Chapitre 20

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Les Lilithus se nourrissaient de sang. Et si celui que lui servait Babylas était d'une qualité excellente, il avait goûté à bien meilleur... Le sang de son hybride.

Accompagné de quelques fruits dont les Lilithus pouvaient se rassasier par gourmandise, Babylas se délecta de la fringale improvisée. Elle parlait de tant de chose, donnait tant d'anecdote sur ce qu'il avait raté depuis son départ. De Nalphas, son fils, qui était revenu avec un autre mâle pour compagnon. Les préférences homosexuels de l'homme n'étaient pas une nouveauté. Le Téras se composait de toutes sortes d'attirances. Mais Nalphas avait eu l'habitude de batifoler. La vraie nouveauté était qu'il se satisfaisait à présent d'un seul compagnon.

Puis elle parla de son mari, paix à son âme, avant de finalement en venir à un sujet si souvent abordé dans les conversations. Celui de leur Reine Lilith. La première des Lilithus. Il lui arrivait de s'éclipser pour se rendre sur la terre des Hommes avant de revenir auprès des siens.

— Elle a encore disparu, pas plus tard qu'hier ! Te rends-tu compte ?

Stanislav ne l'avait rencontré qu'une fois. Une femme imposante et magnifique, mais très intimidante lorsqu'elle était furieuse. Une mère ayant perdu la plupart de ses enfants à cause des Idoles.

Les Idoles étaient la raison pour laquelle de nombreuses créatures du Téras avaient fui sur la terre des Hommes. Le « Nouveau Monde » en quelque sorte. Terre de promesses loin de la tyrannie d'une espèce arrogante et puissante.

Mais les Idoles avaient fini par également envahir cet autre monde.

Stanislav avait beau parler du beau temps, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Pour Eglantine et Lytanax.

— Et ton trône ? se renseigna Babylas.

— J'avais un plan. Et j'ai rencontré ma lilītu.

— Si elle est bien celle que tu prétends, ça m'étonnerait que ta vengeance la dérange. Récupérer ta couronne et ton royaume, détruire ces immondices d'humains... Elle souhaiterait même t'y aider. Vous n'êtes plus deux individus mais deux faces d'une même pièce.

— Elle est de la Ronde.

Aussitôt, Babylas siffla son mécontentement. Le son était différent de celui produit pas les vampires. Celui d'un Lilithus avait de quoi faire vibrer le verre, et concurrencer le souffle du vent.

La Ronde avait tué sa mère, la petite sœur de Babylas. Elle haïssait d'autant plus la Ronde. Mais celle qu'elle détestait par-dessus tout était le père de Stanislav.

— Elle n'a pas encore passé l'Eclosion. Elle n'a pas pu participer à cet attentat.

La nouvelle apaisa Babylas. La femme avait dû penser que la douce Eglantine s'était retrouvée, en tant qu'Immortelle, à combattre avec la Ronde.

— Il est tout de même étrange qu'une Amazone combatte avec la Ronde. Ces humains veulent anéantir le Téras.

— Son père est un membre très important de l'organisation. Un Seward.

Le vampire en savait suffisamment sur la Ronde pour connaitre le titre « Seward ». Un nom nouveau qui remplaçait toute l'identité d'un individu. Un titre honorifique offert au Docteur le plus investit et efficace de la Ronde.

— Si c'est le cas, alors ta lilītu n'est absolument pas à moitié humaine. Un membre aussi fanatique ne coucherait jamais avec une femelle du Téras. Pas même pour une expérience. Ce serait, à ses yeux, comme baiser avec une truie. Il en tomberait encore moins amoureux. Ce genre d'énergumène sont impossible à faire sortir de leur mission. D'ailleurs, si cette femelle que tu nous as amené est également fanatisée, je sais que ce sera dur à entendre, mais il vaudra mieux l'éliminer.

Au rythme de la nuit 2 - Dansons la CarmagnoleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant