La soirée se déroula dans une ambiance joyeuse. Je sais que je ne suis pas complétement à l'aise, mais je fais des efforts et me retiens d'aller m'enfermer dans ma chambre avec un livre. Je me surprends même à apprécier la compagnie des autres. Après le repas, je monte rapidement pour me poser sur le balcon de ma chambre. Un livre à la main et un plaid sur mes jambes, je regarde la nature s'endormir alors que j'ouvre mon bouquin.
L'air frais caresse mes joues, emportant l'agitation de la journée dans le sillage du vent nocturne. La lune est pleine, baignant le monde d'une lumière argentée qui se joue à travers les branches des arbres, créant des ombres dansantes sur les pages de mon livre. C'est presque comme si la réalité se mêlait à la fiction.
Le cri d'une faune nocturne rompt parfois le silence, me rappelant que je ne suis pas seule dans cette forêt suspendue entre le crépuscule et l'aube. Des chauves-souris esquissent des arabesques dans le ciel tandis que lointain, le hululement d'un hibou résonne, tel un vieux sage.
Soudain, un mouvement attire mon attention plus bas dans le jardin. Un renard, dont la fourrure rousse luit sous le clair de lune, se faufile entre les haies gorgées d'ombres. Je retiens mon souffle, observant cette créature et envie sa liberté. L'animal marque un temps d'arrêt, comme s'il sentait mon regard peser sur lui, puis il s'évanouit dans la nuit, aussi soudainement qu'il est apparu.
Un sourire effleure mes lèvres. Je respire profondément, le parfum humide de la terre s'élevant avec la brume de la nuit. Je sens mon cœur ralentir, s'aligner sur le rythme paisible de la nature qui m'entoure. Je vais garder ce sentiment avec moi alors que je plonge à nouveau dans ma lecture, les mots commençant à danser devant mes yeux, m'enveloppant d'une douce torpeur.
La fatigue de la journée, l'apaisement de la nuit et le calme de mon livre, tout concourt à me bercer dans un doux sommeil. Je ferme finalement le roman, rentrant dans la chambre, je referme la porte derrière moi. La fraîcheur des lieux me fait frisonner alors que je me change avant de me glisser sous la couette. Allongée, je regarde le plafond mon cerveau ne cessant de réfléchir. Un petit bruit attire mon attention et je me tourne pour attraper mon portable.
Un message de Katy. J'avais promis de l'appeler pour lui raconter mon emménagement. Je regardai l'heure, 22h. Je décide de l'appeler et appuie sur le symbole d'appel de mon téléphone. Il ne me fallut attendre que quelques minutes avant d'entendre sa voix derrière le combiné.
– Ma petite, tu vas bien ? demanda-t-elle, inquiète.
– Oui, je vais bien. Nous sommes arrivés ce matin avec Louis et je me suis installée.
Je l'entends soupirer derrière le téléphone et je comprends qu'elle est inquiète. Également, qu'un sentiment de culpabilité persiste dans sa voix. Comprenant qu'elle a du mal à me répondre, j'essaie de faire sourire ma voix avant de m'exclamer.
– Si tu savais comme la meute est belle. Nous sommes en pleine nature, les couleurs sont flamboyantes et l'on arrive toujours à voir les montagnes environnantes. Je suis allé faire un tour avec Azrael cet après midi, il m'a fait visiter la meute.
– Oh, c'est bien alors, je suis contente. Est-il gentil avec toi ? Est-ce qu'il y a des tensions ? Là... La guerre est proche ?
Je prends quelques minutes pour répondre et je comprends que c'est la peur de me voir partir loin qui la pousse à me faire changer d'avis afin que je vienne rejoindre mon âme-sœur.
Je décidai de la rassurer. Je ne voulais pas me dire qu'elle était seule, sans personne pour être près d'elle alors qu'elle s'inquiétait pour moi.
– Oui, la guerre est proche, mais nous avons encore un peu de temps et j'ai confiance en Azrael pour gagner, assurai-je.
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Enchaîné à son Destin
WerewolfPour notre espèce, la quête de l'âme sœur est une quête sacrée. C'est un principe immuable - sans notre moitié destinée, nous ne pouvons être entiers. Ainsi, nous consacrons nos vies à rechercher cette part de nous. Choisis par notre déesse la Lune...