La Cité de Sang

Chapitre 24

« J'espère que vous avez une bibliothèque digne de ce nom. »

C'est ce qu'Evangéline avant lancé à Landon sur le chemin du retour, sur le ton de l'humour, parce qu'elle imaginait une pièce minuscule remplie de manuels de combat et d'armement. Et la réponse évasive du major n'avait pas aidé à déconstruire cette image.

Sauf que le lendemain, lorsqu'il l'avait emmenée dans cette fameuse bibliothèque, elle n'aurait pas pu tomber de plus haut.

Evangéline avait eu du mal à cacher sa surprise lorsque Landon l'avait conduite à travers d'immenses portes doubles. La pièce qui s'ouvrit devant elle n'avait rien à voir avec ses attentes comiques d'une salle de trophées militaires.

Des étagères s'étendaient sur toute la longueur, remplies de livres de toutes tailles, couleurs et sujets. La pièce était baignée dans une lumière douce qui accentuait l'atmosphère sereine et invitante.

Évangéline resta figée un instant, émerveillée par l'atmosphère feutrée qui régnait dans la pièce. Landon, observant sa réaction avec un léger sourire en coin, commenta :

« Eh bien, est-ce à la hauteur de tes attentes ? »

Evangéline balbutia un "wow" impressionné, réalisant à quel point elle avait sous-estimé son compagnon. La bibliothèque était bien plus qu'une simple collection de manuels militaires. Elle abritait un trésor de connaissances, une diversité de sujets allant de la philosophie à la poésie, en passant par l'histoire et les sciences.

Landon fit un geste expansif en direction des étagères, invitant Évangéline à explorer ce trésor intellectuel. Elle s'approcha lentement, laissant ses doigts glisser sur les dos des livres, lisant les titres avec un intérêt croissant. Certains ouvrages semblaient être des reliques d'une époque révolue, tandis que d'autres étaient des œuvres contemporaines.

La diversité des sujets était époustouflante, allant des stratégies militaires aux recueils de poésie, des traités scientifiques aux romans classiques. Évangéline se rendit compte que cette bibliothèque était le reflet d'un esprit curieux et cultivé, bien loin de l'image austère qu'elle avait imaginée.

Landon observait Évangéline avec satisfaction alors qu'elle explorait les rayonnages.

« C'est rare de te voir aussi silencieuse, commenta-t-il d'un air moqueur. »

Évangéline leva les yeux de sa contemplation des livres et sourit en réponse à la taquinerie de Landon.

« Je suis juste impressionnée, admit-elle sincèrement. Je ne m'attendais pas du tout à ça. »

Elle continua d'arpenter les bibliothèques jusqu'à atteindre un petit recoin rempli de romans à l'eau de rose. Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, tandis qu'elle lisait les différents titres.

« Alors c'est ici que tu empruntes tes romans d'amour, lâcha-t-elle en prenant un livre nommé Le Temps du Vent. »

Landon s'étouffa avec sa salive, ses oreilles et son cou rougissant à vue d'œil. Elle lui lança un regard en coin amusé avant de feuilleter l'ouvrage.

« Quoi ? »

Ce fut la seule chose qu'il réussit à dire entre deux quintes de toux, ce qui accentua le sourire d'Eva.

« Ne fais pas la prude. J'ai passé des heures à m'ennuyer dans ta chambre, je me suis permise de fouiller et j'ai trouvé ces petites histoires tout à fait charmantes. »

Landon se reprit en s'éclaircissant la gorge, toujours aussi rouge.

« Ce ne sont que de petites romances innocentes. »