Chapitre 24

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Kidnappée sous ses yeux par sa tante, Whil ne fit pas attention à lui en partant de la pièce. Appréciait-elle à ce point parler de science et d'histoire ?

Nalphas lui tapota l'épaule, comme pour compatir. Mais en vérité, ce fut pour une bien autre raison. Sa main enserrait son épaule et son regard en disant long sur quelques manigances.

— Alors, comment c'était ?

— De quoi parles-tu ?

— Ne joue pas les innocents. Surtout avec moi. Les vampires ne sont pas dénués de libido, et la tienne était assez explosive à une époque. Alors j'imagine bien qu'avec ta promise...

— Garde ton imagination pour toi. Je n'ai rien fais.

Pas encore. Mais Whil s'ouvrait à lui. Lentement, certes – quoi que la nuit de son Eclosion avait supposé le contraire – mais ça se faisait. Elle doutait de la Ronde et de son père. Et avoir compatis à ses inquiétudes avaient sans doute aidé.

Bientôt, peut-être plus tôt qu'il ne l'espérait, elle et lui pourraient être plus proches. Se toucher, s'enlacer, s'aimer fièrement et ouvertement. Avoir une véritable relation. Plus il était à son contact, plus l'impression de la connaitre l'envahissait. Sans même lui demander quoique ce soit, il savait. Il comprenait.

Un seul regard sur elle suffisait à se rendre compte de sa solitude dès qu'il s'en détournait.

Il la voulait près de lui, et si son état de vampire amenuisait certaines de ses émotions, certains de ses ressentiments, il pouvait sentir monter en lui de nouveaux instincts. Protection et possessivité, avidité...

— Elle est vierge, confia-t-il alors à son cousin.

Ce dernier s'écarta aussitôt pour lui faire face, le saisissant aux bras.

— Serait-ce une mauvaise plaisanterie ?

— Non. Elle est timide et assez craintive, s'embarrassant simplement de me tenir la main.

— Mais c'est... Stanislav, je ne voudrais pas te rappeler l'évidence même de la gravité de la chose. Tu sais que je respecte le consentement et tout, mais tu es un Lilithu. Tu redeviens un Lilithu. Inutile de te montrer mon matos pour que tu te fasses une idée de ce que notre espèce est. Nous sommes lubriques, insatiables et violents. Sauvage.

Pour certains humains, la sauvagerie dans un ébat avait un quelque chose de l'aventurier, du plaisant. Une expérience plus que satisfaisante. Mais avec un Lilithu...

Se nourrissant de sang tout en vampirisant l'énergie sexuel de ses partenaires, on pouvait en déduire assez facilement la voracité de l'espèce qui, en dehors d'un accouplement dévorait la viande de plusieurs bêtes si ses parties de jambes en l'air ne l'avaient pas rassasiés. Les griffures n'étaient pas les pires douleurs qu'un Lilithu pouvait infliger malgré lui.

Morsures, griffures, strangulations, tout était bon pour maitriser sa proie, s'en nourrir.

Et comme le soulignait si délicatement son cousin, le pénis du mâle Lilithu était assez gros et grand. Autrement dit, rien de très agréable pour une petite vierge au fourreau très étroit.

— Ton cœur, et ton corps se réchauffent. Ce ne sera pas très long avant que tu ne deviennes ce que tu es censé être, Stanislav. Et je ne pense pas que tu ais envie de briser ta compagne. Tu dois profiter d'être encore un vampire avec une bite classique pour qu'elle puisse y être habituée.

— Je résisterai, affirmait Stanislav, persuadé de pouvoir maitriser ses pulsions de Lilithu lorsqu'il serait temps. J'irai à son rythme. Je ne veux pas la brusquer.

— Il n'est plus question de ça, mais de survie oserais-je dire.

— Si je la pousse à quoique soit sans que de tout son être elle ne se sente prête, son corps ne sera pas la seule chose pour laquelle je devrais m'inquiéter, Nalphas. Souviens-toi, elle a été élevée comme une humaine. Il y a des choses qu'elle ne comprend pas encore. Et ses propres instincts en font partie.

Seulement Nalphas n'était pas d'accord.

— Le Destin vous a lié, elle endurera, apprendra et comprendra. Elle pardonnera.

— Si le Destin nous a lié, c'est que nous sommes fait pour être liés. Ce qui signifie que je n'ai pas besoin de forcer la chose. Le temps nous aidera à nous accorder au même rythme. 

Au rythme de la nuit 2 - Dansons la CarmagnoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant