Chapitre XXXV.

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***DIVOUNGUI TANKAM Ryck Bernard***

Dix-sept mois plus tard

Mes yeux fixent l'écran de la télévision mais tous mes autres sens sont dans une autre pièce. Je reste scotché dans mon fauteuil pendant qu'elle fait sortir une à une ses valises pour les ranger dans la voiture du frère de Marie-Julie. Mes yeux refusent de la regarder lorsqu'elle s'approche et dépose son trousseau de clés sur la table basse devant moi. Je reste droit, impassible, pourtant j'ai envie de la retenir. Dans ma tête et dans mon cœur je la supplie de rester, de ne pas abandonner, mais je ne dis rien et elle s'éloigne sans mot dire.

J'entend la porte se fermer. J'entends un homme lui demander si tout y est. J'entends des portières se claquer. J'entends le moteur se mettre en marche. Puis j'entends le bruit des roues sur le gravier s'éloigner de plus en plus. Je me lève alors pour aller regarder par la fenêtre, elle est bien partie. Je mords alors mon poing pour ne pas que les murs m'entendent éclater en sanglots. Je m'autorise deux minutes pour évacuer la douleur, la peine, la déception d'avoir perdu la première femme que j'ai aimé aussi fort.

Puis je vais faire le tour. Regarder dans la chambre dans laquelle elle dormait depuis plus d'un an si elle n'a pas laissé un vêtement, quelque chose qui pourrait l'amener à revenir. Mais tout est vide, aussi vide que mon cœur actuellement. Je retourne alors au salon. Je me suis totalement remis de mon accident même si ma démarche a été légèrement modifiée. Je marche sans assistance et la douleur est de moins en moins présente.

Je décide de sortir m'acheter deux packs de bières puis je rentre boire. Pas pour me saouler, pas pour noyer mes soucis, mais pour que la peine que je ressens dans mon cœur s'estompe un tant soit peu. Je télécharge une application de rencontre et indique que je cherche un plan cul pour ce soir. Quelques swipes plus tard, je réussis à cueillir une. Je la prends dans toutes les positions qui me viennent à la tête et une fois vidé, je la fous dehors.

A l'heure du coucher, c'est dans le lit dans lequel dormait Athéna que je me dirige. Je sers son oreille contre moi. Son odeur est partout dans cette pièce. Je me surprends à verser une larme.

La sonnerie de mon téléphone me tire brusquement de mon sommeil. Il me faut quelques secondes pour calmer mon cœur tout affolé dans sa cage.

__ Allô ?

__ Bonjour Ryck.

__ Bonjour maman.

__ Je te réveille ?

__ Oui mais ça va. Je t'écoute.

__ Ah, excuse-moi. Non, je voulais prendre de tes nouvelles et te demander de me prendre un peu le billet pour venir te voir. La dernière fois il faisait froid.

__ Nous sommes déjà en juillet, bientôt la fin de la chaleur. Sauf si tu me dis que tu veux un billet pour le mois prochain.

__ Ce n'est pas l'argent qu'il te manque vu que tu es allé te mettre en couple avec une Déesse.

__ Maman tu as gagné ok ? Athéna est partie, tu as réussi à détruire mon couple. Maintenant je ne veux plus que vous parliez d'elle.

__ C'est moi qui ai détruit ton foyer ?

__ Maman c'est bon ! Pour ton voyage j'ai entendu, on verra ça l'année prochaine.

__ Non attends, c'est que tu vas aller raconter aux gens ? Que moi j'ai détruit ton foyer ?

__ Je te rappelle maman, bisou.

Malgré ses cris, je raccroche. Il me faut aller me soulager puis je sors à la recherche d'un verre d'eau. Je réalise qu'elle n'a rien pris dans la cuisine. D'ailleurs, elle n'a pris que ses vêtements. Viendra-t-elle les chercher plus tard ? Je vais prendre mon téléphone dans la chambre et je l'appelle.

Destin ou Choix : Secrets de famille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant