Chapitre 14 : Dans les bois

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Finalement, entre les branches un loup noir apparaît. Je reste sur la défensive, mais je le reconnais, Azrael. Ses yeux perçants me scrutent et m'observent. Je quitte son regard ayant l'impression qu'il peut lire mes pensées les plus intimes. Mon angoisse revient peu à peu et il le sent. Il recule d'un pas avant de se transformer, là, devant moi.

Je reste de marbre alors qu'il apparaît complètement nu devant moi. Mes yeux glissent sur son corps tandis que je vois ses abdos bien dessinés me faire face. Je remonte rapidement mon regard avant de descendre plus bas, mes joues rougissant déjà, gêné. Un sourire espiègle sur ses lèvres, il essaie de me rassurer.

– Ce n'est que moi, n'aie pas peur. Je ne te ferai aucun mal. Tu me préfères ainsi ou préfères-tu que je me retransforme ?

La proposition coquine dans sa voix ne m'échappe pas et je me contrôle afin de le regarder dans les yeux. Je ne peux m'en empêcher, oui, il m'attire. Son corps est attirant, attrayant, mais je sais, c'est le lien qui me fait le désirer. Quoique... Un petit coup d'œil un peu plus bas et je me rends à l'évidence. Il est bel homme, ce n'est pas le lien qui fait mon désir. Simplement son physique. Je respire un bon coup avant de lui sourire et de le regarder droit dans les yeux.

– Tu peux te transformer, je pourrais rencontrer ton loup. Je suis curieuse de le voir de plus prêt.

Il hoche la tête avant de redevenir ce beau loup noir qui a hanté mes rêves pendant de nombreuses nuits. Je m'approche lentement. Seulement à un pas de lui, il lève son regard doré vers moi. Il me fixe ainsi attendant que je fasse le premier pas, respectant ma distance et mes peurs. Je réussis, j'approche ma main et viens la poser sur son cou.

Ses poils doux et soyeux au toucher, je ne peux retenir un sourire naître sur mes lèvres lorsque son loup vient poser sa truffe contre mon bras. Une étrange connexion naît entre nous, un lien invisible qui se ressert malgré nos craintes. Je passe ma main dans sa fourrure, il est grand, très grand comparé à moi qui suis si petite. Ma main sur son flanc, il m'arrive au niveau de la taille. Dans mes souvenirs, je n'ai jamais vu un loup si grand.

Je sens ma propre louve qui s'agite en moi, elle veut le rencontrer, le voir, s'en approcher. De son âme sœur. Je lui jette un coup d'œil avant de me diriger vers les arbres proches. Il le sait, il ne bouge pas, forme immobile veillant sur moi.

Rapidement, je me déshabille. Un vent glacial vient me faire frissonner alors que mon jean atterrit sur l'herbe fraîche. Je ferme les yeux puis me voilà devenu louve. Je sors des branches apparaissant devant lui, blanche. Il me toise pendant que je tourne autour de lui, observant chaque parcelle de sa fourrure. Il s'approche enfin et je le laisse faire. Il m'observe, me tourne autour et Kiara reste sage. Elle me le demande et je lui laisse le contrôle. Elle sait que je serais bien plus réservé qu'elle, que je ne me laisserais pas approcher alors, je la laisse et assiste à la scène en lui laissant les rênes.

Kiara s'approche lentement du loup noir qui la dévisage. Son museau s'approche du sien tandis qu'ils se toisent, qu'ils se dévisagent et se jugent du regard. Le doré de ses yeux rencontre le bleu de glace des miens. Ils finissent par se tourner autour. Le loup noir la dépassant d'une tête, je devine ce qu'elle veut. Le tester.

Loup blanc et noir se touchent, ils ne peuvent s'en empêcher. Se retrouver, se découvrir. Kiara le regarde de haut alors qu'il se laisse faire. Elle court dans un sens, dès qu'il s'approche, elle change de sens. Un balai, une danse commencent entre eux. Elle avance, puis recule. Il recule, ensuite avance. Il la chasse et elle aime cela.

Au fur et à mesure de leur manège, je ressens un apaisement intérieur. Également, ce lien qui se construit peut à peu. Je sais qu'une fois le lien créé, nous pourrons communiquer entre nous. Comme un lien de meute, mais uniquement entre deux âmes sœur.

Après avoir joué l'un avec l'autre Kiara à lâcher sa garde et cours maintenant avec lui à travers les bois. Finalement, elle décide de me rendre le contrôle alors que nous marchons au côté du loup noir jusqu'à mes affaires. Sous sa sécurité, je ne peux m'empêcher de m'en approcher. Venir poser mon museau contre son épaule, sentir son odeur et sa chaleur. Il s'arrête pour que je continue de m'approcher encore de lui. Mes sens à l'affut, je viens poser ma tête prêt de la sienne restant ainsi sans bouger. Signe de confiance ultime pour les loups, il me tend sa gorge et je viens la lécher laissant ainsi mon odeur sur lui.

Une fois fini, il vient lécher le dessus de mon crâne pour mettre à son tour son odeur sur moi. Je le regarde différemment. Découvrir son loup, Jamie me permet de me mettre plus en confiance. Le ressenti de nos loups, l'un avec l'autre nous le confirme. Ce lien, il est bien présent. Nous sommes enchaînés, l'un à l'autre dans cette aventure et nous ne pouvons plus faire machine arrière.

Nous arrivons dans la clairière où j'ai laissé mes affaires et je retourne derrière mes buissons afin de me transformer et me changer.

De retour sur mes deux jambes, j'enfile mon sweat avant de retourner le voir. Il est toujours là, grand, poilus et me fixe de l'intensité de ses yeux dorés. Mes pas ce fond lent alors que je le rejoins et que je m'arrête à un pas de lui. Il fait le dernier pas, venant poser sa tête sur ma main et je lui souris. Ses yeux viennent se fixer au mien et je sens une pression en moi. Comme si l'on grattait prêt de mon esprit. Je secoue la tête, refluant cela plus loin de moi et fini par lâcher sa tête non sans une dernière caresse.

Viens, on rentre. À moins que tes vêtements soient cachés dans un coin ? Un sourire amusé sur ses lèvres, il secoue sa tête avant de se mettre en route.

En cheminant à travers la forêt dense et verdoyante, la douceur du crépuscule commençait à étirer ses teintes oranges et roses sur la forêt. Nos pas, à la fois discrets et déterminés, rompaient le silence de la nature qui s'apprêtait à plonger dans l'obscurité nocturne. L'air frais du soir enveloppait doucement nos peaux, nous rappelant l'approche de l'hiver.

À mesure que nous avancions, Azrael, sous sa forme lupine, semblait réfléchir, son regard voguant entre les arbres et le chemin devant lui. Malgré son imposante allure de loup, une certaine vulnérabilité émanait de lui. C'est comme s'il accepte ce fragile équilibre entre la bête et l'homme en lui, une harmonie qu'il partage avec moi.

Tu sais, dis-je en rompant le silence. Je crois que j'ai simplement peur de pouvoir faire confiance à nouveau en une personne de notre espèce. Mais je ressens qu'il y a du bon en toi. Et je, je sens ce lien qui va au-delà d'une simple attirance. Mais je ne suis pas prête à m'ouvrir à toi.

Il s'arrête, se transforme à nouveau sous mes yeux. La transition d'une créature à l'autre est à chaque fois un spectacle à couper le souffle. Nue et exposé, la lumière du soleil couchant enveloppe ses contours, faisant naître un jeu d'ombres et de lumières sur sa peau.

Je le sens aussi, répondit-il enfin, sa voix basse et grave. Et ce lien, c'est à la fois une bénédiction et un fardeau. Mais avec toi, tout semble moins lourd et je saurai attendre que tu sois prête.

Sa sincérité me trouble. Ce lien nous donne envie d'être proche l'un de l'autre, mais c'est notre choix à nous d'en faire ce que l'on veut. Je me rends compte que je n'ai plus peur de lui, je l'accepte tel qu'il est. Je ne réponds rien, marchant jusqu'à la place du village. Là, seul tous les deux face à face. Nos deux corps éclairés par les lumières des habitations proches, je lui souris.

- Merci, lui murmurais-je avant de rentrer pour rejoindre le réconfort de ma chambre.

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Alors ? Que pensez-vous de ce rapprochement Azrael/Lilya ? J'attends vos avis !! 🥰

Enchaîné à son DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant