Antonin
La présence d'Aliénor avait su apaiser ma colère. Si elle n'était pas arrivé, j'aurais sûrement dit des choses que je regretterai. Je l'observe prendre place dans son fauteuil avant d'aller la rejoindre.
En temps normal, je ne me serais pas assis avant mon paternel, mais si je suis plus calme maintenant qu'Aliénor est présente, je suis bien déterminé à prouver à mon père que je suis tout aussi sérieux que lui.
Mon paternel me regarde avec autant d'effarement que d'agacement. Son regard venimeux se pose sur ma femme :
- Depuis quand elle est muette celle là ?
Je prends un silence pour m'empêcher de m'énerver de nouveau. Puis, je prend la parole d'un ton impérieux, il n'est pas question qu'il me coupe :
- Avant tout, je t'assure que si à la fin de mon récit, tu décides pour une putain de raison de t'en prendre à ma femme, je te jure que malgré tout le respect que j'ai pour la famille et pour toi, je la protégerais, même si pour ça je dois m'opposer à toi.
Le choc ce lit sur le visage de mon paternel, mais je ne le laisse pas le temps de répliquer :
- Je commencerais par les évènements les plus récents, la personne qui a volé les documents et la clé USB c'est Sylvie. Elle a volontairement placé des indices pour me mener à Aliénor. Cependant, elle est parvenu à me tromper grâce à mes propres hacker. Il y a plus d'un traître dans cette famille et je compte bien régler ce problème.
- Tu es sûr de ce que tu avances mon fils ? La famille Hugnot nous est fidèle depuis plusieurs siècles. Nous ne pouvons pas remettre leurs loyauté en doute si facilement.
- Voilà pourquoi j'attendais pour te l'annoncer d'avoir toutes les preuves. Mais j'ai ce qui faut pour prouver qu'elle a bien manigancer pour piéger ma femme. Et aussi les preuves qu'elle l'a torturée durant plusieurs semaines sans autorisation.Je vois bien qu'il a du mal à être convaincu, mais cela ne m'inquiète pas. Ma rationalité me vient de mon père. Quand je lui montrerai toutes mes preuves, il ne doutera plus. Ce qui m'inquiète plus c'est qu'il ne l'a punisse pas à la juste mesure en prenant en compte le long service de sa famille.
Sylvie jouera sans aucun doute la carte de la loyauté qui la poussé à nous montrer le vrai visage de ma femme. Comme aucun document n'a réellement fuité et que mon père considère Aliénor comme un simple util pour atteindre son père, il pourrait parfaitement être suffisamment de sont côté pour m'empêcher de la détruire complètement.
- Nous en reparlerons quand tu me montreras les preuves, réplique-t-il implaquable. Car je doute que c'est ce qui explique ton refus d'emmener cette femme à ses parents.
- En effet, mais je voulais m'assurer que tu saches qu'Aliénor est totalement innocente de tous ce qu'on l'a accusée.
- Fils, dépêche !La patience déjà limité de mon paternel arrivé à sa fin. Pourtant, je refuse de me plier à son rythme. Pour une fois, il va devoir m'écouter.
Malgré tous ce qu'elle a subi par ma faute, Aliénor m'a fait confiance et me demande de raconter son histoire à mon père.
En restant confortablement installé dans mon fauteuil, je fait signe à mon père de s'assoir. Son regard menacant ne me perturbe pas, je patiente.
Depuis, qu'Aliénor est arrivé j'ai pris le contrôle de la situation. Mon père en est conscient. Il n'apprécie pas mais il finit par s'asseoir.
Une chose à s'avoir sur mon père ; il n'aime pas ne pas être celui qui a le contrôle, mais il aime encore moins être dans l'ignorance. Et il ne connait assez pour savoir que ce que je vais lui dire, il doit le savoir.
Quand il est installé, je reprends la parole.
- Rochambeau c'est foutu de ta gueule.
Mon annonce le fait à peine assiller, mais j'aperçois son regard meurtrié à l'encontre d'Aliénor qui se replie dans son fauteuil. Sans réfléchir je pose doucement ma main sur son frêle bras.
- Aliénor est une victime, garde ta fureur pour les vrais coupables.
- Cesse ça, m'ordonne froidement mon père. Et explique moi.
- Quand Rochambeau a commencé à s'imaginer faire alliance avec nous, il a tout de suite compris qu'il aurait un avantage s'il proposait une fille en mariage. Les traditions de notre famille sont bien connues. Mais il connaissait également le fait que l'on avait aussi peu de pitié pour les femmes que pour les hommes si l'on nous trahi...
- Nous avons vérifié par trois fois, me coupe sèchement mon père. Cette femme est bien la fille de Rochambeau.
- Mais pas de sa femme, repliquè-je simplement.J'aperçois le froncement de sourcils de mon paternel avant qu'il regarde avec attention Aliénor qui se mit à trembler sous ma main. J'essaie de l'appaiser en faisant de petit cercle avec mon pouce sur sa peau douce.
Mais je ne lui lance pas de regard. Mon combat actuel est avec mon paternel.
- C'est donc la bâtarde de Rochambeau, crache-t-il faisant sursauter Aliénor.
- Ne parle pas comme ça d'elle, aboyè-je fermement. Elle est bien plus une victime que nous dans cette histoire.Mon père me foudroie de son sombre regard mais me laisse continuer.
- Deux ans avant de nous proposer une alliance, il est allé récupérer Aliénor, m'arrachant à ses grands parents pour la former à devenir mon épouse. Ce putain de lâche à torturé Aliénor de ces douzes ans jusqu'au mariage pour essayer de la façonner. Sa mégère c'est vengé de l'infidélité de son mari en participant à cœur joie aux tortures. Aliénor n'a pas eu d'autres choix que de leurs obéir.
À l'évocation de son passé, Aliénor pose une main sur celle que j'ai posé sur son bras. Elle la serre avec force.
- Et qu'est-ce qui nous dit qu'elle n'est pas encore sous leur influence ?
- De ce que j'en sais viens que je me sois comporté comme le dernier des connards avec elle. Elle préfère vivre ici qu'avec eux. Ils n'ont jamais réussi à avoir sa loyauté.Mon père s'enfonce davantage dans son fauteuil, observant Aliénor d'un œil. Bien que je puisse sentir la peur qui tenaille ma pauvre femme, elle soutient son regard. Je ne peux qu'admirer ce brin de jeune femme suffisamment forte pour tenir tête à mon père que même moi je crains d'affronter.
C'est une femme bien plus forte qu'elle en a l'air.
- Permet-moi de douter. Après sept ans de lavage de cerveau même les plus forts et expérimenté des hommes aurait craqué. Alors une enfant...
- Rochambeau sont des criminels en col blanc, ils ne connaissent personne qui sache faire de vrai lavage de cerveau. Je peux t'assurer que si elle en a sûrement encore peur, elle n'est pas de leur côté. Elle souhaite plutôt fuir loin d'eux.Soudain, la main d'Aliénor me lâche. Je tourne mon regard vers elle et la vois en train d'écrire quelque chose sur son portable. Son comportement intrigue mon paternel mais il se contente de l'observer jusqu'à ce qu'elle lui tende son portable.
C'est à mon tour d'être frustré. Je ne peux que regarder mon paternel lire sans savoir ce qu'elle lui a écrit. Je le vois lui lancé un regard dubitatif avant de lui retendre son portable que j'attrape au passage.
"Je comprends vos doutes, je ne vous dirais être totalement libéré de leur influence. Cependant, sachez que malgré tout les sévices que j'ai reçu je ne leur est jamais été loyale. Mais si cela peut vous aider à me croire, je peux vous révéler ce que j'ai pu entendre. Je ne faisais pas partie de leur confidence, mais quand ils ne me battaient pas, que je n'étais pas enfermé, je leur servait de bonne et je n'étais guère plus considéré qu'un meuble. J'ai entendu des choses que je n'aurais pas dû entendre."
Mon sang boue. La haine que j'éprouve pour les Rochambeau ce fait de plus en plus forte . Je sais que ce qu'elle a vécu là bas est suffisamment horrible pour qu'elle ai mieux supporter que beaucoup son enfermement ici. Mais même dans ses journaux, elle n'a jamais été aussi explicite qu'en ce moment.
L'imaginer battue, enfermé et obligé de supporter leur caprices ne semble à présent intolérable.
- Que pourrais tu me dire qui soit intéressant ?
Bien que le ton méprisant de mon paternel m'agace, je rends son portable à Aliénor.
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Deuxième captivité
DiversosAliénor : Un mariage. Cela ne signifie pas grand-chose pour moi. Finalement, je passe juste d'une captivité à une autre. Je ne la crains pas vraiment. J'ai eu des années pour m'y préparer. Une seule question reste : cette nouvelle vie peut-elle êtr...