6.Une femme singulière

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Antonin

Je repose ma tasse de café à côté du journal. Un coup d'œil à l'horloge m'indique qu'il est huit heures. L'heure parfaite pour aller lever ma très chère épouse.

Je ne doute pas qu'elle a aussi bien dormi que moi. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Non que cela ne me dérange. Mon éducation m'a habitué à rester imperturbable en toute circonstance et ceux pour bien plus grave qu'une simple nuit blanche.

Je ne pense pas que mon épouse puisse en dire autant. Et quand bien même, elle a fini par fermer l'œil, je doute qu'il soit dans ses habitudes de se lever aussi tôt.

Je me trouve tout de même clément. J'aurais pu la lever en même temps que mon réveil habituel aux aurores. Huit heures, c'est presque une grasse matinée.

Sans frapper, j'entre dans sa nouvelle chambre. Le velux au plafond éclaire joliment la pièce. Je n'aurais peut-être dû lui donner l'une des chambres pas rénovées. Le plafond de cette chambre est quasiment entièrement fait de verre donnant une très belle vue sur les étoiles la nuit.

Le jour, cela cré un magnifique puits de lumière éclairant le lit. Un lit vide.

Je me fige. Elle sait vraiment comment me surprendre. Devant la petite lucarne, elle observe le parc avec un regard plein d'émerveillement.

M'entendant entrer, elle se retourne doucement avant de me saluer timidement de sa douce voix. Je suis totalement déstabilisé devant une telle vision.

La femme que j'ai en face de moi en cet instant n'a rien à voir avec la poupée superficielle que j'avais rencontrée hier.

Je sais déjà que le maquillage peu changer une personne et la rendre méconnaissable. Il y a bien trop de ces femmes qui pensent s'embellir en changeant leur visage grâce à un e lourde couche de produit. Mais je ne pense pas m'être rendu compte à quel point cela est vrai. Du moins jusqu'à ce jour.

Chez cette femme, cela est d'autant plus vrai. Son visage a perdu sa maturité, il n'y a plus rien de provocateur ou de sexy. Il est bien plus doux, chaleureux, presque innocent.

Je remarque des petites taches de rousseur qui adoucissent d'autant plus son visage. Elles contrastent avec la teinte presque trop pâle de sa peau. Si délicate.

Il y a une fragilité touchante en elle qui coupe momentanément ma rage. Fragilité accentuée par le tee-shirt blanc trop qui enveloppé corps légèrement trop gracile.

Étonnement, dans sa minceur, je peux percevoir ses jolies formes presque mieux en valeur dans ce survêtement et ce tee-shirt trop large que dans la robe de styliste qui les accentuait artificiellement.

Il n'y a plus qu'une certitude dans ma tête en ce moment. Elle est magnifique. Oh, elle n'est pas un canon de beauté que l'on voit dans les magazines. Je ne doute pas que beaucoup sont passés à côté d'elle sans voir sa beauté. Mais pour moi, c'est la plus belle femme qui m'ait été donnée de voir.

Devant mon long silence, elle relève la tête avec une forme de crainte. Cela m'agace aussitôt, pourquoi a-t-elle peur de moi ? Puis, je me rappelle. C'est ce que je veux qu'elle ressente en me voyant !

Pourtant, quand mon regard se plonge dans le sien, je voudrais qu'il en soit autrement. Ses yeux ont perdu leur bleu terne pour révéler la plus belle couleur que je n'ai jamais dans un regard.

Ce serait un crime de dire que ses yeux sont marrons. Cela ne révèle pas la beauté de ses iris. Autour de ces pupilles se dispute du vert foncé et du doré avant que le brun gagne la bataille en se rapprochant du fin trait qui entoure ses iris.

Deuxième captivitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant