5.Toilette

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Aliénor

Enfin seule. Cela fait bien longtemps que, pour moi, la solitude est un soulagement. La solitude me permet de savoir que personne ne peut me faire de mal. La solitude me permet de remettre mes idées en place. De réfléchir, de me calmer.

Assise sur le lit, les mains désinfectées et bandées, je me mets à observer ma nouvelle chambre. C'est une ancienne chambre de bonne sous comble. Je l'ai compris avant même d'y entrer.

Cependant, la chambre en elle-même me plaît. Comparée à celle que j'avais avant, elle est bien plus grande et entretenue.

La tête du lit se trouve sous une petite lucarne qui donne sur l'immense parc. Dans la nuit, je ne vois pas grand-chose, mais je ne doute pas que de jour la vue est magnifique.

Juste derrière la table de nuit ancienne, se trouve un tout aussi ancien bureau. Ce côté ancien a un charme qui me rappelle la ferme de mes grands-parents.

Cet instant de nostalgie me serre le cœur. Je n'ai pas eu de nouvelles d'eux depuis que l'on m'a ramenée dans le duplex.

" Qui se soucie de ces gueux ? " Fut la seule réponse que je recevais quand je me risquais à demander. Sept ans, c'est long. M'ont-ils oubliée ?

Secouant la tête pour chasser la morosité, je saute du lit aussi bien que ma lourde robe me le permet. Une bonne douche est plus que nécessaire.

Il avait fallu plus de trois pour faire de moi cette femme superficielle. Femme qui n'est pas moi. Je ne me reconnais plus dans les reflets que me renvoient les miroirs et vitres.

J'ouvre l'armoire qui est dans le même jus que le reste du mobilier et j'ai la joie d'y trouver quelques habits. Rien d'extravagant. Quelques tee-shirts unicolores, deux pantalons de survêtement, quelques leggings et un vieux pyjama informe.

Cela me convient bien plus que la lourde et riche robe qui m'empêche de respirer. J'attrape le pyjama et ne voyant pas de serviette ou d'affaires de toilette, je sors de la chambre.

Sans même allumer la lumière du couloir, je file vers la porte que m'a désignée mon nouveau tortionnaire comme étant la salle d'eau.

Comme il me l'a dit, c'est bien une salle de bain collective. En rentrant, à gauche se trouve quatre portes donnant sur des toilettes. À droite, seulement trois portes donnant sur des douches. Et sur le mur du fond, trois grands lavabos.

Tout comme ma chambre, la pièce semble avoir été rénovée, il y a quelques années, offrant un savant mélange de modernité et d'anciens.

Me dirigeant vers les placards sous les éviers, je suis soulagé d'y découvrir tout ce qu'il me faut pour me laver.

Après mettre équipée d'un peigne et de deux serviettes, je m'enferme dans ''un des cabines de douche. Je n'ai pas vu de trace de présence à cet étage, mais mon guide m'a dit que je devais partager la salle d'eau.

Comme je l'ai dit, je n'ai n'y vu de lumière sous les portes, ni entendu de bruit. Rien qui puisse me faire penser que je puisse avoir de la compréhension. Mais l'on n'est jamais trop prudent.

Les cabines de douche sont étonnement vaste. Je n'ai pas de mal à installer mes affaires sans crainte qu'elles puissent être éclaboussées.

Puis vient l'heure de mon grand combat. Comment me débarrasser de cette robe qui avait nécessité trois stylistes pour m'y emprisonner.

J'imagine bien que normalement une mariée pouvait recevoir l'aide de son mari pour se dévêtir. Ce n'est pas mon cas.

Il me faut une dizaine de minutes pour comprendre que je ne trouverai pas de fermeture éclair, mais que je vais par, je ne sais quel miracle, devoir défaire mon corsage.

Deuxième captivitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant