40.confrontation

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Aliénor

Cela fait près d'un mois que je me suis réveillée. Un mois durant lequel mes peurs se sont atténuer. J'arrive de plus en plus à contrôler mes angoisses. Mais je n'arrive toujours pas à parler.

Mon psy m'assure qu'il ne faut pas forcer les choses, qu'il faut d'abord que je me sente suffisamment en sécurité. Que si je me mettais trop de pression, cela aurait l'effet inverse.

Mais je faisais des progrès. À présent, je pouvais passer du temps loin d'Antonin sans faire de crise d'angoisse. Aussi paradoxal que ce soit je me sentais toujours en sécurité à ses côtés. Bien que parfois le doute me reprenait. S'il avait vraiment demandé à Sylvie de me torturer ? Mais plus le temps passait, plus j'étais sûre que ce n'était pas le cas.

Il avait toujours un regard plein de tristesse et de culpabilité quand il me regardait. Il s'était excusé plus de fois qu'il n'en faudrait. Et à présent, il était si prévenant, il prenait plus soin de moi qu'il ne le faudrait.

Je ne sais pas vraiment ce qui se passe en réalité mais une chose est sûre : il sait que je suis innocente et se reproche énormément ce qu'il m'a infliger. Et surtout, il a une rage immense contre Sylvie. Sylvie que je n'ai pas revu depuis mon réveil.

Je ne sais pas pourquoi j'ai autant besoin de la présence d'Antonin pour me sentir bien, en sécurité et totalement moi-même. Je sais que je n'aurai peut-être pas dû lui pardonner aussi vite. J'aurais peut-être dû le craindre. Peut-être devrait-il hanter mes cauchemars comme Sylvie et Patrick.

Pourtant, quand il me rejoignait dans mes songes, il chassait les cauchemars avec tant de facilité. Il changeait mes ténèbres en rêve merveilleux qui me faisait toujours rougir à mon réveil.

Je ne me savais même pas capable de faire de telles rêve. Des rêves où lui et moi finissions nus dans les bras l'un de l'autre.

Cela faisait quelques jours que mes rêves devenaient de plus en plus explicites et osés. Je n'osais même plus regarder Antonin dans les yeux.

Mais je crois qu'il a mal compris mon comportement. Je crois qu'il ne comprend pas que j'ai encore besoin de lui à mes côtés. Et même si je ne comprends pas moi-même ce que je ressens, je sais que je ne me vois pour l'instant pas vivre sans lui.

Mais ce matin, je l'ai évité une fois de trop et il s'est retiré dans son bureau sans plus en sortir. Pour la première fois, il n'est pas venu manger avec moi.

Actuellement, je me trouve dans le jardin. Camille vient tout juste de me laisser pour rentrer chez elle. Je prends donc mon portable et écrit quelques mots rapidement avant de les tendre à Loïc.

Loïc lu rapidement avant de me sourire :

- Bien sûr, si vous voulez parler au patron, il est toujours dans son bureau. Je vais vous accompagner.

Et il partit devant. Il y a deux semaines, Antonin est venu me retrouver en compagnie de Loïc. Je l'ai tout de suite reconnu. On oublie pas facilement son gardien de prison, surtout quand durant un temps il était le seul être vivant que je voyais.

Quand Antonin m'avait demandé si cela me convenait que Loïc devienne mon garde du corps, j'ai vu dans le regard de ce dernier qu'il pensait que j'allais le rejeter. Mais j'ai tout de suite accepté.

Bien sûr, il me rappelle régulièrement mon emprisonnement mais je ne l'ai jamais vu comme une mauvaise personne. Bien qu'il n'ai jamais rien dit, il ne m'a jamais lancer un mauvais regard. Quand c'était lui qui apportait mes repas, c'était toujours des plateaux complets, sans rien qui manquait, sans cracha ou autre chose.

Deuxième captivitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant