Douceur du miel et effluve d'un délicat parfum fleuri. Lèvres toujours entrouvertes, haletante à chaque instant et les mouvements réguliers d'une poitrine fermement maitrisée au souffle bien moins serein. Un corps des plus charmeurs, aux formes superbes qui voulaient prouver que la perfection se trouvait partout. Eglantine était un fantasme ambulant, celle qui, d'un simple regard, avait su ranimer son cœur éteint.
Il posa sa main contre sa poitrine, contre ce cœur revenant à la vie. Le sang Lilithu voulait reprendre le dessus sur tout. Ses instincts, son apparence, ses capacités... Tout.
Les yeux fermés, les yeux ouverts, il ne voyait que cette image. Celle d'une créature effrayée mais également douée d'une certaine assurance qu'elle semblait vouloir à tout prix cacher au fond d'elle. Pourtant, la musculature de la femme, même sans tomber dans des extrêmes, visibles notamment chez les ogresses, donnait un aperçu des capacités de cette guerrière.
Elle travaillait pour la Ronde, et il avait du mal à l'imaginer derrière un bureau ou des tubes à essai. Pas avec son apparence. Pas avec son aura. Pas après l'avoir abordé dans un bar à monstre. La peur qui l'enveloppait comme une seconde peau aurait pu le convaincre du contraire. Et d'après son nom, il la connaissait aussi sous une autre réputation à présent. Celle de la fille de Seward.
S'il n'avait jamais cru que ce monstre ait eu une fille, notamment parce qu'il n'avait jamais entendu parler d'une Madame Seward, Eglantine s'avérait être de son engeance.
Malgré ça, il ne la craignait pas. Pas plus qu'il ne ressentait d'animosité ou de souhait de se venger à son encontre. Il voulait détruire la Ronde, récupérer son royaume, mais Eglantine... Elle était en dehors de tout ça pour lui. L'imaginer en train de le manipuler l'amusait presque alors que tout en lui la reconnaissait en tant que sa femelle. Sa femme. Sa Reine. On pouvait tromper un esprit, mais jamais le cœur d'un vampire.
Un sourire lui échappa. Il aurait tant voulu la voir ici et maintenant, l'interroger sur qui elle était, sur ce qu'elle était. Son passé ? Ses désirs ? Ses rêves...
Il aurait tout fait pour mieux la connaitre, elle dont les yeux avaient su éveiller en lui une nature abandonnée bien avant sa naissance, des sensations encore inconnues jusqu'à présent. Des instincts qui seraient sans doute peu appréciés par les humains.
Mais Eglantine n'était pas là.
Le Destin était censé les guider vers un compagnon de vie parfait pour eux, une créature presque faite sur mesure pour correspondre à leurs désirs tant elle se rapprocherait de ce qu'ils avaient toujours souhaité jusque dans leurs inconscients.
Il avait cru... À dire vrai, Stanislav ne savait plus vraiment ce qu'il avait cru.
Depuis son enfance, le sort était contre lui. Il avait perdu son père, sa mère et sa couronne. Il avait perdu son royaume et sa noblesse. Il avait tout perdu. Les Saeva lui avaient tout pris. La Ronde aussi. Et encore aujourd'hui, la Fortune s'acharnait sur son existence déjà bien misérable. Elle lui envoyait une tentatrice cruelle à la personnalité attachante. Une créature enchanteresse, énigmatique et qui avait éveillé en lui l'instinct de protection. Elle l'avait trompé. La jeune femme qu'il avait cru être sa destinée était en vérité son ennemi.
Eglantine Seward était une humaine, membre de la Ronde. Elle était de ceux qui l'avait trainé plus bas que terre, qui avait souillé son nom. Stanislav se sentait trahi. Il était furieux.
Il y avait pourtant une chose qui nourrissait encore davantage sa rage. Ce sentiment pesant qui faisait battre son cœur. Il se sentait toujours aussi irrésistiblement attiré par Eglantine, ses pensées pures envers cette créature de rêve devenant de plus en plus obscènes à mesure que le désir de la retrouver et de la garder près de lui s'emparait de son être.
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Au rythme de la nuit 2 - Dansons la Carmagnole
Fantasy*La lecture du tome 1 n'est pas nécessaire pour lire ce tome puisque les protagonistes sont différents. Néanmoins, les tomes suivent une chronologie. Donc le tome 2 se déroule après le tome 1. Bonne lecture.* Il existe des danses plus dangereuses qu...