Chapitre 2

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S'il y avait bien une chose que Stanislav détestait dans sa condition de vampire, c'était la faiblesse naturelle de son espèce face au Soleil. Sans ce problème mortel, il aurait pu se déplacer librement et à n'importe quel moment.

Allongé dans un lit qu'il ne partageait pas seul, il attendait que le temps passe tandis que Nikita continuait de dormir paisiblement. La femme dont l'élégance n'avait d'égal que la beauté, était vêtue d'une chemisette sombre et transparente qui laissait un aperçu évident sur sa culotte en dentelle et ses seins volumineux. Et dire qu'il s'agissait de sa tante... Le temps assagissait, mais Nikita restait une exception.

Stanislav vivait avec elle depuis des siècles. Avec le temps les deux vampires s'étaient habitués l'un à l'autre. Ils partageaient ensemble leur pauvreté, leur solitude et leur soif. Et le lit, lorsqu'aucun des deux ne voulait céder à l'autre ce matelas dur comme un vampire les aimait. Mais cela ne les réconciliait pas.

Le comportement, la manière d'agir, de réagir même... En vérité, Nikita était loin d'être un idéal de tante. Seulement, elle restait de sa famille. Et le vampire avait un respect profond pour cette valeur. La famille était importante.

Alors, malgré l'état irritable dans laquelle sa tante le mettait presqu'à chaque fois qu'elle parlait, elle demeurait sa tante.

— Stanislav, tu ne dors plus, constatait-elle.

La femme avait ouvert les yeux, observant son neveu. Elle s'assit avec une lenteur sensuelle qui aurait fait succomber n'importe quel mâle, mais certainement pas Stanislav. Sa main se posa sur le visage de l'homme frappé d'insomnie. Un geste presque maternel.

— Tu as fait un cauchemar ?

— Toujours le même.

Le château qui brûlait, son père qui mourrait, les vampires qui attaquaient. Et la Ronde qui apparaissait. Comment oublier toutes ces images ? C'était impossible. S'il fermait les yeux, il pouvait même voir Lizebeth, dans son armure étincelante, pourfendant son père à la manière d'une sauveuse venue délivrer un peuple de l'oppression, alors même que ce peuple se portait bien et qu'il n'y avait jamais eu personne à sauver.

Mais plus il y pensait, plus la fureur de Stanislav grandissait.

Nikita prit les longs cheveux de son neveu dans ses doigts fins, les arrangeant derrière son oreille.

— Tes cheveux sont devenus très longs. Tu veux ressembler à un elfe ?

Il s'empara de la main de sa tante, vexé. Il aimait ses cheveux, leur longueur qui lui arrivait dans le dos. Cela n'avait rien à voir avec ces insociables d'elfes qui restaient enfermés dans leurs forêts.

— Les elfes n'ont pas tous les cheveux longs. C'est simplement une mode chez eux.

— Je n'aime pas ça. Si tu les avais plus court, tu ressemblerais davantage à un homme.

— Je ne suis pas humain. Je suis un mâle appartenant au Téras et ma coupe de cheveux n'a rien à voir avec mon genre ou mon espèce. Je ne te dis pas que tu ressembles à un homme avec tes cheveux coupés courts, alors cesse de venir siffler dans mon oreille.

Nikita ne sembla pas apprécier le ton insultant que prenait Stanislav. Mais le vampire se fichait éperdument de ce qu'elle pouvait penser. Elle ressemblait peut-être à une tentation délicieuse, une pomme juteuse, mais à l'intérieur elle était pourrie. Perfide, prête à tout pour survivre, même à le vendre à Lizebeth si celle-ci décidait de finalement détruire la lignée des héritiers légitimes aux trône de la Royauté.

Au rythme de la nuit 2 - Dansons la CarmagnoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant