Chapitre 16: Rouge sang

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Attention, ce chapitre comporte des passages avec du sang et de la violence. 


Ma bouche est pâteuse. Je tourne légèrement sur moi-même, je n'y parviens pas, ma main droite bloquée par quelque chose qui fait du bruit et résonne dans la pièce. J'essaye d'ouvrir mes yeux, mais ils sont si lourds que l'opération prend nettement plus de temps que prévu.

Lorsque je parviens enfin à les ouvrir, je me rends compte que je suis dans une pièce assez petite. Aucune fenêtre dans cette pièce, le seul moyen d'entrer et de sortir est de passer par la porte actuellement fermée. La seule source de lumière provient d'une veilleuse près de ma position. Heureusement pour moi, la lumière principale n'est pas encore allumée.

Je baisse la tête pour observer autour de moi. Je suis sur un lit une place, et ce qui m'empêche de bouger n'est rien d'autre qu'une menotte longue attachée sur le bord du lit. Je retombe doucement en arrière pour reposer ma tête et essayer de me remémorer ce qu'il c'est passé.

Alors, j'étais tranquillement en train de remettre ma vie en question dans la forêt quand tout à coup un psychopathe est sorti des bois pour m'enlever. Ok super et ben maintenant ma petite Lilya va falloir que tu sortes. Alors, ressaisis-toi et essaye de trouver une solution.

Il ne faut pas beaucoup de temps avant que j'entende du bruit en provenance du couloir extérieur. Je ferme à nouveau mes yeux avant de faire semblant d'être encore inconsciente. La porte s'ouvre et j'essaie de rester le plus immobile possible. Je retiens un frémissement lorsque je sens un doigt effleurer ma joue avant qu'une voix grave envahisse la pièce.

– Je sais que tu es réveillée. Ne fais pas semblant.

J'ouvre mes yeux qui viennent automatiquement tomber sur l'homme à qui appartient la voix grave. Ses yeux sont d'un bleu, polaire et mes poils se hérissent automatiquement sur mes bras. Le stress s'empare de moi alors que je recule vivement son visage trop près du mien.

Je ne dis rien, restant ainsi silencieuse face à lui, mon dos collé contre le mur et le souffle légèrement saccadé. Il m'observe, m'inspectant avant de venir reculer d'un pas. Je respire un peu mieux lorsqu'il recule, mais je ne reste pas moins sur mes gardes.

Alors c'est toi.

Je ne réponds pas, restant dans mon mutisme tandis qu'il reprend sa phrase.

Tu es l'âme sœur d'Azrael. Mais s'il perd sa moitié, donc, il sera vulnérable et je gagnerais.

Un frisson parcours mon corps dès que je comprends qui il est. Rémi, dont le seul nom suffit à faire taire les mercenaires les plus sanguinaires. Il me suit des yeux, un sourire qui ne présageait rien de bon plaqué sur ses lèvres. Mon cœur bat la chamade. Non seulement pour la situation précaire dans laquelle je me trouve, mais aussi pour la révélation fracassante qu'il vient de faire.

Ai-je bien entendu ? Vulnérable ? Azrael ? Je viens de passer quelques jours en sa compagnie et je dois dire que malgré la gentillesse dont il fait preuve avec moi, je ne me méprends pas sur sa personnalité sanguinaire.

Tu te demandes probablement ce que cela signifie, n'est-ce pas ? s'enquit-il, brisant le lourd silence qui s'était installé.

Il scrute ma réaction, cherchant sans doute à lire dans mes pensées embrouillées. Cependant, je ne lui fis pas ce plaisir. Le mutisme peut être à la fois une armure et une arme, et j'ai bien l'intention de l'utiliser jusqu'à ce que je comprenne mieux la situation.

Rémi se détache du mur et avance de quelques pas vers le lit, s'asseyant sur le bord tout en me laissant suffisamment d'espace pour ne pas m'étouffer de sa présence.

Enchaîné à son DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant