Chapitre XXXVII.

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***ODOUMA MAPASSI Athéna Diane Sophia***

Après dix jours à Dubaï, je m'envole pour la France. Les deux premiers jours, je n'ai rien fait d'autre que me reposer. Ensuite j'ai visité. Avec mes parents on a fait des activités de famille, puis j'ai entrainé maman dans mon shopping. Les parents sont partis avec ma valise pour être plus libre et aussi parce que je savais qu'en France aussi je ferai du shopping. J'ai déjà commandé des articles qui me seront livrés dans peu de temps.

Le taxi me laisse devant la porte de la famille MAKOSO. Une petite commune plutôt sympa de prime abord, très calme. Mika m'accueille avec le petit dernier dans les bras, elle a accouché en début d'année d'un garçon. Elle a pris du poids et je vois à sa tête que ce n'est pas la grande forme. La vie d'adulte ! J'ai tout sauf une famille, elle a tout sauf l'aisance financière. Elle se plaint, je me plains mais quelqu'un quelque part nous envie toutes les deux. Je laisse mon trolley dans le hall et lui prends le bébé.

__ Ne le bouscule pas, il vient de manger.

Elle retourne aussitôt à ses activités. Elle est speed, à tous les fronts, fait mille tâches en même temps. Ils viennent d'aménager donc il y a encore des cartons à défaire, des papiers à remplir et envoyer. Sans qu'elle me le demande, je m'occupe du bébé jusqu'à ce qu'il s'endorme. Puis je la retrouve en cuisine en train de faire à manger.

__ Ça va Mika ?

__ Pas vraiment mais bon, je ne vais pas me plaindre.

__ Tu as l'air fatiguée.

__ Je suis fatiguée. Entre Milan qui ne fait pas ses nuits et Monica qui fait son bébé.

Je connais ma copine, je sais qu'il y a plus mais je me réserve de creuser. Si elle veut m'en parler, elle sait qu'elle peut. Et ça ne tarde pas car...

__ Je ne voulais pas d'un autre enfant maintenant. Monica avait trois ans, je voulais maintenant profiter un peu de la vie, me faire plaisir. D'abord j'étais étudiante, je n'avais ni le temps ni les moyens. Ensuite j'ai commencé à travailler, le salaire ce n'était pas trop ça donc c'était limité. On a eu Monica, et j'aime mes enfants, je les aime plus que ma vie, mais ça a creusé nos finances. Juste quand financièrement ça commençait à aller, notre enfant commençait à être indépendante dans le sens où elle pouvait aller chez tonton ou mamie, se passer de ses parents pour une nuit ou un week-end, Matt me parle de deuxième enfant. Mais je profite quand ? Je commence à vivre quand ? Le deuxième enfant est là, Monsieur a eu une meilleure opportunité mais ailleurs. Je me retrouve femme au foyer à trente-trois ans. Moche en plus. Grosse avec des tâches qui ne veulent pas me laisser. Regarde mon ventre.

Honnêtement je ne suis pas sûre de comprendre ses plaintes. Il y a des situations qu'il faut vivre soi-même pour comprendre, donc je préfère ne pas faire de commentaires. Je l'écoute simplement se vider en étant consciente que je ne sois pas la personne la plus appropriée pour la conseiller. Je n'ai pas d'enfant, pas de mari et je n'ai jamais eu à me priver ou à faire de concession. Par contre, je sais que parfois les gens peuvent parler pour se vider, pas forcément pour entendre quelque chose. Elle vit mal sa situation actuelle : la grossesse qui a laissé énormément de dégâts sur son corps, être sans revenu et revenir à cette situation de privations.

Matt rentre le soir avec Monica qui ne me reconnait pas. Normale, la dernière fois qu'on s'est vu elle était bébé. Le père dirige sa fille à la douche pendant qu'on finit de dresser la table. Je les regarde faire, tout est speed. Pas le temps de souffler, tout est rythmé.

Le soir, lorsque tout le monde est couché, je reste dans le salon avec Mika à raconter. Elle me pose des questions sur mon départ précipité de la France, je n'ai toujours pas la force de parler de ma rupture avec Ryck et des circonstances qui l'entourent. Je fais simple, comme à tous les autres, je réponds que nous n'étions pas compatibles en tant que couple.

Destin ou Choix : Secrets de famille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant