise à Sarah. Elle a tout choisi, je lui ai donné carte blanche du moment qu'elle reste dans son budget. Lorsqu'elle m'a dit qu'elle n'avait même pas atteint ce fameux budget, j'ai rigolé. Ce n'est pas une chose qu'Athéna aurait su faire.
Nouvelle maison, nouveau départ. Mon cerveau me dit que j'ai bien fait, mon cœur hurle le contraire. J'appelle mon père pour ses conseils avisés.
__ Papa, on me propose du boulot au Gabon. Je serai très bien payé avec des augmentations annuelles.
__ Ok !
__ Mais je ne sais pas si je dois accepter ou pas.
__ Quelles sont les autres avantages ? Les conditions de travail sont-elles les mêmes ?
__ C'est une plus petite boite donc moins de charge de travail... enfin, je suppose. Je serai à la tête d'une équipe de quatre personnes. Franchement comparé à ce que je fais actuellement, rien de sorcier.
__ Où est le problème alors ? Ou c'est parce que c'est au Gabon ?
__ Il y a de ça.
__ On va dehors pour chercher sa vie, pour construire sa retraite au pays. Si tu es si bien payé que ça tu pourras retourner en France quand tu le voudras. Tu pourras facilement acheter un terrain et construire. Le temps que tu travailles dans cette entreprise, tu peux déjà tâter le terrain et voir si tu peux te lancer à ton propre compte. Et si ça ne marche pas, tu retournes. C'est le moment de penser à poser une brique au pays, l'âge avance. Tu as déjà commencé à faire les enfants. Ou tu veux mourir en France.
VOUS LISEZ
Destin ou Choix : Secrets de famille
Saggistica"Dans la vie nous avons toujours le choix" avons-nous coutume d'entendre. Mais est-ce une vérité absolue ?