43.rougissante

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Antonin

Aliénor rougit vivement détournant le regard. Elle se concentre frénétiquement sur son portable, je retrouve son côté fuyant qu'elle présente avec moi ces derniers jours. Mais si cela m'a fait angoissé jusqu'à présent, je pensais qu'elle avait finalement décidé que j'étais l'auteur de ses malheurs, pris conscience que son mutisme était en grande partie de ma responsabilité. Bien que je n'en ai aucun droit, j'ai pris peur qu'elle veuille partir loin de moi.

Mais à présent, son comportement me paraît avoir une toute autre origine. La gêne que je lis dans ses yeux n'a rien d'innocent. Je retiens un sourire et attents patiemment qu'elle me montre son écran.

"Je te remercie grandement pour ta protection. Mais je vais faire ce que me demande ton père. Il faut maintenant que je te laisse, tu as sûrement beaucoup de chose à faire. J'écrirai rapidement tous ce qui me revient des conversations de monsieur Rochambeau"

La bonne humeur vasille à l'évocation de son putain d'enculé. Mon envie de le tuer reviens me titiller. Mais je l'ignore et ne bouge pas. Moi agenouillé devant elle, elle ne peut plus me fuir.

Elle essaie quand même de se lever pour me faire bouger, mais je continue à la regarder en souriant sans bouger d'une pouce. Si elle veut vraiment me fuir, elle devra me pousser. Je sais qu'elle n'oserait pas.

Elle reprend son portable et tape à toute vitesse de plus en plus rouge.

" Tu as quelque chose à me demander ?"

Je retiens un sourire amusé. Je ne sais pourquoi elle est dans cette état mais je m'en orgueillis que se soit par ma faute.

- Je doute que tu sois passé la par simple coïncidence, surtout vous la façon de tu aimes me fuir ces derniers jours. Je ne pense donc pas faire erreur en affirmant que c'est toi qui avait quelque chose à me dire.

Aliénor s'enfonce dans son fauteuil me lançant un regard mauvais qui disparue bien vite pour laisser place à la gêne. Elle prend son portable en hésitant. Me lance un nouveau regard. Un regard vers la porte. Puis elle saisit sont portable d'un geste déterminer.

"Tu as raison, j'étais venue te dire une truc. Je voulais te dire que ce n'est pas de ta faute si je t'évite. J'apprécie beaucoup ta compagnie et même si c'est dernier jour je te le rends, je suis sûrement égoïste et j'aimerais que tu comprennes que même s'il ne paraît pas j'aime manger avec toi."

Son message me fait plus de bien que je ne l'aurais imaginé. Je sens une tension logé sans que je le sache dans mon cœur disparaître.

Si j'étais quelqu'un de bien, je la laisserai filer. Elle m'a dit ce que je voulais entendre et elle semble avoir une envie de me fuire irrésistible.

Mais je ne suis pas quelqu'un de bien et j'ai parfaitement le droit de me venger de tout ce stress. Alors je me bouge pas, et je lui fais le plus beau de mes sourires.

Contrainte de rester dans son fauteuil, Aliénor rougit de plus belle. Elle est si belle assis ainsi, toute gênée, presque dans mes bras.

- Cela me rassure, Aliénor, lui dis-je avec toute sincérité. Il est vrai que je commençais à penser que vous me tenez pour responsable des horreurs que vous avez subi. Et tu n'aurais pas tort. C'est pour cela que je voulais te laisser de la place. Sache que si un jour c'est le cas, il suffira de me demander et je respecterai ta volonté.

Ma sincérité touche son cœur et bien qu'elle soit toujours rougissante, elle plonge son regard dans le mien. J'y trouve t'en de compréhension, de gratitude et de bonté que mon cœur de criminel font davantage pour elle.

"Je t'assure que bien qu'il m'arrive peut-être de douter de toi, jamais je t'ai tenu comme unique responsable. Je sais maintenant que tu n'as jamais voulu que Sylvie me fasse ce qu'elle m'a fait. Je suis certaine que tu respectera mes volontés."

Quand je fini de lire son message, mon regard rejoint le sien. J'aime beaucoup qu'elle écrive qu'elle me faisait confiance, ça gonfle mon égo.

Je lis d'en sont regard une certaine dualité. D'une part, sa bonté naturelle la poussait à vouloir rester pour être sûr que je la crois.

Mais je vois aussi que son envie de partir est toujours présente. Sa gêne se voit dans sa gestuelle.

Mais il n'est pas question de la liberer, maintenant. Je m'amuse bien trop à la voir ainsi :

- Je sais maintenant, et je suis honoré d'avoir ta confiance. Mais dis moi. Si ce n'est pas pour me fuir que tu m'évite, quel pourrait bien être la raison ?

Je prends un air songeur pour appuyer ma question. Elle perd soudaine sont besoin de rester et ce tourne vers la porte, le visage plus rouge que jamais et le souffle plus court.

Je retiens mon sourire. Aliénor, qui m'a toujours parut si innocente, si pur, a de vilains secrets que je compte bien lui estorquer.

- Il y a forcément une raison pour que tu cherches autant à me fuir. Peut-être que je puisse faire quelque chose ?

De plus en plus gênée, Aliénor ouvre la bouche. Dans son affolement, elle essaye de parler. Aucun son ne sort.

Aussitôt une vague de culpabilité me fend le cœur. C'est de ma faute si elle est dans cette état, voilà que je l'oublie et je me joue d'elle.

Alors que je m'apprête à me redresser et à m'excuser. Elle se met à écrire presque rageusement sur son portable.

"Si tu pouvais sortir de mes rêves ça irait bien mieux !"

Déconcerté par ce message, je ne fait rien quand elle se glisse entre moi et son fauteuil avant de fuir de mon bureau.

Moi, je reste seul, toujours à genou devant ce fauteuil vide où flotter encore sa douce fragrance, un grand sourire barrant mon visage.

Je ne suis donc pas le seul à faire de très beaux rêves.

Deuxième captivitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant