26. Confrontation

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Aliénor

Je ne m'attendais à ce que ce soit elle qui rentre. Madame Hugnot. Toujours aussi stricte et distinguée. Toujours son rictus méprisant et supérieur.

Rien en elle ne va avec le décor de ma petite cellule. Elle n'a rien à faire ici.

Je remarque immédiatement le fouet qu'elle tient fermement en main.

Cela me perturbe. Non parce que j'ai peur. La torture physique m'impressionne bien moins que la torture psychologique. Non, je suis perturbée, car je suis étonnée qu'il choisisse maintenant de faire intervenir cette variante dans la torture qu'il m'inflige.

Je suis presque persuadée qu'il a pour but de m'amener au bord de la folie en me privant de ce dont toute humain a besoin, hormis manger.

Il me prive de repaire, m'empêchant de savoir depuis combien de temps, je suis ici, augmentant mon stress et mon anxiété.

Il me prive d'un sommeil réparateur. Le froid, la lumière, le mauvais couchage me permet tout juste de pouvoir dormir. Pour autant, je suis de plus en plus fébrile et épuisée, ne pouvant pas réellement récupérer.

Il me prive de lien social. Beaucoup ne s'en rendent pas compte, tout simplement parce qu'ils n'ont jamais été isolés de force. Mais ce n'est pas pour rien que l'on dit que l'humain est un animal social. Privé un être humain de tout contact et sa santé mentale sans retrouvera grandement touchée. Dans les cas les plus graves, cela peut mener à la folie et à la mort.

Pour moi, la solitude n'est pas aussi dangereuse que pour d'autres. Cela fait bien longtemps que je ne côtoie plus grand monde. Mais je sais que ça me pèse tout de même.

Pourtant, bien que la présence de la gouvernante soit loin de mettre agréable, c'est une présence humaine. Cela va d'une façon sûrement un peu perverse me permettre de diminuer mon stress lié à la solitude.

Voilà pourquoi je ne comprends pas sa présence.

Alors que je me lève pour lui faire face, un homme rentre à son tour dans cette minuscule cellule. Sa présence imposante emplie la pièce.

Bien plus que son patron, le nouvel arrivant à tous du gangster. Quiconque le croiserait dans la rue aurait envie de changer de trottoir.

Mais plus que son physique impressionnant, c'est son regard qui me rebute. Un regard torve, presque pervers. Un regard qui se pose sur moi et me détaille comme si je n'étais pas humaine, mais plutôt un joué attrayant.

La seule chose qui parvient à me rassurer à son propos, c'est que je connais les règles de son patron. Je sais qu'il ne pourra en aucune façon faire autre chose de pire que me torturer. Jamais, il ne pourra poser ses sales mains lascives sur moi, s'il souhaite rester entier et vivant.

Non, dans cette pièce, ce n'est étonnement pas lui le danger. Le danger, c'est cette femme aigrie crachant toute sa haine dans un rictus et affichant un air victorieux :

- Bonjour, très chère, commence-t-elle d'une voix doucereuse, appréciant chaque instant. Il est bien satisfaisant de voir que tu es enfin à ta place. Là où tu aurais dû être depuis longtemps.

Je lui souris. Étonnement, pour le moment, je ne ressens aucune rage, aucune colère. J'ai davantage l'impression de me réveiller d'un long sommeil et une envie soudaine de jouer me prend.

Je ne ressens pour elle ni colère ni peur et je compte bien lui montrer :

- Bonjour Sylvie, frondonnè-je. Je vois que tu as toujours un problème avec ton complexe d'infériorité. Je t'assure que tu pourrais trouver de bons psys qui pourrait t'aider.

Deuxième captivitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant