Au rythme de la nuit 2 - Dansons la Carmagnole

Chapitre 10

Donc pour résumer, après avoir vu qu'Eglantine était revenue, non pas les mains vides, mais avec l'information menant droit à la créature, il avait été décidé qu'elle devait retourner à la Ronde pour s'entrainer ? Mais à quoi ? Même seule, Lytanax aurait pu vaincre le dragon. Et toutes les deux ensembles, elles étaient encore capable de faire des miracles. Nul besoin de s'entrainer à nouveau !

On voulait sans doute l'obliger à rester de près ou de loin parmi la Ronde...

La dernière fois, elle était rentrée après plusieurs semaines de formation. Seulement la dernière fois elle était en vacance, ou bien en primaire pour remonter à ses premiers entrainements. Autrement dit, lorsque justifier ses absences étaient bien plus faciles qu'à l'université. Et surtout où les cours étaient facilement rattrapables !

Techniquement, ses derniers cours étaient aujourd'hui. Et elle n'aurait que le week-end pour tout réviser avant les examens. Elle n'avait pas de temps à perdre à s'entrainer pour un boulot qu'elle était tout à fait capable d'effectuer sans !

— Je sais que je ne suis pas très intelligente, mais le mieux serait pour l'instant de se soumettre à leurs exigences. Comme ça, tu passes tes examens, on récupère ton diplôme et on se casse dans un autre pays, lui répliqua Lytanax.

Elle semblait avoir réfléchie longuement à ce projet. Mais pas Eglantine. Il était certain qu'accepter enfin la Ronde pour mantra ne leur permettrait pas de les fuir aisément. La Ronde ne se trouvait pas qu'en France, bien qu'elle en ait trouvé ses origines ici.

— Peu importe, dans l'immédiat j'ai besoin de toi.

— Je ne suis pas une guerrière. Je ne peux pas t'aider avec Daniel...

— Tu as des talents que je n'ai pas.

— Comme quoi ?

— La défense, la ruse et la fuite.

Tout disparu.

Eglantine venait de battre des paupières pour se retrouver dans un lieu bien différent de chez elle. Une grande pièce aux murs de pierres et au sol recouvert de tapis. Des nombreuses personnes s'entrainaient, les bruits de chutes, de coups mais aussi de cris de guerre s'élevaient et résonnaient dans l'immense salle d'entrainement de la Ronde.

Elle savait exactement où elle se trouvait. Sous le Sacré-Cœur, à Paris. Elle avait passé tellement de temps ici qu'il était impossible pour elle d'oublier.

— Lytanax, je suis là.

Et le temps qu'Eglantine se retourne, elle se contenta d'esquiver un coup qui aurait pu lui faire très mal. Un bout de bois passa au-dessus d'elle tandis qu'elle se courbait en arrière, finissant avec souplesse pour une figure de pont avant de lever au-dessus d'elle ses jambes l'une après l'autre afin de revenir debout. Les cours de gymnastiques, obligatoires durant son enfance jusqu'au lycée, faisaient encore effet.

Elle put faire face à Daniel. Il parut surpris avant de comprendre, ce qui le rendit furieux.

— Tu triches ! Tu n'es plus Lytanax.

Et totalement paniquée, Eglantine évalua rapidement son environnement pour simplement déguerpir en... fonçant droit sur l'homme. Un peu déstabilisé par cette décision, il ne sut quoi faire de son bout de bois et Eglantine pu facilement passer en dessous et fuir vers la porte de sortie, malheureusement gardée par un homme immense, une montagne ambulante qui aurait pu s'y méprendre avec un Lycan alors qu'il n'était qu'un humain.

Son cœur battait la chamade. Entre Daniel qui voulait reprendre le combat et ce rugbyman lui bloquant la porte de sortie...

La porte s'ouvrit. Un homme entrait. Ses vêtements, peu adaptés pour un entrainement, se simplifiaient d'une chemise et d'un pantalon de costume. Il avait fait cirer ses mocassins. Les cheveux sombres – quoiqu'un peu grisés sur les côtés – plaqués en arrière, il tenait son gilet sur son bras, sa main dans la poche. Cosme Trépas avait tout d'un élégant chef d'entreprise. Ambitieux, charismatique et sans pitié, le minimum pour diriger une guerre contre le Téras. Son fils, Daniel, était bien trop impulsif pour faire suite à ce projet, raison pour laquelle il formait d'autres personnes en plus de son garçon.