Chapitre 28

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Fasciné, comme hypnotisé par la beauté bien mystérieuse de sa femelle, Stanislav ne pouvait empêcher ses crocs d'apparaitre.

Dressé au-dessus de Whil, il ne pouvait se détourner de cette peau scintillante. Elle était allongée sur un lit, celui-là même que sa tante avait offert pour qu'elle s'y repose à son arrivée. Ses cheveux étalés sur les draps n'échappaient pas à l'image enchanteresse renvoyée. Sentant son hésitation, elle glissa sa main sur son pantalon, contre son érection dissimulée.

— Ce doit être douloureux, murmura-t-elle en relevant sa poitrine pour approcher sa bouche tentatrice de la sienne.

Elle soupira un souffle imbibé d'aphrodisiaque, ne laissant aucun doute sur une nature sylvestre. Une fée ? Ces créatures chétives étaient bien plus grande que ne l'était Whil. Une pixie ? Aucune chance, contrairement aux fées elles n'étaient pas plus grandes que trois pommes.

Il pensa un instant à une nature de nymphe mais Whil ne lui laissa pas le temps d'hypothétiser davantage. Les doigts tremblant, les lèvres entrouvertes, elle déboutonnait son pantalon pour l'obliger à lui révéler ce qu'il cachait derrière le tissu tendu.

Elle était vierge mais en ce moment même il lui semblait être le seul inexpérimenté. Esclave des désirs de l'hybride, il se trouvait au dépourvu. Pouvait-il défaire cette robe de guerrière ne cachant aucune de ses formes ? Lui était-il possible de même retirer les sandales aux serpents d'or ?

Sans doute par fierté masculine, il lui interdit de prendre davantage l'initiative. Il devait lui montrer qu'à son tour il était capable de l'aider et de la satisfaire. Au Diable sa soif soudaine de goûter sa chair ! Il patienterait et s'en rassasierait plus tard.

Ses mains se saisirent de ses jambes, retirant les chaussures pour embrasser ces chevilles délicates. Remontant le long de sa jambe, il ne put s'empêcher de lécher cette peau brillante à la manière d'une pierre précieuse.

Sucré.

Une culotte. Il était arrivé en un lieu d'intimité criant d'un besoin parfumé. Lorsqu'il retira ce qui lui faisait obstacle, il put découvrir sa femelle mouillée, prête pour lui. Et connaissant à présent ses désirs lubriques, des instincts sylvestres, il était également persuadé qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose. Qu'il se glisse en elle, sans plus de cérémonie, sans se préoccuper d'une quelconque délicatesse.

En démon Lilithu, il aurait été capable d'une telle chose. Mais pas en tant que roi. Ni même en tant qu'homme. En observant ce sexe humide, ces pétales délicats et la toison de la couleur du miel, il ne put s'empêcher d'y goûter. Et là encore, un goût étrange explosa en lui.

Il ne pouvait mentir, ce n'était pas la première fois qu'il offrait ce genre de plaisir à une femme. Mais il lui était plus rarement arrivé d'en trouver autant de satisfaction. Tout comme son sang et sa peau de fée, elle était ici aussi très sucrée. Comment était-ce même possible ?

Il l'entendit gémir lorsque sa langue joua avec son clitoris gonflé, ce qui l'incita à continuer. Il eut même l'idée de caresser les plies de son sexe, pénétrant par moment le bout d'un doigt. Juste pour entendre ces cris insatisfaits de ne pouvoir avoir plus immédiatement.

Ce côté sadique de lui, il ne le connaissait pas. Mais ce n'était pas déplaisant.

— Plus... J'ai besoin de plus...

Elle le réclamait. Et il continuait ses caresses. Alors frustrée, elle lui saisit le visage, lui interdisant de terminer son entreprise. Ses yeux lumineux reflétaient une telle impatiente qu'il se sentit à son tour perdre ses moyens.

Elle lui offrit un sourire merveilleux, l'y autorisant d'un mouvement de tête.

— Fais-le.

Sans attendre qu'elle change d'avis, ses crocs se plantèrent dans sa chair, dans sa cuisse. Elle se cambra, enserra le doigt introduit en elle et se mettant à jouer avec son pouce, se frottant à lui. Le sang ne le rassasiait pas, mais il satisfaisait bien une faim. Un appétit bien différent.

Lorsqu'il s'écarta de ses jambes, se glissant tel un serpent pour arriver à son visage, une larme de sang tomba sur la joue rosie. Ses yeux n'étaient pas simplement lumineux, ils étaient étincelants.

— Tu es magnifique.

— Embrasse-moi, réclama-t-elle en étirant ses bras pour se saisir de lui.

Un souhait si simple... Pourtant quelque chose en lui s'anima. Etait-ce à cause de sa voix doublée par un écho enchanteur ? Ou bien ce regard de la tentation ? Peut-être l'innocence apparente d'une vierge brûlante de désir ?

Le cœur de Stanislav battit la chamade, crevant sa poitrine d'une pénible douleur.

— Tes yeux...

Elle toucha sa joue. La peau de Stanislav perdait de sa pâleur, reprenant des couleurs. Une couleur qui vira au gris lorsque des griffes menaçantes se plantèrent dans le lit et dans ses draps.

Son corps retrouvait une force à laquelle il n'avait jamais eu le droit. Des instincts qui se mettaient à embrumer ses esprits.

Mais Whil ne prit pas peur. Au contraire. Elle se saisissait de ses cheveux. Aussi noir que la nuit, mais parsemé de reflets argentés...

— Tu n'es plus un vampire...

— Whil...

Oh non, il ne l'était plus. Et petit à petit, il sentait son esprit se perdre. Des cornes percèrent son crâne pour devenir comme une couronne sur sa tête. Et dans son dos, de grandes ailes se déployèrent bien malgré lui.

« Tu as faim d'elle. Ne serait-ce pas merveilleux d'entendre ses cris ? », sembla lui murmurer une voix près de lui. Il secoua un instant la tête, cherchant à résister à ce nouvel instinct venu lentement s'emparer de son esprit.

« Elle besoin d'un mâle, elle est à toi »

A présent, la délicatesse lui parut stupide. Whil n'avait besoin que d'une chose. Qu'il soit en elle. Et de son côté, ce désir lui tapait dans tout le corps, le poussant à enfin sortir son sexe bien plus imposant que les secondes précédentes.

— Je ne veux pas te faire de mal, se stoppa-t-il soudain.

Mais Whil ne partageait pas cette inquiétude.

— Fais-moi mal. J'ai besoin de toi.

Si le Destin les avait lié l'un à l'autre, cela signifiait qu'ils se correspondraient. Et quoi de mieux pour un Lilithu de posséder une créature sylvestre dont les instincts seraient plus lubriques que les siens et les périodes de chaleurs un festin occasionnel ?

Mais au moment d'enfin écouter ses exigences, un bruit sourd retentit du ciel. Une lumière vive traversa la pièce et l'instant d'après, Stanislav se trouvait à terre. Il venait de céder à ses instincts. Et si sa transformation en Lilithu était en transition, malgré la disparition du vampire en lui, il n'était plus question pour Stanislav de réfléchir.

Son instinct lui criait qu'on venait de l'empêcher d'assouvir ses besoins les plus primaires et de le priver de satisfaire sa femelle. Tout se troubla autour de lui.

L'instant d'après, la foudre s'abattait.

Au rythme de la nuit 2 - Dansons la CarmagnoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant