Chapitre 50

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Les démons Lilithus atteignaient des vitesses impressionnantes en vol, leurs ailes balayant puissamment dans le ciel pour ne pas se laisser distancer. En l'occurrence, Stanislav pouvait parcourir de longues distances sans difficulté, observer le Téras d'un point de vue différent pour rapidement retrouver n'importe qui. Mais la personne qu'il recherchait possédait de nombreux talents. Whil demeurait un agent de terrain de la Ronde, douée dans les combats contre les tératos, capable de survivre en milieu hostile et se trouvant en compagnie d'un autre traqueur de cette maudite organisation.

De jour, il était donc difficile de retrouver Whil et son ami. Il n'avait même pas essayé. D'autant qu'il n'avait aucune idée du lieu où ces deux-là avaient atterri grâce au pass. D'ailleurs, son utilisation par Whil l'avait surpris. Elle s'était contentée de planter son arme dedans pour pouvoir s'en servir. Mais Babylas le lui avait confirmé. Whil n'avait pas pu aller bien loin avec une utilisation aussi peu conventionnel. Il pouvait espérer la trouver dans le Téras. La Ronde avait participé à la destruction de sa famille des siècles auparavant et aujourd'hui elle lui prenait sa partenaire destinée. Elle ne cesserait de lui briser le cœur, de lui arracher sa famille.

La nuit tombait enfin, les ténèbres ayant eu vite fait obscurcie les terres menaçantes du Téras.

Stanislav laissa son regard poindre à l'horizon. Des lumières apparaissaient ici et là. Des feux de camps, des villages, des clans sauvages. Tout autant de raison pour allumer un feu et éclairer les lieux. Ce qui l'intéressait n'était aucune des grandes sources lumineuses, qui restaient toujours plus faibles que ce que l'on trouverait sur la terre des Hommes. Les plus petites sources de lumières indiquaient des feux de camps. Impossible que Whil et Victor soient restés dans la nuit noire. Ils avaient besoin de se reposer et aucun des deux n'était nyctalope. Ils ne connaissaient pas les dangers du Téras aussi bien que lui puisqu'ils n'en était pas originaire et surtout qu'ils n'y avaient jamais mis les pieds. Les agents de la Ronde n'en ressortaient que trop rarement vivants pour pouvoir témoigner et permettre la création d'une carte précise.

Il compta là-dessus lorsque ses ailes se déployèrent. Babylas se trouvait non loin, levant la tête de ses plans et cessant d'en discuter avec Nalphas. Son regard se posa sur lui.

— Tiens-nous rapidement au courant, Stanislav. Nous t'attendrons.

Elle lui lança le pass, cette clé de sa discorde avec Whil.

— Tu as des choses à régler sur la terre des Hommes. N'oublie pas de nous appeler lorsque cela sera fait.

Cette histoire concernant sa tante qui pourrait être la taupe dans son camp l'énervait et l'intriguait. Si Whil voulait retourner sur ces terres où la Ronde existait, il l'y emmènerait. Cela lui permettrait aussi de mener l'enquête. Il voulait croire que Whil resterait à ses côtés, qu'elle n'irait pas retrouver la Ronde...

Stanislav s'élança dans le vide, s'envolant pour prendre de la hauteur. Les quelques camps qu'il visita depuis le ciel ne furent pas ceux escomptés. Des créatures solitaires, quelques amants profitant de la nuit pour s'aimer, des groupes s'amusant autour du feu et racontant leurs exploits de guerre ou les histoires de légendaires guerriers du Téras. Mais pas de signe de Whil ou de Victor.

Il ne voulait pas croire qu'elle lui échappait aussi facilement. Sa théorie était pourtant la meilleure qu'il avait, celle qui lui permettrait de retrouver son hybride.

Pourquoi était-il plus facile de se disputer avec Whil et de la faire fuir que de la convaincre de rester à ses côtés ?

Il s'arrêta un instant, se posant sur un arbre. Cette écorce contre sa main lui rappela son toucher sur Whil. Sur l'arbre qu'elle était devenue durant un temps pour de nouveau le torturer de son absence.

Au rythme de la nuit 2 - Dansons la CarmagnoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant